Le 28 juillet 1976, à 3 h 42, heure de Pékin, un tremblement de terre se produisit à 16 kilomètres de profondeur. Il avait une force équivalente à 400 fois celle de la bombe atomique lancée sur Hiroshima. En quelques instants, Tangshan, une ville d’un million d’habitants, fut rasée. Ce fut une catastrophe imprévue et inéluctable, mais la nature envoya des signes avant-coureurs. Ce sont ces signes qui, rétrospectivement, donnèrent des frissons aux sismologues et les amenèrent à une profonde réflexion.
Une édition spéciale du 30ème anniversaire du tremblement de terre de Tangshan offre une documentation panoramique des réactions de l’humanité face à cette catastrophe naturelle. Il retrace les événements énigmatiques et les phénomènes inhabituels qui entourèrent le tremblement de terre, nous incitant à réfléchir : comment devons-nous, en tant qu’êtres humains, coexister avec la nature ?
Phénomènes étranges précédant le tremblement de terre de Tangshan
Les poissons, les chauves-souris et les insectes semblaient perdre la raison
Aux alentours du 20 juillet, dans les zones de pêche côtières situées non loin de Tangshan, les maquereaux, les poissons-chats et les bars sont remontés à la surface, le ventre à l’air, ce qui en faisait des prises faciles. C’était un coup de chance sans précédent pour les pêcheurs. Un autre témoin, Huo Shanhu, de la ferme Baigezhuang de Tangshan, observa le 25 juillet que les poissons faisaient beaucoup de bruit dans les étangs. Les carpes sautaient en groupes, certaines faisant des bonds de plus d’un mètre hors de l’eau. Curieusement, certains poissons tournaient rapidement dans l’eau, la queue en l’air et la tête en bas, comme des toupies.
Le 27 juillet, Li Yinpu, professeur à l’Institut de métallurgie du Hebei, se trouvait dans la banlieue de Tangshan lorsqu’il vit un commandant de bataillon de la milice tenir une douzaine de chauves-souris attachées à une corde. « C’est tellement étrange », s’étonna le chef de bataillon. « Les chauves-souris volent partout en plein jour. »
Exode et migration des animaux
Le même jour, des agriculteurs du comté de Ninghe signalèrent la présence d’importants essaims de libellules formant une formation carrée d’environ 30 mètres carrés, volant du sud au nord.
Le 27 juillet, dans le comté de Luanan à Tangshan, Wang Gaishan vit des groupes de souris courir frénétiquement dans les champs de coton. Les grosses souris ouvraient la voie, tandis que d’autres plus petites leur mordaient la queue et elles se tenaient toutes ainsi par la queue pour former une chaîne. Dans le comté de Funing, le matin du 25 juillet, plus d’une centaine de belettes furent aperçues, les plus grosses portant ou tenant les plus petites dans leur bouche, toutes émergeant d’un trou de vieux mur. Leur migration paniquée se poursuivit pendant deux jours, rendant l’atmosphère tendue.
Une fin de nuit sinistre avant le tremblement de terre
Dans la nuit du 27 juillet, Wang Cai, un habitant de la banlieue de Tangshan, rentra tard chez lui après avoir regardé un film. Il trouva ses quatre canards, qui se promenaient habituellement en liberté, devant sa maison. Ils caquetaient bruyamment, étiraient leur cou et battaient des ailes en se rapprochant de lui, becquetant désespérément le bas de son pantalon.
Zhang Baogui, du comté de Luannan, eut du mal à dormir la nuit du 27 juillet, dérangé par les miaulements incessants de son chat. Même après lui avoir offert de la nourriture, le chat continua à s’agiter.
Cette nuit-là, à des kilomètres à la ronde de Tangshan, les gens entendirent des aboiements de chiens prolongés et aigus.
Alors que la nuit inquiétante se prolongeait et que le jour fatidique du 28 juillet commençait, Zhang Chunzhu, du comté de Funing, fut réveillé en sursaut à 1h30 du matin par les couinements des 415 visons dont il s’occupait, qui manifestaient des comportements frénétiques et terrifiés. Parallèlement, Chen Fugang, du comté de Fengrun, s’efforça de contrôler ses mules et ses chevaux. À 3 heures du matin, plus de 100 chevaux rompirent leurs rênes et s’enfuirent. Pendant ce temps, Li Huicheng, du comté de Changli à Tangshan, vit plus de 200 pigeons d’une maison voisine prendre leur envol, tourner en rond et se heurter dans les airs pendant un long moment avant de se calmer.
Avant le tremblement de terre de Tangshan, des insectes, des oiseaux et d’autres animaux sensibles furent les premiers à s’activer pour fuir la catastrophe imminente, bien plus tôt que les humains. Toutefois, ces signes passèrent inaperçus, considérés comme des anomalies attribuées au temps chaud, qui avait peut-être provoqué l’agitation des animaux.
La connaissance peut nous rendre perspicaces et forts, mais elle peut aussi nous rendre sourds, aveugles et vulnérables. Le tremblement de terre de Tangshan nous le rappelle brutalement : nous devons surveiller de près les insectes et les autres animaux et considérer leurs comportements anormaux comme des alertes précoces, nous préparant à prendre des mesures opportunes face à de potentiels périls.
Rédacteur Albert Thyme
Source : Nature’s Warning Signs: Bizarre Happenings Before the Tangshan Earthquake
www.nspirement.com
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