Deux crises environnementales récentes mettent au défi les dirigeants de la Floride et de trois provinces du Canada de trouver des solutions, alors que de nouveaux problèmes apparaissent et que la menace s’aggrave. Ces crises seraient en lien avec la marée rouge.
La contamination de l’eau a causé la mort de centaines de tonnes d’animaux marins dans le sud-est des États-Unis, tandis que le nord-ouest souffre d’une pénurie d’eau en raison d’une vague de chaleur sans précédent.
Nettoyage du fond océanique en Floride, suite à la marée rouge
Dans la ville de St Petersburg, en Floride, près de 800 tonnes de poissons morts se sont échoués le long du littoral. Une énorme marée rouge, causée par une quantité anormale d’algues microscopiques accumulées dans l’eau, serait à l’origine de cette hécatombe.
Certains experts pensent qu’une contamination due à la fuite d’un bassin toxique dans le réservoir de Piney Point au début de l’année, a contribué au développement de la marée rouge, et que la récente tempête tropicale Elsa a peut-être poussé les algues vers les vies marines.
En plus des poissons, d’autres animaux tels que des dauphins, des tortues de mer et des raies se sont également échoués. Selon le site d’information Axios, les cadavres de ces animaux marins sont transportés vers l’incinérateur et les décharges du comté.
Selon un rapport de Newsweek, la Commission de conservation de la faune et de la flore de Floride (FWC), a averti que la marée rouge pourrait également avoir des conséquences sur les citoyens de Saint-Pétersbourg. « Pour les personnes souffrant d’affections respiratoires graves ou chroniques, comme l’emphysème ou l’asthme, la marée rouge peut provoquer des maladies graves ».
La ville commencerait à manquer de ressources après avoir dépensé environ 61 000 dollars par jour pour nettoyer près de 800 tonnes de poissons morts échoués le long du littoral au cours du mois dernier.
Le maire de St. Petersburg, Rick Kriseman, ainsi que les membres du conseil municipal ont demandé au gouverneur Ron DeSantis (R) de déclarer l’état d’urgence. Son bureau a rejeté la demande, affirmant que le département de la protection de l’environnement a encore les moyens de soutenir la crise.
« La ville ne dispose pas de fonds budgétés pour faire face à la crise », a déclaré l’administrateur des travaux publics Claude D. Tankersley, à Newsweek. « L’aide de l’État de Floride est essentielle si nous voulons continuer à être en première ligne face à cet événement dévastateur. »
La situation devenant plus tendue, des manifestants ont organisé un rassemblement le long du front de mer, exigeant que Ron DeSantis déclare l’état d’urgence, arrête l’extraction de phosphate en Floride et fasse payer les entreprises polluantes pour les efforts de nettoyage.
« Ce n’est pas politique », a déclaré Aimee Conlee, qui a dirigé l’événement, alors qu’elle s’adressait aux manifestants. « Il s’agit de la vie. C’est de l’eau, et l’eau, c’est la vie. »
L’agriculture menacée par la canicule
En même temps, dans le nord du pays, la vague de chaleur qui a frappé le Canada a tellement desséché les campagnes que la production agricole a déjà subi des pertes allant de 25 % à 100 % dans certaines régions.
Le « dôme de chaleur » a débuté dans le village de Lytton, en Colombie-Britannique, avec une température maximale enregistrée de 49,6°C (121,8°F). Elle s’est depuis étendue à la Colombie-Britannique, à l’Alberta et à la Saskatchewan.
Les agriculteurs de la région font des pieds et des mains pour empêcher leurs cultures de se dessécher en raison de la déshydratation. Une grande partie du rendement attendu a déjà été perdue.
Selon un rapport du directeur de l’Agricultural Producers Association of Saskatchewan, Todd Lewis, au Financial Post, les vastes champs de canola (colza) jaune vif qui poussaient le long de l’autoroute 6, sont devenus bruns et d’un vert délavé.
Un autre agriculteur a déclaré que le rendement des cultures de l’année a « dépassé le point de non-retour ». On s’attend également à ce que le rendement du canola soit frappé de plein fouet avec une réduction de 25 %, et ceci à condition que la pluie commence à tomber. Sinon, si la sécheresse se poursuit, les pertes pourraient atteindre les 50 %.
« Il y aura des acres dans l’Ouest canadien qui n’auront aucune récolte, aucun rendement », a-t-il déclaré.
Outre les cultures vivrières, les sources d’alimentation du bétail au Canada sont également menacées, ce qui oblige les éleveurs à compter sur leurs réserves hivernales.
« Si nous n’avons pas d’eau, et si nous n’avons pas d’aliments pour les animaux, il n’y a pas beaucoup de choix, n’est-ce pas ? » a déclaré Todd Lewis, craignant que les agriculteurs ne doivent bientôt réduire une partie de leur bétail.
Rédacteur Fetty Adler
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