Le potentiel alimentaire et énergétique du figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica) fait l’objet d’études depuis des années. Dès 2015, des scientifiques britanniques ont suggéré que ces plantes, économes en eau, pourraient être la clé de la future production de bioénergie.
Une étude plus récente, publiée dans la revue GCB Bioenergy par des chercheurs de l’Université du Nevada, à Reno, porte sur cinq années de recherche sur le potentiel, dans des climats chauds et arides, de différentes variétés de figuiers de barbarie.
Les ressources du figuier de Barbarie
Ils ont déterminé que l’Opuntia ficus-indica produisait plus de fruits et consommait 80 % d’eau en moins que les autres variétés.
Bien qu’il existe 194 espèces d’Opuntia, toutes les variétés cultivées sont des hybrides de l’Opuntia ficus-indica. Il s’agit de l’espèce d’Opuntia la plus répandue au monde, présente sur tous les continents sauf en Antarctique. Dans certains endroits, elle est devenue une mauvaise herbe envahissante, menaçant particulièrement les pâturages à grande échelle réservés au bétail.
Le figuier de Barbarie est une plante imposante au tronc ligneux, pouvant atteindre 3 mètres de haut. Ses grandes fleurs en forme de coupe sont constituées de pétales superposés de couleur jaune, orangée ou rouge. De multiples étamines garnies de pollen encerclent un stigmate vert disposé au centre, attirant une variété de pollinisateurs.
Le fruit du figuier de Barbarie est de forme ovale, avec une peau dont la teinte varie du vert au violet lorsque le fruit est mûr. La peau est recouverte de petites épines, appelées glochides. La chair du fruit, juteuse, sucrée et savoureuse, est de la même couleur que la peau. Les graines sont comestibles et peuvent être consommées crues.
Les jeunes cladodes (feuilles en forme de coussinets) juteuses peuvent également être consommées. On pense que l’Opuntia est originaire du Mexique et qu’il est consommé par l’homme depuis environ 9 000 ans. Les opuntias sans épines ont également évolué au cours des millénaires en tant que culture alimentaire.
Une espèce qui pourrait devenir un source importante d'alimentation à l'avenir
Les chercheurs pensent que le figuier de Barbarie pourrait devenir une source importante d’alimentation à l’avenir. Les recherches en cours se poursuivent pour trouver des cultivars aptes à survivre avec moins d’eau pendant de plus longues périodes, tout en produisant de la nourriture et des fruits.
John Cushman, co-auteur de l’étude du Nevada, estime que 42 % des zones de la Terre sont classées comme arides ou semi-arides par nature. De ce fait, la culture du cactus peut apporter d’énormes bénéfices.
En cultivant des figuiers de Barbarie dans des zones s’avérant trop arides pour d’autres cultures, cette production pourrait devenir une source alimentaire supplémentaire pour l’homme.
En raison de ses qualités antioxydantes, cette succulente vivace est devenue un additif alimentaire apprécié, source d’extraits naturels. La forte teneur en eau de l’Opuntia en fait une plante idéale pour nourrir le bétail en période de sécheresse.
Le stockage du carbone est un autre avantage de la culture du figuier de barbarie dans les zones sèches. En tant que « puits » de carbone terrestres, ils capturent et stockent le CO2, qui peut ensuite être collecté et transformé en biocarburants pour remplacer les combustibles fossiles.
« C’est l’avantage de cette culture pérenne », a expliqué John Cushman. « Après avoir récolté les fruits et les coussinets pour l’alimentation, il vous restera une grande quantité de biomasse qui pourra être utilisée pour la production de biocarburants », a-t-il ajouté.
John Cushman et ses collègues prévoient de poursuivre leurs recherches sur le figuier de Barbarie et son potentiel en tant que carburant ou aliment durable.
Une ressource donnée par la nature
Les scientifiques veulent comprendre ce qui, dans la composition génétique de ces succulentes du désert, les rend si résistantes à la sécheresse et utiliser ces informations pour rendre d’autres cultures plus résistantes à la sécheresse.
À une époque où l’on commence à reconnaître largement les effets délétères des OGM, on peut se demander : « pourquoi ne pas accepter et utiliser ce que la nature nous a donné avec gratitude, puisque c’est suffisant ? ». Poursuivre des bénéfices plus importants en manipulant d’autres plantes pour qu’elles partagent avec les Opuntias des propriétés qu’elles n’ont pas à l’origine semble présenter des dangers égaux ou supérieurs au « gain ».
Rédacteur Fetty Adler
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.