La théorie de Platon sur la nature éternelle de l’âme offre une exploration captivante des domaines métaphysiques. (Image : wikimedia / Kosths / CC BY-SA 4.0)
Le célèbre philosophe grec de l’Antiquité, Platon, né Aristoclès (Ἀριστοκλῆς) en 428 / 427 av. J.-C - 348 / 347 av. J.-C., a mené des recherches approfondies sur la nature de l’existence, en se concentrant principalement sur l’âme immortelle. C’est ainsi que la théorie de Platon sur la nature éternelle de l’âme offre une exploration captivante des domaines métaphysiques.
Cet article se propose d’aborder une partie des idées de Platon de manière à comprendre pourquoi il a jugé l’âme immortelle.
Dans son ouvrage phare, Phédon (Φαίδων / Phaídōn) : un dialogue qui se concentre sur la mort de Socrate et ses dernières paroles, Platon a présenté des arguments convaincants à l’appui de son affirmation. (Image : wikimedia / Daniel Nikolaus Chodowiecki / Domaine public)
Selon Platon, l’âme est éternelle et transcende le monde physique. Dans son ouvrage phare, Phédon ( Φαίδων / Phaídōn) : un dialogue qui se concentre sur la mort de Socrate et ses dernières paroles, il a présenté des arguments convaincants à l’appui de son affirmation, construisant de cette manière un cadre philosophique qui résonne depuis des siècles.
Au cœur de sa théorie se trouve la croyance que l’âme existe avant la naissance et persiste après la mort, subissant un cycle de réincarnation.
Cinq arguments en faveur de l’immortalité de l’âme
L’immortalité de l’âme est un thème récurrent dans les écrits de Platon. Mais, son œuvre Phédon présente son style le plus direct et sa profondeur d’analyse. Il se déroule dans les heures qui précèdent l’exécution de Socrate, alors qu’il converse avec ses compagnons avant de consommer le poison qui lui a été prescrit par les Athéniens.
Dans ce dialogue, Platon présente cinq arguments en faveur de l’immortalité de l’âme, tous logiques et conformes à ses vues épistémologiques et métaphysiques.
Au cœur de la théorie de Platon se trouve la croyance que l’âme existe avant la naissance et persiste après la mort, subissant un cycle de réincarnation. (Image : wikimedia / Raphael / Domaine public)
Argument des contraires
Platon soutenait que tout vient de son contraire : la vie de la mort et vice versa. Appliquant cela à l’âme, il affirme qu’elle doit être immortelle puisqu’elle est impliquée dans le cycle de la vie et de la mort.
Théorie de la mémoire
Le philosophe introduit l’idée que l’apprentissage est un processus de remémoration des connaissances acquises dans une existence antérieure. Si l’âme n’existait pas avant la naissance, comment pourrait-elle se remémorer des informations ? Selon Platon, cette idée soutient le concept de sa préexistence.
Platon soutenait que tout vient de son contraire : la vie de la mort et vice versa. (Image : wikimedia / Raphael / Domaine public)
L’argument de l’affinité
Platon soutient que l’affinité de l’âme avec les formes, idéaux éternels et immuables, implique son immortalité. Le lien de l’âme avec le monde éternel suggère qu’elle appartient à un royaume au-delà du périssable.
Argument de la simplicité
Pour le quatrième argument, Platon soutient que la simplicité, l’indivisibilité et l’absence de parties de l’âme la rendent incorruptible et immortelle. Elle reste intacte, contrairement au corps qui est sujet à la décomposition.
Argument cyclique
Platon a imaginé le voyage de l’âme à travers de multiples vies, expérimentant différents états. Cette nature cyclique renforce son immortalité puisqu’elle subit un processus continu de renaissance et de renouvellement.
Platon soutient que la simplicité, l’indivisibilité et l’absence de parties de l’âme la rendent incorruptible et immortelle. (Image : wikimedia / Keith Buhler / CC BY-SA 4.0)
Analyser la sagesse de Platon
Les idées profondes du philosophe grec sur l’immortalité de l’âme constituent un fondement philosophique qui continue d’influencer les penseurs de toutes les cultures. Son exploration de la nature éternelle de l’âme invite à contempler l’existence au-delà du tangible, incitant ainsi à mieux comprendre l’interconnexion de la vie.
Selon Platon, les concepts sont les êtres objectifs ultimes d’où naissent toutes les choses. Non seulement les idées sont éternelles, mais elles sont également parfaites et incréées. Une mère en tant qu’individu est éphémère, mais le concept de mère lui-même est éternel. Après la mort de l’objet physique associé à une idée, celle-ci continue d’exister.
En outre, les concepts ne sont pas des entités physiques qui coexistent avec le monde physique. Bien que les objets physiques naissent des objets conceptuels, les deux ne partagent pas un même espace. Au contraire, les objets conceptuels existent dans un domaine distinct, celui des idées. Dans la terminologie de Platon, le royaume idéal des idées, ou topos hyperuranios, est au-dessus du monde matériel et sensoriel.
La réalité est formée par les pensées qui tombent du royaume des idées dans le monde matériel. Une représentation du monde conceptuel existe dans le monde matériel.
C’est dans ce royaume des pensées, des concepts et de l’âme que réside la réalité. Platon distingue trois phases dans l’existence de l’âme :
la préexistence,
l’existence,
la post-existence.
L’âme existe avant sa matérialisation, de la même manière que les concepts existent dans le domaine des idées. De même que les images se matérialisent dans le monde sensori-sensuel, l’âme réside dans le corps jusqu’à la mort.
Selon Platon, la forme physique est une prison pour l’esprit. L’âme ne peut pas atteindre son potentiel maximal lorsqu’elle est confinée dans le corps : cette limitation persiste jusqu’à la mort. Elle quitte alors le corps après la mort. L’esprit, lui, continue. Sa post-existence commence par un retour au royaume des pensées, sa demeure précédente.
Platon approfondit l’essence de l’âme et explore ses caractéristiques épistémologiques lorsqu’il en discute. Il affirme qu’elle possède une qualité omnisciente dans sa préexistence. (Image : wikimedia / Raphael / Domaine public)
L’épistémologie
Même l’épistémologie (du grec ancien ἐπιστήμη / epistếmê, connaissance/vraie science et de λόγος / lógos discours), de Platon repose sur ces postulats métaphysiques. Platon approfondit l’essence de l’âme et explore ses caractéristiques épistémologiques lorsqu’il en discute. Il affirme qu’elle possède une qualité omnisciente dans sa préexistence.
L’âme est pleinement consciente de la vérité du cosmos et connaît bien tous les aspects de la réalité. De plus, elle ne se souvient de rien de son existence antérieure une fois qu’elle a quitté le royaume des idées pour entrer dans le corps sensori-sensuel d’une autre personne. Il entre alors dans un état de transe.
Par conséquent, les gens naissent comme des tabula rasa, des ardoises vierges. Ce concept explique que l’homme n’a aucune connaissance préalable du monde et qu’il doit inévitablement recommencer à zéro et apprendre tout ce qu’il y a à savoir.
Ainsi, selon la théorie de Platon, toutes les connaissances que vous acquérez au cours de votre vie sont des capacités que l’âme a acquises avant de tomber dans ce monde mortel. Par conséquent, l’apprentissage est essentiellement un processus de mémorisation.
En analysant la théorie de Platon, vous trouverez certainement une stimulation intellectuelle et une source d’inspiration pour explorer les profondeurs de votre existence. (Image : wikimedia / Alma Pater / CC BY-SA 3.0)
Embrasser l’essence éternelle selon la théorie de Platon
En réfléchissant à la théorie de Platon, il est possible d’embrasser l’idée profonde de l’âme immortelle. Au-delà de la nature éphémère de l’existence terrestre, les idées de Platon permettent de reconnaître l’essence durable qui est en tout être humain.
L’âme immortelle, avec son voyage cyclique et son lien avec les vérités éternelles, invite à réfléchir aux mystères intemporels qui transcendent les limites de la mortalité. En contemplant la théorie de Platon, vous trouverez certainement une incitation intellectuelle et une source d’inspiration pour explorer les profondeurs de votre existence.
