Insecte préféré des jardiniers, la coccinelle fascine l’imaginaire des individus. Les enfants lui vouent une admiration sans bornes. Pourquoi est-elle appelée bête à bon Dieu, ou encore cheval de la Vierge Marie ? En lisant cet article vous découvrirez comment ce minuscule animal se serait mué en sympathique messager du divin.

La coccinelle : un petit insecte très considéré
Facilement reconnaissable avec sa forme ovale, sa couleur éclatante et ses fameux petits points dont le nombre varie, la coccinelle est un insecte de petite taille de la famille des coléoptères incluant les scarabées. Son nom provient du mot latin coccinus, c’est-à-dire « écarlate ». Il existe environ 2 500 espèces dans le monde. « Parmi les 57 espèces de coccinelles vivant en France, la plus connue est la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata), coccinelle rouge ornée de sept points noirs et mesurant environ 7 millimètres », peut-on lire dans l’Encyclopédie Universalis. Un certain nombre d’espèces peuvent être soit jaunes, soit oranges ou noires.
Les habitats de prédilection des coccinelles demeurent les jardins, les champs, les zones forestières, d’où cette proximité avec l’homme. La ponte ayant lieu au printemps, la coccinelle peut pondre jusqu’à 70 œufs par jour. La larve est capable de dévorer plus de 150 pucerons par jour et l’adulte entre 40 et 150. Au cours d’une durée de vie n’excédant guère deux ans, une coccinelle aura consommé des milliers de pucerons (Aphides), ce qui fait d’elle une puissante alliée pour l’agriculteur et le jardinier. Elle représente un insecticide naturel évitant l’emploi de pesticides dangereux pour l’homme et son environnement.
La légende du condamné à mort
En France, la coccinelle est appelée la « bête à bon Dieu ». L’une des légendes les plus répandues sur les coccinelles serait à l’origine de ce surnom. Découvrons l’histoire suivante, qui remonte au Xe siècle médiéval.
Un artisan fut trouvé assassiné et le principal accusé, un de ses apprentis, bien qu’il clamait haut et fort son innocence, fut condamné à mort. Arriva le jour de l’exécution. On raconte qu’au moment où le bourreau s’apprêtait à frapper l’accusé, une minuscule coccinelle se posa sur le cou du condamné. Le bourreau dut poser sa hache pour déplacer le petit insecte.
Le bourreau déplaça l’insecte, mais la petite coccinelle retourna à la même place et se retrouva sur le cou du condamné. La scène se reproduisit à maintes reprises. C’est alors que le roi Robert II, dit Robert le Pieux (972-1031), qui assistait à l’exécution, intervint et dit qu’il s’agissait d’un signe de la Providence. Il gracia alors l’apprenti condamné. Ce dernier fut libéré et quelque temps après, le véritable coupable fut retrouvé ! L’histoire fit le tour du pays et l’on raconte qu’à partir de ce jour, les coccinelles reçurent le nom de « bêtes à bon Dieu ». Au fil du temps, le petit insecte acquit une réputation de porte-bonheur, de chance et de résilience.
Autres mythes et traditions à propos de la coccinelle
Un grand nombre de mythes et traditions se répandirent dans maintes régions. En Charente, un berger qui avait écrasé une coccinelle perdit le plus beau mouton de son troupeau.
Dans la Creuse, les habitants paraient le cou des enfants avec des sortes d’amulettes représentant des coccinelles afin de les protéger contre les maladies et les accidents.
En Lorraine, une certaine croyance liée aux coccinelles était particulièrement répandue : voir des coccinelles s’aventurer près des vignes, c’était le signe d’une bonne récolte.

Un petit animal associé au divin
D’autre part, le petit insecte appelé selon la tradition « bête à bon Dieu » était fréquemment associé à la Vierge Marie.
L’explication suivante est avancée : la sainte mère de Jésus était souvent représentée avec des vêtements aux motifs rappelant les coccinelles. C’est pourquoi, semble-t-il, la coccinelle était aussi appelée « cheval de la Vierge Marie ».
D’autres cultures occidentales ont adopté des références comparables. En anglais, coccinelle se dit ladybug ou ladybird, issu de Our Lady’s bird, ou oiseau de Notre-Dame. Le mot allemand Marienkäfer signifie coléoptère de Marie, tandis qu’en espagnol, le terme mariquita signifie petite Marie. Comment expliquer l’association quasi systématique entre Marie et la coccinelle ? Les sept petits points visibles sur certaines espèces de coccinelles proviendraient des « sept douleurs » de la Vierge Marie ainsi que des « sept joies ». Il s’agit là d’une interprétation des croyants. Les chrétiens font en effet souvent référence à la Vierge Marie en tant que Mater Dolorosa.
C’est à juste titre que la coccinelle a acquis ses lettres de noblesse et gagné un capital de sympathie devenu légendaire. Avec ses qualités exceptionnelles si précieuses pour l’homme, la petite « bête à bon dieu » est digne d’un respect bien mérité.
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.
