Le symbolisme spirituel du Carême n’est pas toujours évident. Certaines terminologies et pratiques peuvent sembler étrangement choisies pour cette période solennelle. Mais en examinant leurs racines, il est possible d’en avoir une meilleure compréhension et de développer un plus grand respect pour les fidèles.
Le Carême est une période de 40 jours, sans compter les dimanches, observée par les catholiques. C’est un temps de préparation au dimanche de Pâques et à la résurrection de Jésus-Christ, souvent décrit dans la Passion du Christ. Riche en coutumes symboliques imprégnées de signification spirituelle, le Carême commence le Mercredi des Cendres, lorsque les catholiques pratiquants s’engagent dans un voyage de sacrifice pour purifier leurs âmes du péché et renforcer leur foi. Il se termine le Jeudi Saint : le jeudi précédant le dimanche de Pâques qui symbolise le dernier repas de Jésus avec ses disciples, La Cène, avant son arrestation. Pour cette année 2024, la période du Carême se situe du mercredi 14 février au jeudi 28 mars.
Qu’est-ce que la Passion du Christ ?
Dans le symbolisme spirituel du Carême, la Passion du Christ est un terme souvent utilisé dans l’Église. Le mot vient du latin patior, passus sum, pàti, qui signifie « endurer » ou « souffrir, supporter ». Ainsi, la Passion du Christ représente la période de souffrances que le Christ a endurée pendant la persécution qui a précédé et s’est terminée par sa crucifixion.
Que signifie Carême ?
Le mot « carême » vient de caresme ou quaresme qui, au XIIe siècle, provenait du latin populaire quaresima : une altération du latin chrétien quadragesima (dies). Ce terme signifiait littéralement « le quarantième jour (avant Pâques) », selon le dictionnaire de l’Académie française.
Le nombre 40 apparaît fréquemment dans La Bible. Il est lié à un temps de prière et de sacrifice. Quarante était la durée en jours du grand déluge, le nombre d’années pendant lesquelles le peuple d’Israël devait errer dans le désert en guise de punition pour avoir désobéi à Dieu. Mais aussi, le nombre de jours pendant lesquels le prophète Élie a jeûné en voyageant pour entendre la parole de Dieu.
Jésus de Nazareth a été engagé dans un combat spirituel de 40 jours avant d’achever sa mission terrestre. Après son baptême, il a été conduit dans le désert. Cette période correspond à la Tentation du Christ, telle que décrite par Les Évangiles. Il a jeûné pendant 40 jours. Selon les textes liturgiques, après avoir franchi cette étape, le Christ ayant vaincu le Malin a pu aller vers l’achèvement de sa mission terrestre : le salut des êtres, dont l’étape finale est sa Résurrection.
Par ailleurs, cette période est souvent associée au printemps qui est universellement considéré comme une période de renouvellement et de renaissance. Le Carême peut aussi être compris comme un temps de renouveau spirituel, où l’âme du croyant est purifiée et restaurée.
Signification du Mercredi des Cendres
Dans le symbolisme spirituel du Carême, pour comprendre le Mercredi des Cendres, il faudrait tout d’abord se pencher sur le dimanche des Rameaux pour les cendres, mais aussi sur la symbolique du mercredi.
Le dimanche des Rameaux est un jour saint, qui se déroule une semaine avant le dimanche de Pâques. Il marque l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, où il a été accueilli avec des feuilles de palmier une semaine avant sa mort. Les grandes feuilles persistantes en forme d’éventail symbolisent la bonté et la victoire. Elles sont utilisées à la fois pour marquer le commencement du Carême mais aussi pour annoncer la semaine sainte qui va clôturer cette période. Ce qui rend l’observance spirituelle continue et complète.
Ce dimanche, les palmes sont distribuées dans les églises, bénies, utilisées dans les processions et transformées en petites croix. Les palmes bénies sont brûlées l’année suivante, le Mardi gras, pour être utilisées le Mercredi des cendres. Les cendres étaient souvent utilisées comme un signe de repentance. Elles sont appliquées lors de la recherche de la miséricorde de Dieu.
Le Mercredi des Cendres marque le début du Carême. C’est un jour saint mobile qui précède de 46 jours le dimanche de Pâques (40 jours plus les dimanches qui ne sont pas comptés). Les Catholiques qui assistent à la messe ou à un service de prière ce jour-là recevront une croix de cendres de palmier sur le front, en souvenir de la mortalité humaine, conséquence du péché originel d’Adam et Eve. L’expression bien connue « …, car tu es poussière et retourneras à la poussière », qui selon L’Ancien Testament, est dite par Dieu quand il chasse Adam et Ève du Paradis, est souvent prononcée, au moment où cette croix de poussière est tracée. Elle rappelle aux Catholiques leur condition terrestre et le fait qu’ils retourneront à la poussière à leur mort.
Le choix du mercredi est significatif, car selon les textes liturgiques, c’est le jour où Judas, le disciple de Jésus, l’aurait trahi en l’identifiant par un baiser devant ceux qui allaient l’arrêter et le persécuter. Directement lié à la Passion du Christ, le Mercredi des Cendres est un jour de jeûne destiné à expier cette trahison ainsi que les mauvais choix fréquents que l’on fait dans la vie quotidienne.
Le jeûne et le « poisson du vendredi »
Pour les Chrétiens, le Christ est mort sur la croix un vendredi. Ce jour a longtemps été reconnu comme un jour où les croyants s’unissent à Jésus dans sa souffrance par le biais du jeûne. La tradition d’abstinence était centrée sur la viande.
La viande étant autrefois réservée aux festins et aux célébrations : s’abstenir de consommer de la chair animale était considérée comme un sacrifice. Le poisson, en revanche, n’était pas interdit. Seuls les « animaux terrestres », y compris les oiseaux, étaient considérés comme de la viande. De sorte que le poisson est devenu, pour les Chrétiens, un plat courant le vendredi. Aujourd’hui, il peut sembler plus approprié de s’abstenir de poisson également, car il est désormais considéré comme un plat spécial ou de célébration.
L’idée principale est que les fidèles offrent à Dieu un sacrifice, afin de se rapprocher du Christ dans son sacrifice ultime. Comme l’enseignent de nombreuses pratiques spirituelles, renoncer aux attachements humains permet de se rapprocher du Divin.
Non seulement le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, mais tous les mercredis et vendredis étaient traditionnellement considérés comme des jours de jeûne. Il s’agissait en partie de contrer le comportement pécheur toléré par les païens, qui dédiaient le mercredi à Mercure, dieu parfois associé au vol et à l’injustice, et le vendredi à Vénus, déesse souvent associée à l’amour charnel et à la débauche, rappelant ainsi aux Chrétiens de ne pas prendre part à de telles activités.
La couleur dans le symbolisme spirituel du Carême
Pourquoi les prêtres catholiques ont-ils l’habitude de porter du violet pendant la période de pénitence du Carême ?
Dans l’Antiquité, la teinture violette était obtenue en extrayant le mucus d’un escargot de mer rare, le Bolinus brandaris, et en l’exposant à la lumière du soleil pendant une durée déterminée. Pour fabriquer une once de teinture, il fallait 250 000 de ces escargots rares, ce qui en faisait un produit très précieux et « digne d’un roi ». Cette couleur a été associée à la royauté et certains souverains ont même interdit à leurs sujets de porter du pourpre.
Lorsque les soldats romains ont persécuté Jésus, ils l’ont vêtu de robes pourpres et d’une couronne d’épines pour se moquer de lui et de ceux qui l’appelaient leur « roi ». Au fur et à mesure que la couleur est devenue étroitement associée à la Passion du Christ et que le lien avec la royauté s’est estompé, la couleur a été adoptée pour symboliser le repentir et la préparation pendant le Carême. Cette couleur est également utilisée pendant l’Avent comme symbole d’anticipation.
Persécutés pour leur foi dans le Divin
Tous les apôtres de Jésus ont également été persécutés, la plupart d’entre eux ont été tués avec violence. La persécution des Chrétiens sous l’Empire romain s’est poursuivie jusqu’au IVe siècle de notre ère. Pourtant, les Chrétiens n’ont pas été les premiers à être persécutés pour leur foi, ni les derniers. Chaque fois qu’un grand prophète est venu sur terre pour prêcher la moralité et offrir le salut aux gens, il y a eu des groupes d’incroyants déterminés à attaquer les fidèles.
Aujourd’hui, les pratiquants de Falun Gong en Chine subissent une persécution brutale depuis le 20 juillet 1999, date à laquelle le Parti communiste chinois (PCC), sous la direction de Jiang Zemin, a lancé une campagne massive pour détruire cette pratique pacifique. Initialement promu par le gouvernement comme une pratique de qigong de haut niveau, le Falun Gong est devenu si populaire que Jiang Zemin l’a jugé menaçant et a donné l’ordre, en parlant des pratiquants, de « détruire leur réputation, de leur couper les vivres et de les éradiquer physiquement », en utilisant la machine de propagande de l’État ainsi que toutes les installations gouvernementales nécessaires.
Alors que cette discipline spirituelle a apporté santé et bien-être à des millions de personnes qui la pratiquent librement dans le monde, le PCC continue d’arrêter, de torturer et de tuer des personnes dont le cœur s’est aligné sur les principes célestes d’Authenticité, de Compassion et de Tolérance.
Rédacteur Charlotte Clémence
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