L’utilisation en masse du plastique a débuté il y moins d’un siècle, cependant son impact s’avère énorme et les dommages causés à l’environnement sont durables. Les qualités de durabilité qui rendent le plastique si attrayant constituent un problème en ce qui concerne son recyclage. Comment s’en débarrasser de manière responsable ? Un projet s’inspirant de la façon dont la raie manta se nourrit, est en cours de réalisation.
La pollution plastique
Le plastique est déjà devenu une vaste source de pollution. N’étant pas biodégradable, 80 % de sa production mondiale finit dans des décharges ou, pire, dans la nature.
On entend souvent parler du recyclage du plastique, cependant, 9 % seulement du plastique mondial est recyclé, sans doute parce que certains plastiques sont plus difficiles à recycler et que seuls les plastiques propres, sans résidus, peuvent être recyclés.
Le plastique peut également être utilisé comme combustible. Cette solution présente des avantages sur le plan énergétique, mais elle est également coûteuse et non renouvelable.
Ainsi, il est courant de voir des sacs en plastique jetés négligemment partout. L’impact le plus dommageable concerne les océans. Il est difficile d’échapper aux images de détritus en plastique qui envahissent les océans, et les scènes d’animaux mourants, victimes de la pollution sont encore plus déchirantes.
Les tortues prennent souvent les sacs plastiques pour des méduses. Elles les avalent et finissent par mourir, ou bien elles s’y empêtrent. Les pailles en plastique représentent également un danger, car elles se décomposent en petites particules qui deviennent un poison facile à ingérer pour toute une série d’organismes marins.
La plus grosse concentration de plastique se trouve à mi-chemin entre Hawaï et la Californie. Elle couvre une zone trois fois plus grande que la France.
Mais le plastique solide n’est pas le seul à provoquer une pollution généralisée. Il existe une forme de plastique si minuscule que nous ne sommes pas capables de la voir et de l’éviter.
Un danger microscopique
Même si le plastique n’est pas biodégradable, il se désintègre en morceaux beaucoup plus petits, pour aboutir à une forme de plastique appelée microplastique. Sur les centaines de millions de tonnes de déchets plastiques présents dans nos eaux, une grande partie se présente sous la forme de minuscules particules flottantes, dont la taille ne dépasse pas 5 mm.
On ne sait pas vraiment quel impact ces minuscules particules peuvent avoir sur notre environnement, mais Tom Stanton, chercheur en doctorat de l’école de géographie et de la faculté d’ingénierie, pense que ces microplastiques constituent une menace importante pour l’écosystème.
Selon Tom Stanton, « Les microplastiques affectent notre environnement de tellement de façons, et c’est encore quelque chose que nous ne comprenons pas complètement. »
D’après lui, les rivières sont devenues un point d’entrée pour les microplastiques, qui finissent dans les océans, mais il n’y a pas de travaux publiés sur ces faits. Il a travaillé à fournir un aperçu du problème des microplastiques d’eau douce en étudiant la pollution de la rivière Trent et des rivières plus petites Soar et Leen, en plus des « retombées atmosphériques dans les zones locales ».
Tom Stanton a déduit que les microplastiques présents dans l’eau douce, sont consommés par des micro-organismes comme le zooplancton. Ces déchets finissent par obstruer les voies gastro-intestinales avant de provoquer la famine. Les produits chimiques toxiques présents dans les microplastiques pourraient également empoisonner toute créature qui les ingère.
Plus alarmantes encore sont les récentes données de l’Agence autrichienne pour l’environnement, et de l’Université de Vienne, qui révèlent que les microplastiques se retrouvent dans notre propre corps.
Les recherches menées par Tom Stanton et son équipe de l’université de Nottingham brossent un tableau de l’importance de la menace que représentent les microplastiques, soutenu par la communauté universitaire des microplastiques. S’exprimant lors d’une conférence internationale sur le sujet, il a souligné l’importance de la lutte contre les microplastiques, affirmant que le problème ne vient pas du plastique, mais de ce que nous en faisons.
« Nous devons cesser d’utiliser du plastique si ce n’est pas nécessaire et mettre en place un système de recyclage beaucoup plus simple et plus transparent », a-t-il déclaré. « Le plastique n’est pas la racine du problème, mais plutôt le mode de vie à usage unique auquel nous nous sommes habitués. »
Tom Stanton a également souligné la nécessité pour les responsables du gouvernement et de l’industrie et pour le public lui-même de prendre conscience des problèmes posés par les plastiques et les microplastiques.
Nettoyer les microplastiques des océans
Dans la recherche d’une réponse à ce problème qui non seulement affecte la vie marine, et potentiellement la vie humaine, mais obstrue également les filtres des stations d’épuration, une créature marine a été découverte comme ayant une solution révolutionnaire.
La raie manta, la plus grande raie du monde, se nourrit de plancton en filtrant l’eau grâce à un réseau de lamelles situées dans sa bouche. Les scientifiques cherchent maintenant à mettre en place ce système de filtration dans les stations d’épuration d’eau afin d’empêcher les microplastiques d’obstruer leurs filtres.
Il existe en effet un navire en chantier qui utilisera un système de nettoyage inspiré de la raie manta. Ce navire, baptisé Manta, est conçu pour ramasser et piéger les déchets plastiques dans l’océan, dans le double but de nettoyer les eaux et de fournir une source d’énergie renouvelable au bateau. Le navire pourrait ainsi continuer à nettoyer les mers pendant de longues périodes.
En plus de nettoyer les océans, le navire effectuera également des missions scientifiques et offrira un aperçu éducatif au public lorsqu’il sera à quai.
Le Manta devrait prendre la mer en 2024
En tant que gardiens de notre planète, nous devons garder nos terres et nos océans propres et sains, et la menace que représentent les microplastiques doit être reconnue. Une fois que nous aurons compris le danger, nous pourrons affronter le problème sans détour et contribuer à nettoyer nos océans pour préserver et protéger toute vie sur la planète.
Rédacteur Fetty Adler
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