Risque d’extinction pour les calaos casqués
Le calao casqué est un oiseau originaire du Myanmar, de Thaïlande, de Bornéo, de Sumatra et de la péninsule malaisienne. La structure en forme de casque sur la tête de l’oiseau représente environ 10 % de son poids total. Ce « casque » est souvent utilisé par les mâles lors d’affrontements. Malheureusement, le casque du calao est constitué d’ivoire, un matériau utilisé pour sculpter des objets décoratifs, souvent considéré comme un symbole de richesse dans des pays comme la Chine. La prospérité économique croissante de la Chine a conduit à un accroissement de la demande, ce qui pousse encore davantage l’espèce vers l’extinction.
Une espèce menacée
Le calao casqué est inscrit à l’annexe 1 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), ce qui signifie que le commerce de cet oiseau est illégal. Cette interdiction n’a cependant pas mis fin à cette activité illégale, car la demande s’avère très élevée. En fait, les articles créés à partir de l’ivoire de calao se vendent parfois jusqu’à 5 fois le prix des produits en ivoire d’éléphant. Il y a donc de nombreuses entreprises peu scrupuleuses prêtes à enfreindre la loi.
En Chine, l’ivoire des casques était envoyé en hommage aux empereurs des dynasties Tang et Ming. Les artisans chinois utilisent l’ivoire pour créer toute une gamme d’objets décoratifs tels que des bracelets, des porte-plumes, des anneaux de pouce, des sceaux, des boucles de ceinture, des figurines, etc. Selon Lishu Li, de la Wildlife Conservation Society, beaucoup de Chinois de la classe moyenne apprécient de porter des colliers et des bracelets en perles d’ivoire de calao.
Le casque du calao est utilisé pour créer des objets de décoration très demandés. (Image : Wikimedia / CC0 1.0)
L’année dernière, l’organisation mondiale de lutte contre le trafic d’animaux sauvages TRAFFIC, a mené une enquête pour évaluer le commerce en ligne du calao. Entre 2010 et 2017, environ 2 878 casques de calao et produits connexes ont été saisis, dont 2 170 ont été confisqués entre 2012 et 2014, en Chine et en Indonésie. Sur une période de six mois, l’organisation a découvert plus de 230 messages sur Facebook proposant des objets en ivoire de calao.
« Il n’a pas été possible de déterminer si les casques de calao provenaient de Thaïlande ou d’autres États de l’aire de répartition, bien que dans un des cas, un article ait affirmé que le casque mentionné provenait de Malaisie ... L’étude a également révélé que 94 têtes entières de huit autres espèces de calao, toutes originaires de Thaïlande et interdites de chasse et de commerce par la législation thaïlandaise, constituaient le reste des produits de calao enregistrés dans l’enquête », a déclaré l’organisation TRAFFIC, selon un rapport du Bangkok Tribune.
Le département thaïlandais des parcs nationaux et de la faune et de la flore sauvages a développé une stratégie de sauvegarde sur 10 ans pour la protection du calao. Nigel Collar, chercheur principal à BirdLife International, estime que des efforts plus importants devraient être faits pour assurer la survie du calao.
L’oiseau
Le calao casqué mesure de 95 à 120 cm de long, les mâles pèsent environ 3 kg et les femelles 2,25 kg. Ces oiseaux se nourrissent généralement de fruits, en particulier de figues. Cependant, ils sont également connus pour manger des insectes et d’autres petites proies si nécessaire. Les calaos utilisent leur casque comme outil pour creuser le bois mort à la recherche d’insectes. Le cri de l’oiseau commence par un son rauque, suivi d’un rire « hystérique ».
Le calaos casqué se sert de son casque pour creuser dans le bois mort. (Image : Wikimedia / GNU FDL)
Ces oiseaux sont généralement monogames, ce qui signifie qu’une fois le couple formé, le calao casqué reste fidèle jusqu’à la fin de sa vie. En outre, les femelles ne produisent qu’un ou deux poussins par an. Les femelles nichent généralement au creux d’un arbre et comptent sur le mâle pour les nourrir, elles et leurs petits. Si le mâle meurt, la femelle et sa progéniture risquent de mourir de faim.
Rédacteur Swanne Vi
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