Traditionnellement, les Chinois prenaient au moins neuf jours pour se préparer au Nouvel An. (Image : oreshinaolga / envato)
En 2024, le Nouvel An chinois tombe le 10 février. Des millions de personnes diront adieu à l’année du Lapin d’Eau Yin et accueilleront l’année du Dragon de Bois Yang.
De tous les animaux du zodiaque chinois, seul le dragon, long (龍) est mythique : il est admiré comme symbole de force, de puissance et de sagesse. Les personnes nées au cours de l’année du Dragon, qui se répète tous les 12 ans, la dernière ayant eu lieu en 2012, sont censées avoir une personnalité charismatique et une tendance naturelle à devenir des dirigeants brillants et sûrs d’eux.
Pourquoi le Nouvel An chinois tombe-t-il à des dates différentes chaque année ? Quel est le lien avec des concepts tels que le zodiaque chinois et les cinq éléments ?
Découvrez ce guide pour débutants sur le calendrier traditionnel chinois, ainsi que sur les coutumes et les significations du Nouvel An chinois.
Le calendrier traditionnel et la cosmologie chinoise ancienne
Selon l’ancien calendrier chinois, l’année 2024 qui débute le 10 février 2024, est l’année de Jia chen (甲辰), le Dragon de Bois Yang. (Image : Seidenperle / Pixabay)
Selon l’ancien calendrier chinois, l’année 2024 qui débute le 10 février, est l’année de Jia Chen (甲辰).
Le calendrier grégorien utilisé aujourd’hui dans le monde entier est un calendrier solaire, basé sur une période de 365 jours au cours de laquelle la terre effectue une orbite complète autour du soleil.
Dans la Chine ancienne, cependant, les gens comptaient les années et les mois selon un système qui tenait compte à la fois des phases lunaires et de l’année solaire.
Par respect pour l’Empereur Jaune Xuanyuan (軒轅黃帝), fondateur légendaire de la civilisation chinoise, le calendrier luni-solaire est correctement appelé Huang Li (黃曆) le calendrier de l’Empereur Jaune. Son règne ayant commencé en 2698 av. J.-C., l’année 2024 correspond à l’année 4722 selon les calculs chinois.
Dans la pratique, cependant, les Chinois comptaient les années en fonction du nom de l’ère, établi par l’empereur ou le gouvernement, comme c’est encore le cas aujourd’hui au Japon et à Taïwan.
Un autre système important était un cycle de 60 ans qui résultait de la combinaison de deux concepts importants dans la cosmologie et la divination chinoises : les tiges célestes, tiangan (天干) et les branches terrestres, dizhi (地支).
Il y a dix tiges célestes et douze branches terrestres, toutes disposées dans un ordre déterminé :
Les deux ensembles sont combinés pour former des paires uniques en suivant leur ordre. La première tige céleste est associée à la première branche terrestre, et la deuxième tige céleste est associée à la deuxième branche terrestre. Comme il y a plus de branches que de tiges, les deux premières tiges sont répétées pour créer les deux dernières paires.
L’appariement des branches et des tiges se répète jusqu’à ce que la dernière tige, Gui (癸) et la dernière branche Hai (亥) se rencontrent. Il faut 60 combinaisons pour que cela se produise, et c’est ce qui donne naissance au cycle de 60 ans. Chaque combinaison tige-branche désigne et caractérise chaque année du cycle sexagénaire.
Le cycle sexagésimal complet, exprimé en paires de tiges célestes et de branches terrestres. (Image : Carolina Avendano / VisionTimes)
L’année 2023 était l’année Guimao (癸卯 ), la 40ème année du cycle sexagénaire actuel. Cette année sera l’année Jia Chen (甲辰 ), la dernière année Jia Chen était 1964, il y a exactement 60 ans.
Le zodiaque chinois et les cinq éléments
Afin d’harmoniser la vie humaine avec le monde naturel et le cosmos, les Chinois ont établi des correspondances entre les branches terrestres et le zodiaque, et entre les branches célestes et les cinq éléments.
Les animaux du zodiaque sont associés aux branches terrestres. Dans l’ordre, les animaux du zodiaque et les branches qui leur sont associées sont les suivants : le rat (子), le bœuf (丑), le tigre (寅), le lapin (卯), le dragon (辰), le serpent (巳), le cheval (午), le mouton (未), le singe (申), le coq (酉), le chien (戌), et le cochon (亥).
Les douze animaux du zodiaque et les branches terrestres qui leur sont associées. (Image : Carolina Avendano / VisionTimes)
Chaque année se voit attribuer l’animal correspondant à la branche terrestre de l’année en question. L’année 2023, Gui Mao, a été reconnue comme l’année du Lapin en raison de sa branche terrestre Mao (卯). L’année 2024 correspond donc au dragon, car sa branche terrestre est Chen (辰).
Comme les douze branches se répètent cycliquement, chaque animal est à l’honneur tous les 12 ans. Les personnes du signe du Dragon dans l’histoire récente sont nées dans les années 1964, 1976, 1988, 2000 ou 2012.
Quant aux tiges célestes, elles correspondent aux cinq éléments wuxing (五行). Chaque élément est attribué à deux tiges consécutives dans l’ordre de leur génération. Il s’agit du bois : mu (木), du feu : huo (火), de la terre : tu (土), du métal : jin (金) et de l’eau : shui (水).
L’association des cinq éléments et des dix tiges célestes. (Image : Carolina Avendano / VisionTimes)
Chaque année se voit attribuer un élément en fonction de sa tige céleste. L’année 2023 correspondant à la tige céleste Gui (癸 ), son élément est l’eau. Étant donné que 2024 l’année Jia Chen (甲辰 ) dans le cycle sexagénaire contient la première tige céleste 甲, son élément sera le bois.
En outre, chaque tige céleste et chaque branche terrestre se voit octroyer un attribut yin ou yang, ceux qui sont en position paire étant toujours yin. Cela signifie qu’une année qui commence par la première tige, Jia (甲 ) aura toujours des propriétés yang, et qu’une année qui commence par Yi (乙), sera considérée comme étant de nature yin.
En d’autres termes, 2023 était l’année du Lapin d’Eau Yin, et 2024 sera l’année du Dragon de Bois Yang. En suivant ces règles, pouvez-vous prédire l’animal, l’élément et la nature de 2025 ?
Vous avez trouvé ! 2025 sera l’année Yisi (乙巳), c’est-à-dire l’année du Serpent de Bois Yin.
Préparation de la nouvelle année
Traditionnellement, les Chinois prenaient au moins neuf jours pour se préparer au Nouvel An. Ces préparatifs allaient du nettoyage de la maison à l’adaptation de l’état d’esprit pour commencer l’année du bon pied.
Les Chinois de l’Antiquité pensaient que le nettoyage de la maison permettait non seulement d’attirer la bonne fortune, mais aussi de balayer la malchance. Bien que la coutume d’accueillir la nouvelle année dans une maison propre soit commune à de nombreuses cultures, les Chinois veillaient à balayer depuis les coins vers le centre de la pièce, afin de chasser la malchance par la porte de derrière.
Les papiers découpés sont un élément essentiel des décorations du Nouvel An. Du papier coloré est découpé selon des dessins complexes qui créent un motif aussi détaillé que magnifique. Ces pièces sont placées sur les portes ou les fenêtres, ces dernières étant préférées pour reproduire les motifs en ombres chinoises lorsque les rayons du soleil passent à travers les découpes.
Les enfants joyeux décorent les fenêtres avec des papiers découpés pour le Nouvel An chinois. (Image : bluejeanimages / envato)
Une autre coutume consiste à accrocher des mots et des messages positifs sur et autour des portes et des fenêtres afin d’attirer les bénédictions de la nouvelle année. Le caractère fu (福), qui signifie bonheur, chance et bonne fortune, orne notamment l’entrée de la plupart des maisons chinoises dans le monde, généralement sur des carrés rouges diagonaux.
Il est intéressant de noter que ce caractère est accroché à l’envers, car les mots « à l’envers » dao (倒) et « arriver »dao (到) sont homophones en chinois. En bref, cette tradition invoque l’arrivée des bénédictions.
Garder son sang-froid faisait également partie des préparatifs de la nouvelle année. Les Chinois pensaient que l’état d’esprit dans lequel on se trouvait au moment de recevoir la nouvelle année influençait les douze mois suivants. C’est pourquoi ils s’abstenaient de jurer, de perdre leur sang-froid et même de gronder les enfants aussi longtemps qu’ils le pouvaient, ou au moins pendant les quinze jours de la célébration du Nouvel An.
La célébration du Nouvel An
La nourriture
La nourriture variée et délicieuse servie lors de la célébration du Nouvel An n’est pas choisie arbitrairement. De nombreux plats représentent des bénédictions grâce à des jeux de mots chinois astucieux et de bon augure.
Un poisson entier fraîchement cuit se trouve toujours sur la table. En effet, le mot « poisson » en chinois, yu (鱼), est un homophone du mot qui signifie « surplus », yu (余). Le poisson ne doit cependant jamais être retourné, sous peine de voir le « surplus » se transformer en déficit. Une fois le dessus mangé, on retire délicatement l’épine dorsale pour continuer à manger l’autre moitié.
Les boulettes sont incontournables et sont généralement consommées le soir du Nouvel An, après minuit. Les poches en forme de raviolis ressemblent à d’anciens lingots d’argent ou d’or chinois, invoquant la prospérité pour la nouvelle année.
Les gâteaux de riz sont un autre élément essentiel du repas du Nouvel An. Sucrés ou salés, ces en-cas sont préparés avec de la farine de riz glutineux et ont une consistance collante. Leur présence sur la table est due à leur nom chinois niangao (年糕), homophone de niangao (年高), qui signifie littéralement « meilleure année » ou « grandir chaque année ».
Les pétards
Les pétards sont laissés à l’abandon dans la rue. Un type ancien de pétard se présente sous la forme d’un cylindre rouge vif émettant un bruit de tonnerre lorsqu’il est allumé. (Image : DragonImages / envato)
Les pétards sont laissés à l’abandon dans la rue. Un type ancien de pétard se présente sous la forme d’un cylindre rouge vif qui émet un bruit de tonnerre lorsqu’il est allumé.
Cette tradition trouve son origine dans la légende du Nian, une bête redoutable qui terrorisait les villageois sous la dynastie Shang. Au fil du temps, les gens se sont rendu compte que le Nian ne leur rendait visite que tous les 365 jours et que l’imposante créature craignait les sons forts.
Déterminés à assurer la sécurité de leurs concitoyens, les villageois ont préparé de nombreux feux d’artifice et les ont allumés à l’approche du retour du Nian. La bête n’est jamais réapparue, cimentant ainsi une tradition qui perdure encore aujourd’hui.
Les cartes et les enveloppes rouges
Le matin du Nouvel An est un moment très attendu par la plupart des enfants. Selon la tradition, les couples et les grands-parents préparent une enveloppe rouge décorative contenant de l’argent pour les célibataires, principalement les jeunes de la famille.
Selon la tradition, les couples et les grands-parents préparent une enveloppe rouge décorative contenant de l’argent pour les célibataires, principalement les jeunes de la famille. Ce cadeau est censé porter chance à son destinataire et le protéger du malheur. (Image : Angela Roma / Pexels)
Ce cadeau est censé porter chance à son destinataire et le protéger du malheur. Au lieu d’ouvrir les enveloppes sur-le-champ, les enfants étaient encouragés à les garder sous leur oreiller pendant sept nuits avant de les ouvrir. Cette attente, courte mais difficile, devait apporter un maximum de chance.
Pour les anciens Chinois, la partie la plus importante de la célébration du Nouvel An était de se réunir en famille et, surtout, de rendre hommage et d’exprimer sa gratitude à la divinité. Puisse votre nouvelle année être remplie de bénédictions et d’opportunités de croissance spirituelle !
