Le 21 juillet 2022, les scientifiques ont placé le papillon monarque sur la liste des espèces en danger en raison de la diminution conséquente de sa population dans la nature.
Stuart Pimm, écologiste à l’université de Duke, qui n’a pas participé à l’établissement de la liste, a déclaré à l’Associated Press (AP) que la population du papillon connaît un « déclin dévastateur » et que « c’est l’un des papillons les plus reconnaissables au monde ».
L’insecte emblématique a été ajouté pour la première fois à la liste des espèces menacées par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Il a été placé sur la « liste rouge » des espèces menacées et classé dans la catégorie « en danger », il était à la limite d’être classé dans la catégorie « éteint ».
Le syndicat estime que la population de papillons monarques en Amérique du Nord a chuté de 22 % à 72 % au cours des dix dernières années, selon la méthode de mesure utilisée.
Nick Haddad, biologiste de la conservation à l’université d’État du Michigan, a déclaré à l’AP que l’aspect du problème qui l’inquiète le plus est le rythme auquel la population de l’espèce décline. « Les différents scénarios qui pourraient amener cette espèce à connaître un plus grand danger sont très faciles à imaginer », a-t-il déclaré. Monsieur Haddad estime que le déclin de l’espèce dans l’est des États-Unis se situe entre 85 et 95 % depuis les années 1990.
Les papillons monarques ont la plus longue migration de toutes les espèces d’insectes connues par la science. Après avoir passé l’hiver dans les montagnes du centre du Mexique, le papillon migre vers le nord, reproduisant plusieurs générations en cours de route, un voyage de plusieurs milliers de kilomètres. La progéniture qui atteint le sud du Canada entame ensuite le long voyage de retour vers le Mexique à la fin de l’été.
Anna Walker, biologiste de la conservation à la New Mexico BioPark Society, qui a participé à l’inscription du papillon sur la liste des espèces menacées, a déclaré à l’AP : « C’est un véritable spectacle qui suscite une telle admiration. »
De plus petites populations de ce papillon passent l’hiver sur la côte californienne, puis quittent la région au printemps et en été et traversent plusieurs États à l’ouest des montagnes Rocheuses. Cette population particulière connaît un déclin encore plus spectaculaire, malgré un léger regain de la population l’hiver dernier.
Emma Pelton, qui travaille pour l’organisation à but non lucratif Xerces Society, qui surveille les papillons de l’Ouest, explique que les populations de papillons ont diminué en raison de l’utilisation accrue d’herbicides et de pesticides pour l’agriculture, ainsi que du changement climatique. Elle a déclaré à l’AP : « Il y a des choses que les gens peuvent faire pour aider », notamment planter des asclépiades, une espèce de plante dont dépendent les chenilles.
Les papillons monarques originaires d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud n’ont pas été placés sur la liste des espèces menacées.
Bien que les États-Unis n’aient pas encore inscrit le papillon sur la liste de la loi sur les espèces menacées, plusieurs groupes environnementaux estiment qu’il devrait l’être.
Déclin alarmant des populations d’insectes
La perte d’habitat, l’utilisation de pesticides et d’herbicides et le changement climatique sont les causes scientifiques dites, être à l’origine d’un déclin mondial des populations d’insectes.
En 2019, Biological Conservation a indiqué que 40 % de toutes les espèces d’insectes sont en déclin à l’échelle mondiale et qu’un tiers d’entre elles sont en danger.
Les insectes font partie intégrante d’un environnement sain. Ils pollinisent les plantes, décomposent les déchets dans le sol des forêts et constituent la base de la chaîne alimentaire dont dépendent d’autres animaux plus grands, y compris les humains.
Oliver Milman, écrivain spécialiste de l’environnement, a déclaré à National Public Radio (NPR) au début de l’année que la Terre serait « un endroit extrêmement sinistre à vivre » si elle était dépourvue d’insectes. « Il y aurait certainement une famine de masse [et] des troubles sociaux… Il y aurait des excréments et des cadavres en décomposition partout parce que les bousiers et les autres insectes qui décomposent ces matières auraient disparu. »
Selon une évaluation de l’ONU, publiée en 2019, actuellement un demi-million d’espèces d’insectes sont menacées d’extinction, certaines le seront dès les prochaines décennies.
« Lorsque vous commencez à creuser dans ces chiffres en examinant la recherche, il est clair que quelque chose ne va pas du tout … Il y a un déclin constant dans la plupart des populations d’insectes, et cela signifie des problèmes majeurs pour eux mais aussi pour nous », a déclaré monsieur Milman à NPR.
Rédacteur Swanne Vi
Source : The Iconic Monarch Butterfly is Now Listed as an Endangered Species
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