Un jardin diversifié avec des herbes et des fleurs inhabituelles présente d’innombrables avantages pour le jardinier, la faune et tous ceux qui y pénètrent. (Image : wikimedia / James Mann from Moncton, New Brunswick, Canada / CC BY 2.0)
Les herbes de base comme le basilic, l’origan, le persil et le thym ornent de nombreux jardins d’herbes aromatiques pour leurs utilisations culinaires. Cependant, il existe des douzaines d’herbes moins connues qui sont tout aussi utiles et faciles à cultiver. Que vous recherchiez des saveurs fantastiques, une beauté simple ou une médecine naturelle, ces herbes inhabituelles ajouteront une nouvelle dimension d’intérêt et d’utilité à votre jardin, avec très peu de travail.
Bourrache, bourrache... Si vous en cultivez trop, vous pouvez la conserver ! (Image : wikimedia / Dominicus Johannes Bergsma / CC BY-SA 4.0)
La bourrache
La bourrache (Borago officinalis) est une plante annuelle au feuillage duveteux dont les fleurs bleu vif sont comestibles. La plante atteint une hauteur de 60 à 90 cm, avec une forme lâche et touffue, convenant très bien aux jardins naturels ou aux jardins de campagne. Une fois établie, elle produira des grappes de fleurs en forme d’étoile tout au long de l’été, attirant les pollinisateurs et d’autres insectes bénéfiques dans votre jardin.
Les feuilles et les fleurs ont une saveur de concombre et de multiples propriétés médicinales. Certains les considèrent comme légèrement toxiques, mais d’autres recommandent les fleurs comme garniture décorative et comestible, et les feuilles comme tonique sous forme de thé, ou crues en salade. Les graines sont traitées pour leur huile médicinale. Riche en acide gamma-linolénique, l’huile de bourrache est souvent utilisée pour soigner les affections cutanées ou pour réduire l’inflammation et la douleur dans le cadre du traitement de diverses maladies.
La bourrache est également capable d’accumuler les nutriments du sol, ce qui contribue à réduire la perte de nutriments par lessivage. L’utilisation des plantes excédentaires comme paillis ou engrais liquide rend les nutriments accumulés disponibles pour d’autres plantes, et l’ajout de bourrache à votre compost facilitera la décomposition d’autres matières organiques.
La bourrache n’est pas trop difficile : elle aime un sol bien drainé, en plein soleil ou partiellement ensoleillé. Semer les graines de bourrache directement à l’extérieur au printemps. Semez-la une fois et elle s’auto-ensemencera chaque année, à condition que vous en laissiez une partie monter en graines.
L’onagre est connu pour fournir de la vitamine C, du calcium, du cuivre, du fer, du magnésium, du potassium et du zinc, ainsi que des oméga-6, des acides linoléiques et des acides aminés. (Image : wikimedia / Fritz Geller-Grimm / CC BY-SA 2.5)
L’onagre
L’onagre (Oenothera biennis L) est une fleur sauvage indigène d’Amérique du Nord, qui pousse aisément en Europe aussi. Ses fleurs jaunes et joyeuses s’ouvrent tard dans la journée, attirant les pollinisateurs nocturnes et les chauves-souris.
Les feuilles, les fleurs et les racines sont toutes comestibles et sont utilisées depuis longtemps dans les remèdes traditionnels à base de plantes. L’huile d’onagre, extraite des graines, est un complément populaire utilisé pour la santé de la peau et la régulation hormonale.
Les propriétés médicinales de la plante peuvent être attribuées à ses nombreux minéraux et autres composés naturels. L’onagre est connu pour fournir de la vitamine C, du calcium, du cuivre, du fer, du magnésium, du potassium et du zinc, ainsi que des oméga-6, des acides linoléiques et des acides aminés.
Les avantages reconnus pour la santé vont du soulagement de la douleur anti-inflammatoire et de la protection cellulaire antioxydante à l’amélioration de la fertilité chez les femmes et à la régulation de l’insuline chez les diabétiques. Les remèdes populaires font appel à l’onagre pour traiter les maux de tête, la calvitie et la paresse !
L’onagre aime un sol plutôt sec, en plein soleil. Cette plante bisannuelle ne se replante pas bien, il est donc préférable de la cultiver à partir de graines. Démarrez les graines à l’intérieur au printemps, ou semez-les directement à l’extérieur après la dernière gelée. Si vous avez un mauvais drainage, améliorez d’abord votre sol avec du sable. La plante s’auto-ensemence et s’étend, il faut donc lui laisser beaucoup d’espace - ou se préparer à en arracher un jour ou l’autre.
Une fleur charmante qui égayera votre jardin et votre humeur, la grande camomille fait bien plus qu’arrêter la fièvre. (Image : wikimedia / CC-BY-SA-3.0)
La grande camomille
La grande camomille (Tanacetum parthenium) est une herbe vivace dans les climats chauds, ou une plante annuelle au semis spontané dans les régions plus fraîches. La plante d’environ 60 cm a un feuillage délicieusement parfumé, à la texture fine, et éclate en un bouquet complet de petites fleurs ressemblant à des marguerites chaque été.
Traditionnellement utilisée comme plante médicinale, la grande camomille aide non seulement à faire tomber la fièvre, mais elle soulage également les maux de tête, les maux de dents et l’arthrite, et peut être efficace contre l’anxiété et la dépression. Le composé parthenolide, présent dans la grande camomille, fait l’objet de recherches pour ses propriétés anticancéreuses potentielles.
Les bienfaits de la grande camomille peuvent être obtenus plus facilement grâce à une infusion (thé). Les feuilles et les fleurs peuvent également être utilisées pour préparer une teinture médicinale ou une pommade apaisante.
La grande camomille est facile à cultiver, mais doit être placée à l’écart des plantes à fruits. Comme ses cousins les chrysanthèmes, la grande camomille produit un composé insecticide naturel appelé pyréthrine. Fraîche ou séchée, cette plante peut être utilisée pour repousser les insectes, mais elle décourage également les pollinisateurs. Si vous ne savez pas où la placer, essayez de la cultiver dans un récipient. Ainsi, si vous constatez qu’elle interrompt la pollinisation de ses voisines, vous pourrez facilement la déplacer.
La livèche est depuis longtemps appréciée en Europe pour parfumer divers aliments. (Image : wikimedia / Emilian Robert Vicol from Com. Balanesti, Romania / CC BY 2.0)
La livèche
La livèche (Levisticum officinale) est une grande plante vivace cultivée principalement à des fins culinaires. Les tiges et les feuilles ont une saveur robuste qui rappelle celle de ses cousins le persil et le céleri. L’herbe peut être ajoutée fraîche aux soupes et aux salades d’été, ou séchée pour assaisonner plus tard dans l’année. J’ai un ami allemand qui utilise l’herbe séchée pour préparer un « sel de livèche » comme assaisonnement de base.
Bien qu’elles ne soient pas d’une beauté éblouissante, les grappes de fleurs jaunes en forme d’ombelles attirent de nombreux pollinisateurs, tandis que le feuillage abondant sert d’abri à d’autres insectes utiles. Pour favoriser un feuillage luxuriant, enlevez la plupart des fleurs fanées, mais conservez-en quelques-unes pour récolter des graines savoureuses.
Comme de nombreuses herbes, la livèche contient également des composés médicinaux, notamment des coumarines, des phtalides et des polyphénols. Elle est traditionnellement utilisée pour traiter les calculs rénaux et les infections urinaires, ainsi que les maux de gorge, les amygdalites et les rhumatismes.
La livèche préfère l’ombre partielle ou le soleil filtré, avec un sol fertile, humide et bien drainé. Faites germer les graines à l’intérieur au printemps et repiquez les jeunes plants lorsque la température du sol est constamment supérieure à 5 degrés Celsius.
La pulmonaire, une plante couvre-sol mouchetée à feuilles semi-persistantes, produit quelques-unes des premières fleurs au printemps. (Image : Ila Bonczek / Vision Times)
La pulmonaire
La pulmonaire (Pulmonaria officinalis) est l’herbe parfaite pour un jardin ombragé. Cette plante couvre-sol à faible croissance possède des feuilles blanches mouchetées qui égayent les coins sombres, et ses fleurs bleues précoces sont un régal pour les yeux - ainsi que pour les pollinisateurs affamés. La plante se propage lentement grâce à des rhizomes souterrains, qui ont besoin d’un sol relativement humide pour prospérer.
La ressemblance des feuilles avec un poumon malade a donné aux premiers herboristes un indice sur l’utilité de la plante, d’où son nom peu flatteur. Les feuilles duveteuses de la pulmonaire sont traditionnellement utilisées en infusion pour soulager l’asthme, la bronchite, les symptômes du rhume et la toux.
La plante contient des composés médicinaux tels que l’allantoïne, la quercétine, les saponines et l’acide tannique, qui lui confèrent des propriétés antibiotiques, curatives et nettoyantes. Sa forte teneur en mucilage est responsable de son action apaisante dans les traitements des voies respiratoires et de la gorge.
Plantez la pulmonaire à l’automne pour obtenir les meilleurs résultats. Choisissez un endroit ombragé avec un sol riche qui retient l’humidité sans devenir détrempé. Coupez les fleurs fanées pour obtenir un beau feuillage tout au long de l’été. La plupart des pulmonaires vendues dans le commerce sont des hybrides, et leurs graines produiront donc des plantes métisses plutôt que des répliques de ce que vous avez acheté. Vous pouvez multiplier les pulmonaires en divisant soigneusement les racines. Veillez à fournir suffisamment d’eau pour que les nouvelles plantes s’établissent.
La stévia peut être cultivée toute l’année en pot. (Image : wikimedia / Gabriela F. Ruellan / CC0)
La stévia
Vous connaissez peut-être la stévia (Stevia rebaudiana) en tant que substitut sain et naturel du sucre. Les feuilles de cette plante sont utilisées pour fabriquer un édulcorant alternatif qui est environ 200 fois plus sucré que le sucre, sans calories, glucides ou ingrédients artificiels.
Petit arbuste touffu originaire d’Amérique du Sud, la stévia peut être cultivée presque partout comme plante annuelle dans un sol humide, bien drainé et acide. La germination des graines de stévia est incertaine, il faut donc essayer de trouver une petite plante dans une pépinière ou de se procurer des boutures de tige d’un ami qui cultive la stévia. La stévia a besoin de soleil, donc si vous la rentrez à l’intérieur pendant l’hiver, donnez-lui une fenêtre ensoleillée. Pour une saveur optimale, récoltez-la avant le début de la floraison en coupant les tiges et le feuillage.
Si vous souhaitez réduire votre consommation de sucre, essayez d’ajouter une petite quantité de feuilles de stévia fraîches ou séchées à votre thé ou à votre café. Les feuilles séchées et réduites en poudre peuvent également être utilisées dans les recettes, mais elles provoquent parfois une décoloration des produits de boulangerie, et la réduction du sucre affecte de nombreux agents levants.
Donner du caractère à votre jardin et découvrir les bienfaits de nombreuses plantes pour votre santé
Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses herbes qui peuvent donner du caractère et de l’utilité à votre jardin, sans parler de leur effet bénéfique sur votre santé. Cultiver des plantes indigènes à votre région est presque sans effort, bénéfique pour la faune et l’environnement, mais il est également amusant de se lancer des défis avec des espèces plus exotiques.
Il existe très peu de plantes qui ne soient pas utiles d’une manière ou d’une autre. En fait, bon nombre des « mauvaises herbes » que les gens sont si impatients d’arracher de leur jardin sont des herbes médicinales extraordinaires. Un article sera bientôt publié sur ce sujet.
