L’île de Keswick, qui fait partie du groupe emblématique des îles Whitsunday, est l’une des attractions touristiques les plus intactes et les plus pittoresques d’Australie. La pérennité de l’île dépend des actions d’un promoteur chinois, China Bloom, qui, après avoir acquis des droits de location, tente d’empêcher les habitants d’accéder à la plage publique rattachée à l’île. Cette décision a provoqué la consternation des habitants de l’île qui ont sollicité l’intervention des autorités australiennes.
L’île du Paradis
L’île de Keswick est située à seulement 30 kilomètres de Mackay City, sur la côte est de l’Australie. Elle est nichée dans le parc marin de la Grande Barrière de Corail et est connue pour sa beauté spectaculaire. Les visiteurs peuvent y pratiquer la natation, le snorkeling (randonnée aquatique), la plongée, la pêche, le beach combing (ratissage de plage) et le Bush walking (randonnée à travers le bush).
Les récifs coralliens colorés, ainsi que l’abondante vie sous marine, offrent des conditions favorables à la plongée et au snorkeling. Trois sites de plongée sur épaves, dont le Singapour historique et le Llewellyn, sont accessibles en bateau depuis l’île en quelques minutes. En tant que parc national, l’île de Keswick est protégée. La région possède une biodiversité particulièrement riche, principalement en raison de ses forêts à feuilles persistantes.
Le climat subtropical de l’île en fait un lieu idéal pour le tourisme en toute saison. Les eaux de Keswick regorgent de dauphins, de poissons tropicaux et de raies manta. Les baleines à bosse géantes longent l’île au cours de leur migration qui s’étend de juillet à septembre. L’observation des baleines est très populaire auprès des touristes à cette saison.
L’île de Keswick est un endroit idyllique pour la plongée et le snorkeling. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
China Bloom
China Bloom, un développeur basé à Hong-Kong, a discrètement acquis le bail principal de 96 ans en 2019 pour environ 20 millions de dollars. La zone de détention du bail représente environ 20 % de l’île. Une fois le bail acquis, China Bloom a rapidement fermé l’accès à la plage aux indigènes en installant des clôtures. L’entreprise a aussi détruit un arbre que les habitants locaux avaient pour habitude de décorer traditionnellement chaque année pendant la période de Noël, depuis 12 ans.
Tous ces bouleversements ont suscité l’indignation et l’inquiétude de la population locale, qui a demandé au gouvernement d’intervenir sur ces questions. En réponse à ces revendications, China Bloom a déclaré que les habitants sont « anti-développement » et « travaillent activement à saper le progrès ».
Après avoir supprimé les logements et les locations à court terme, le promoteur a déclaré qu’il travaillait à la construction de maisons, d’un hôtel, d’une nouvelle rampe de mise à l’eau et d’une jetée, et que la direction précédente de l’île n’avait pas réussi à gérer les opérations selon les normes requises. « L’histoire de l’arbre de Noël est également fabriquée », a déclaré l’entreprise à news.com.au.
China Bloom a également nié avoir prétendument détruit des nids de tortue lors de l’excavation sur la plage. Ils ont nié le fait que des nids de tortues se trouvaient sur l’île depuis une dizaine d’années.
Les réactions du public s’intensifient
Rayna Asbury, membre de la Keswick Island Progress Association, qui séjourne sur l’île depuis 2005, a déclaré à A Current Affair que début 2020, une quarantaine de nids de tortues avaient été repérés dans la baie de Connie, située à l’extrémité nord de l’île de Keswick.
Elle a accusé l’entreprise chinoise d’interdire aux bateaux l’accès à la rampe d’accès publique et de fermer la piste d’atterrissage. Les habitants de l’île sont de plus en plus frustrés et affirment que l’accès et les installations de l’île sont réservés aux riches touristes chinois.
Rayna Asbury a accusé l’entreprise chinoise d’interdire l’accès à la rampe d’accès publique aux bateaux. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
La population locale demande au gouvernement d’agir
Amanda Camm, la députée des îles Whitsundays, a écrit une lettre au ministre des ressources naturelles, des mines et de l’énergie, l’honorable Dr Anthony Lynham, au sujet de la nécessité d’une intervention gouvernementale.
Julieanne Gilbert, députée travailliste de la ville de Mackay à l’Assemblée législative du Queensland, a déclaré à ABC que des mesures étaient prises depuis que la société a été reconnue coupable de violation des conditions du bail.
Les autorités ont depuis ordonné à la société de retirer les panneaux « Keep Out » (Restez à l’écart). Le gouvernement prévoit également d’envoyer des fonctionnaires pour rencontrer les résidents et enquêter plus avant sur les problèmes. Les habitants de l’île restent inquiets pour leur propre avenir et pour celui de leur île paradisiaque.
Rédacteur Fetty Adler
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