Spreekt u Nederlands ? Do you speak english ? ¿ Habla usted Español ? 你会说中文吗 ?Si vous avez compris l’une de ces questions, cela signifie que vous faites partie de la communauté multilingue mondiale en pleine expansion. Si ce n’est pas votre cas, il n’y a aucune raison de vous inquiéter. Le chemin pour apprendre une langue étrangère n’a jamais été aussi facile.
Apprendre une langue étrangère est probablement l’un de nos objectifs les plus courants. Pouvoir parler avec des personnes de différentes cultures, comprendre enfin les paroles d’une chanson que vous chantez depuis votre enfance ou apprendre d’autres façons d’exprimer vos idées, tout ceci peut être une raison suffisante pour vous engager dans ce projet. Cependant, en pratique, il peut sembler difficile de maintenir la motivation nécessaire pour rester cohérents, et c’est le plus grand défi que l’on puisse rencontrer.
Définissez votre motivation pour apprendre une langue étrangère : le pourquoi ou la volonté
Dans son livre The Compound Effect, Darren Hardy explique pourquoi s’appuyer sur la volonté pour atteindre un objectif aboutit souvent à l’abandon des projets et à des déceptions. Il indique que contrairement à la volonté, qui est basée sur la maîtrise de soi et probablement sur un soupçon de culpabilité, le « pouvoir du pourquoi » a la capacité d’alimenter notre persévérance.
Découvrir la motivation principale et le « pourquoi » d’un projet nous rend capables d’engager notre cœur et notre âme dans la tâche, et donc de nous en tenir à notre objectif pendant les étapes les plus difficiles du voyage. Selon Darren Hardy, cela mène à l’épanouissement.
Pourquoi la volonté d’apprendre une langue étrangère
Le processus d’apprentissage d’une langue étrangère peut bénéficier de cette perspective. La toute première étape de la création d’une routine complète d’apprentissage des langues consiste à définir notre « pourquoi ». Comment vous voyez-vous une fois que vous allez maîtriser la nouvelle langue ? Avec qui aimeriez-vous parler ? Où aimeriez-vous voyager ? Qu’aimeriez-vous écrire en utilisant cette nouvelle langue ? Quel genre de chanson aimeriez-vous écouter dans cette langue ? Lorsque nous trouvons la réponse à ces questions, le succès est forcément en vue.
Être bilingue n’a pas toujours été une bonne chose
Bien que cela puisse être difficile à croire, être bilingue était considéré comme un handicap avant 1960. À l’époque, des études scientifiques indiquaient que le bilinguisme ralentissait le développement de l’enfant en lui faisant dépenser trop d’énergie pour distinguer les langues. Cependant, il a été découvert plus tard que ces études étaient largement erronées et avaient écarté plusieurs facteurs.
Selon Mia Nacamulli, éducatrice et auteur de Ted-Ed, des études récentes ont montré que si les temps de réaction et les erreurs augmentent chez les personnes bilingues, l’effort qu’elles font pour passer d’une langue à l’autre entraîne un renforcement du cortex préfrontal dorsolatéral.
Cette zone du cerveau joue un rôle essentiel dans la fonction exécutive, la résolution de problèmes, le passage d’une tâche à l’autre et la concentration tout en filtrant les informations pertinentes. Ainsi, même si l’apprentissage d’une nouvelle langue ne rend pas forcément plus intelligent, il rend notre cerveau plus sain, plus complexe et plus attentif.
Avantages culturels de l’apprentissage d’une nouvelle langue
Apprendre à connaître une culture à travers sa langue peut être une expérience très instructive. L’origine et le développement d’une langue impliquent des facteurs historiques et même politiques qui façonnent de façon unique sa structure, sa sonorité, son apparence et sa signification. La nature authentique de chaque langue se manifeste par des mots ou des expressions qui peuvent difficilement être traduits dans d’autres langues et qui contiennent un riche contexte social et émotionnel.
Le mot portugais et galicien saudade est un cas révélateur car il n’a pas d’équivalent direct dans d’autres langues. L’écrivain portugais Francisco Manuel de Mello le définit comme « un plaisir dont on souffre, un mal dont on jouit ». Ce sentiment peut être décrit comme une nostalgie mélancolique ou la nostalgie de quelque chose que l’on ne peut plus avoir, et pourtant il implique un sentiment de joie enraciné dans des souvenirs agréables. On pense que saudade a obtenu sa riche signification pendant les Grandes Découvertes portugaises, lorsque les hommes partaient en voyage vers des mers inconnues et que les femmes et les enfants souffraient de leur absence, gardant l’espoir de les revoir.
Se faire de nouveaux amis et visiter de nouveaux endroits sont un autre avantage culturel de l’apprentissage d’une langue. La possibilité d’acquérir de nouvelles perspectives, de partager ses opinions et d’avoir des conversations profondes, crée le scénario parfait pour l’amélioration de soi et le développement de l’empathie et de la tolérance.
La gratification
L’apprentissage des langues n’a pas de raccourcis. Le degré de discipline et d’auto-responsabilité que ce processus exige est proportionnel au sentiment de satisfaction d’un apprenant engagé. Les réalisations, petites mais significatives, qui jalonnent le parcours font de l’apprentissage des langues un processus de gratification différée.
Les actes les plus simples, comme sacrifier un peu de son temps de sommeil pour terminer sa leçon quotidienne ou sacrifier son confort pour rester cohérent, seront récompensés. En constatant nos progrès, nous avons toutes les chances de renforcer notre estime de soi et notre confiance.
Le temps d’apprentissage est un facteur déterminant
Cependant, il faut souligner un point crucial. La discipline n’est pas durable si elle ne repose pas sur l’auto-bienveillance. En apprivoisant notre esprit critique et en cultivant la patience, nous serons en mesure de fixer des attentes réalistes et de déchiffrer nos styles d’apprentissage particuliers. Nous pourrons même nous sentir encouragés à essayer de nouvelles approches d’apprentissage.
Changements physiques
Chaque langue possède sa propre phonologie. Chaque son est produit en modifiant la position de la langue et des lèvres, et en dirigeant le flux d’air à travers la bouche et le nez.
Alors que pour une personne qui s’exprime dans sa langue maternelle, les différences de prononciation sont claires et distinctes, les nouveaux apprenants doivent veiller à développer leur sens de l’écoute afin de limiter le risque de confondre deux mots à la signification complètement différente.
Entraîner les muscles de la bouche est tout aussi important. L’apprentissage de nouveaux sons phonétiques peut nécessiter une nouvelle position de la langue et l’utilisation d’autres endroits de la bouche, comme l’arrière des dents et le palais. Se familiariser avec les nouveaux sons peut être difficile au début, mais on peut y arriver en prêtant une attention particulière à ce qui rend chaque son différent et avec l’aide d’un locuteur natif qui maîtrise la phonologie. N’ayez pas peur d’être ridicule, chaque apprenant passe par cette étape.
Les changements physiques perçus dans le cerveau lors de l’apprentissage d’une nouvelle langue méritent également d’être mentionnés. Il a été démontré que la densité de la matière grise, qui contient la plupart de nos neurones et synapses, augmente. Il a également été prouvé que l’entraînement constant du cerveau retarde l’apparition de diverses maladies comme celle d’Alzheimer, ou la démence. Ces raisons poussent de nombreuses personnes à se lancer dans l’apprentissage d’une nouvelle langue, même à un âge avancé.
Une petite histoire en ce qui concerne la discipline
Les empereurs chinois ont laissé derrière eux de riches héritages de moralité et de comportement juste. L’exemple de l’empereur Kangxi de la dynastie Qing, qui a eu le plus long règne de l’histoire de la Chine, peut nous éclairer sur la façon d’être assidu dans l’apprentissage des langues.
L’empereur Kangxi a instauré la tradition, commune aux empereurs de la dynastie Qing, de tenir chaque jour une réunion matinale avec les fonctionnaires de la cour. Même lorsqu’un grave tremblement de terre a frappé Pékin, cet empereur exemplaire a tenu sa réunion matinale comme d’habitude.
Lorsque de fortes pluies, des tempêtes de neige ou des températures extrêmes paralysaient la capitale, de nombreux fonctionnaires de la cour étaient absents à la réunion. Néanmoins, l’empereur Kangxi s’assurait d’être présent chaque jour. « Je fais cela depuis plus de 30 ans et c’est devenu une routine », a-t-il déclaré. « Je me sentirais mal à l’aise si je manquais une réunion. De plus, si nous ne nous rencontrions qu’une fois tous les trois ou quatre jours, je pourrais me relâcher. »
L’empereur Kangxi a exhorté à maintes reprises les générations futures à faire le meilleur usage de leur temps. « Il est dit dans le Yi King (le Livre des changements) que c’est une grande vertu de faire de nouveaux progrès chaque jour. Il faut faire un pas en avant chaque jour pour ne pas perdre un temps précieux. » a-t-il indiqué.
L’exemple de l’empereur Kangxi illustre précisément l’efficacité du « pourquoi ». La cultivation de la vertu et l’amélioration de soi au quotidien étaient ce qui le motivait pour travailler avec diligence et faire de son mieux, chaque jour, sans exception. En suivant son exemple de cohérence et de responsabilité personnelle, nous pouvons trouver l’inspiration pour travailler dur afin d’atteindre nos objectifs, et réaliser que l’apprentissage des langues n’est pas loin de ces nobles objectifs visant à devenir la meilleure version de nous-mêmes.
Rédacteur Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
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