Il existe des instruments qui permettent d’écouter la musique transmise par les plantes. (Image : Ilona Ilyés / Pixabay)
Le règne végétal est un des piliers de la vie sur terre. Plusieurs civilisations considèrent certaines plantes comme sacrées ou étant le siège d’âmes défuntes. En Occident, les plantes sont considérées sans capacité. D’ailleurs, être dans un état végétatif se dit d’une personne ayant perdu ses facultés de communications. Pourtant, elle peut rester totalement consciente et c’est pareil pour les plantes.
Dans la mythologie, certaines plantes sont la représentation de divinités, d’êtres extraordinaires ou d’êtres humains métamorphosés. D’autres histoires disent que des plantes utiles à l’être humain, tant pour le nourrir que pour le soigner, ont été offertes par des divinités protectrices et bienveillantes. D’autres plantes seraient reliées aux démons et à la magie noire.
Quant à la science, elle a d’abord considéré les plantes comme des vies primitives. Grâce à la technologie, l’humanité commence à entrer en relation avec les plantes et son approche du monde végétal est remise en question.
Dans la mythologie grecque, Apollon, dieu des arts et de la beauté s’éprend éperdument de Daphné, une nymphe. Mais l’amour n’est pas réciproque. Alors qu’Apollon rejoint Daphné, celle-ci implore les dieux de l’aider et elle se métamorphose en laurier. (Image : wikimedia / Architas / CC BY-SA 4.0)
Les plantes de l’antiquité et à travers le monde
Voici quelques exemples qui démontrent que les humains considéraient que le règne végétal a des compétences qui peuvent les aider ou du moins qu’elles méritent d’être respectées.
Dans la mythologie grecque, Apollon, dieu des arts et de la beauté, s’éprend éperdument de Daphné, une nymphe. Mais l’amour n’est pas réciproque. Alors qu’Apollon rejoint Daphné, celle-ci implore les dieux de l’aider et elle se métamorphose en laurier. Or, le laurier a une grande importance dans la culture méditerranéenne.
Le guarana est une plante d’Amazonie. Ses fruits ressemblent à des yeux. Une légende dit que le dieu du tonnerre fit cadeau d’un enfant à un couple stérile. L’enfant ne connaissant pas le Jurupari, un mauvais esprit de la forêt, ne s’en méfia pas et fut tué. Pour consoler les parents, le dieu du tonnerre offrit le guarana dont les fruits ressemblent aux yeux de l’enfant et qui, parmi ses bienfaits, stimule la concentration et la mémoire.
Il est bien connu que les druides vénéraient les arbres. Leur relation avec la nature était profonde et bien qu’ils ne possédaient pas notre technologie, ils connaissaient et respectaient les capacités des plantes, qu’elles soient matérielles ou spirituelles. Hérité de ces temps, le folklore populaire parle souvent des arbres comme les maisons des esprits.
Dans l’hindouisme, le bouddhisme, L’arbre le plus sacré est le ficus religiosa. C’est sous cet arbre que le bouddha Shakyamuni méditait. Le ficus l’aurait protégé durant sa pratique. Dans le cycle de la réincarnation, l’âme peut se réincarner en être humain mais aussi en animal, végétal, pierre ou êtres vivants dans d’autres dimensions. C’est pourquoi chaque être est respecté.
Dans le judaïsme et le christianisme, il y a l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Le figuier, la vigne et l’olivier sont des plantes portant une symbolique importante.
L’île J.J. Rousseau se trouve au bord du lac Léman à Genève. Il se dit qu’elle accueillait le philosophe durant ses méditations, étaient-ce ces arbres qui l’ont inspiré ? (Image : wikimedia / Romano1246 / CC BY-SA 3.0)
Le règne végétal en lien avec notre époque
Au XVIIIe siècle plusieurs philosophes s’intéressent à la relation entre le règne végétal et l’humain. Notamment Julien Offray de La Mettrie explique dans son livre, l’Homme Plante, paru en 1796, qu’il estime que les plantes et les hommes ont une analogie commune et il lie chaque partie du corps aux parties de la plante. J.-J. Rousseau, Dans sa lettre à Jean-André Deluc, Môtiers, 1er août 1765 écrit « Je vais devenir plante moi-même ». Il avait pris conscience qu’au contact de la nature, ses passions s’apaisaient et il pouvait développer une vie intérieure.
De nos jours, la majorité des êtres humains sont coupés de la nature car ils vivent dans les villes, ils sont devenus très rationnels et souvent stressés. Néanmoins, depuis une trentaine d’années, la relation avec le monde végétal devient thérapeutique, comme les bains de forêt japonais ou la méditation en pleine conscience dans la nature, utilisée dans des hôpitaux psychiatriques, pour soulager la dépression.
Dès les années 1970, en Italie, à la fondation Damanhur, des experts ont mis en place un appareil capable de transmettre la musique des plantes. Depuis, beaucoup de scientifiques s’y sont intéressés et plusieurs études sont menées. Elles révèlent que les plantes interagissent avec leur environnement de façon insoupçonnée.
