Bien que les plantes soient des êtres vivants, il est rare de trouver une personne qui les considère comme des êtres exprimant des pensées et des sentiments. Est-il possible pour la flore qui nous entoure de montrer des signes d’intelligence ou de sensibilité : en deux mots, les plantes seraient-elles des êtres sensibles ?
Grâce aux récentes recherches sur le comportement des plantes, la façon dont nous les percevons pourrait changer à jamais.
Les plantes et l’ordre naturel de la vie
Le philosophe Emanuele Coccia a écrit dans son livre Die Wurzeln der Welt (intitulé The Life of Plants en anglais), que la théologie, la suprématie humaine et notre tendance à tout arranger ont un impact sur la façon dont nous classons la nature, formant ainsi une hiérarchie biologique où les humains sont au sommet et les plantes au bas de l’échelle.
Il croit que cet ordre est affecté à des valeurs culturelles, historiques et religieuses, plutôt que des valeurs scientifiques. De plus, il soutient que la frontière entre les plantes et les autres êtres vivants est inexistante, car les plantes ont la capacité de ressentir et même de penser.
Une quête de réponses
Les plantes pourraient-elles avoir une conscience ? Le biologiste des cellules végétales Frantisek Baluska a étudié cette théorie. Il a anesthésié des plantes qui pouvaient se déplacer, comme les pièges à mouches de Vénus. Les anesthésiques utilisés coupaient les impulsions électriques dans les plantes et arrêtaient ainsi tout mouvement. Cependant, une fois que les sédatifs se sont dissipés, les plantes ont pu à nouveau bouger.
Étant donné que le réveil est censé nécessiter une conscience, ce test a posé une question importante : les plantes possèdent-elles une conscience propre ? « Personne ne peut répondre à cela, car vous ne pouvez pas le demander (aux plantes) », a déclaré Frantisek Baluska. Après d’autres recherches, il a également suggéré que les plantes ressentent la douleur, car chaque forme de vie oblige à réagir en conséquence.
Frantisek Baluska a émis l’hypothèse que les plantes ont la capacité de voir le monde qui les entoure. Il a effectué un autre test sur une vigne qui peut changer la forme de ses feuilles en fonction de la plante sur laquelle elle se développe. En utilisant une plante artificielle comme hôte, les résultats ont montré que les feuilles pouvaient toujours copier la forme des fausses feuilles, malgré le manque de composés chimiques existant habituellement dans les vraies plantes. Frantisek Baluska a pensé que la vigne pouvait certainement voir et donner une réponse de croissance correspondante.
Il a également étudié l’exactitude de la réponse des plantes à la lumière en étudiant la cuticule (la couche externe des feuilles) et comment sa transparence pourrait être un signe de la capacité d’une plante à voir. En fait, les cuticules de nombreuses plantes ont la forme d’une lentille, qui concentre la lumière à travers la plante au lieu de l’absorber.
Recherches antérieures sur les plantes
Avant Frantisek Baluska, il y a eu quelques tentatives pour découvrir la sensibilité au sein des plantes. Charles Darwin avait déjà émis l’hypothèse que les pointes des racines des plantes pourraient agir comme des cerveaux. Cependant, la recherche est depuis longtemps tombée dans l’oubli.
Un livre intitulé La vie secrète des plantes, écrit par Peter Tompkins et Christopher Bird, a été publié en 1973. Mais la recherche était basée sur des expériences qui, comme l’a expliqué Frantisek Baluska, étaient initialement destinées aux humains, repoussant encore plus loin la frontière entre les animaux et les plantes.
Harmonie entre les formes de vie
L’écrivain Peter Wohlleben pense que l’harmonie entre les formes de vie prendra du temps et dépendra de la perspective et de la clarté scientifique.
Il avance que les plantes ne se battent pas entre elles pour la compétition des besoins de base comme la lumière, l’eau et la nutrition. Au lieu de cela, elles s’adaptent et coexistent autour de ladite concurrence, leur permettant de se développer et de prospérer sans aucune intervention.
Pendant des millions d’années, les plantes ont survécu et prospéré dans un monde en constante évolution, invitant l’humanité à découvrir les secrets de leur longévité. Si nous abandonnons nos notions concernant la capacité de réflexion des plantes, nous aurons certainement beaucoup à apprendre de nos amis floraux.
À la lumière de ces expériences, il est possible de constater que la survie du plus apte signifie souvent être le plus adaptable et non être le plus dominant.
Rédacteur Clara Chen
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