Le diamant Koh-i-Noor de 105 carats est l’un des plus gros diamants taillés au monde. Mais savez-vous qu’il s’accompagne d’une malédiction. La légende veut qu’il ait été découvert il y a 5 000 ans et qu’à l’époque on l’appelait le joyau Syamantaka.
Le diamant Koh-i-Noor, dont le nom signifie « montagne de lumière » en persan, pesait 186 carats, soit 37,2 g, avant que le prince Albert, époux de la reine Victoria, ne le fasse tailler après avoir été « déçu » par l’apparence de la pierre non taillée, réduisant ainsi son poids de 42 %.
Il a appartenu à divers souverains hindous, moghols, turcs, afghans et sikhs, qui se sont âprement disputé sa possession à différents moments de l’histoire, s’en emparant comme butin de guerre, à maintes reprises. Il est actuellement conservé au musée de la Tour de Londres, au Royaume-Uni, après avoir été donné par le roi sikh Ranjit Singh.
La légende et la malédiction du diamant Koh-i-Noor
La légende veut que celui qui possède le diamant Koh-i-Noor possède également le monde. Ainsi, pendant des siècles, les rois se sont disputés la possession de la pierre brute. Durant la majeure partie du siècle dernier, quatre pays ont continué à se disputer pour savoir qui devait garder la pierre désormais taillée.
Bien que la légende ait ses avantages, elle présente également quelques inconvénients. La malédiction du diamant Koh-i-Noor remonte à un texte hindou, qui marque aussi la première apparition authentifiée du diamant en 1306.
La malédiction révèle que même si le propriétaire peut posséder le monde : « Il connaîtra aussi tous ses malheurs, et, seul un Dieu, ou une femme, peut le porter en toute impunité ».
Tout au long de l’histoire de la pierre, la vie de son propriétaire a été remplie de violence, de meurtres, de mutilations, de tortures et de trahisons. Que vous croyiez ou non à la malédiction du diamant Koh-i-noor, son histoire est bien réelle et inspire à la plus grande prudence.
Même la famille royale britannique, qui est manifestement consciente de la malédiction, a pris des précautions après être entrée en sa possession. La reine Victoria a ainsi déclaré que seule l’épouse de l’héritier mâle du trône britannique pouvait le porter.
Un peu d’histoire
En 1526, la première mention « authentifiée » de la pierre se trouve dans les écrits du souverain moghol Babur (1483-1530), Baburmama ou le Livre de Babur. Le souverain avait acquis la pierre après avoir vaincu, lors de la première bataille de Panipat, Ibrahim Lodi, le dernier des sultans de Delhi qui a régné de 1517 à 1526.
En 1739, le général perse Nadir Shah a vaincu Mahamad et conquis Delhi. Ce n’est qu’alors que le diamant reçut son nom désormais célèbre de Kōh-i Nūr. Lorsqu’il découvrit la malédiction de la pierre, il la rendit à la Perse, cependant, la malédiction était toujours présente, puisqu’il fut assassiné huit ans plus tard.
Le diamant fut transmis ensuite à l’un de ses généraux, Ahmad Shah Durrani (1722-1772), et resta dans sa famille jusqu’à la génération suivante.
Puis, en 1813, le diamant est revenu en Inde après que Shah Shuja Durrani (1785-1842), qui était le souverain déchu de l’Afghanistan et un descendant d’Ahmad Shah, ait fui Kaboul suite aux conflits incessants avec ses frères.
Il l’emmena au Pendjab, et le remit au fondateur de l’empire sikh, le Maharaja Ranjit Singh (1780 -1839), en échange d’un accord prévoyant la remise du diamant en contrepartie d’une aide pour reconquérir le trône afghan.
On rapporte que la femme de Shah Shuja, Wufa Begum, a décrit la pierre en ces termes : « Si un homme fort lançait en l’air quatre pierres, une au nord, une au sud, une à l’est, une à l’ouest, et une cinquième, et si l’espace entre elles était rempli d’or, tout cela n’égalerait pas la valeur du Koh-i-Noor ».
Le Maharaja Ranjit Singh meurt en 1839, laissant le diamant et son royaume à ses fils. C’est alors que la malédiction frappe à nouveau : trois de ses fils aînés sont tués successivement l’un après l’autre, laissant le jeune Duleep Singh, âgé de 5 ans, monter sur le trône. Duleep Singh(1838-1893) a été le dernier souverain indien à posséder le Koh-i-noor.
Enfin, en 1849, les Britanniques remportent la deuxième guerre anglo-sikh et s’emparent du royaume sikh du Pendjab en vertu du Traité de Lahore. Duleep Singh, alors âgé de 11 ans, cède le royaume et le diamant aux Britanniques avant de renoncer à son trône.
La reine Victoria et le diamant Koh-i-Noor
Tous les hommes qui ont possédé le Koh-i-Noor ont perdu leur trône ou subi d’autres malheurs.
L’article III du Traité de Lahore stipule : « Le joyau appelé Koh-i-Noor, qui a été pris à Shah Sooja-ool-moolk par le Maharajah Runjeet Singh, sera remis par le Maharajah de Lahore à la Reine d’Angleterre ».
Ce n’est qu’en 1852 qu’il a été ramené en Angleterre pour être présenté au public. C’est alors que le mari de la reine Victoria, le prince Albert, a ordonné qu’il soit taillé et poli.
Malgré les revendications de quatre pays - l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan et la Grande-Bretagne - le Royaume-Uni a conservé la propriété de la pierre précieuse. En 2015, l’historien britannique Andrew Roberts, après avoir réagi à l’une des nombreuses tentatives de groupes indiens de faire pression pour le retour du joyau en Inde, a affirmé : « Les personnes impliquées dans cette affaire ridicule devraient reconnaître que les Joyaux de la Couronne britannique sont précisément le bon endroit pour que le diamant Koh-i-Noor réside, en reconnaissance de plus de trois siècles d’implication britannique en Inde, qui ont conduit à la modernisation, au développement, à la protection, à l’avancée agraire, à l’unification linguistique et, finalement, à la démocratisation du sous-continent ».
Le décès de la reine Elizabeth II a relancé le débat. Cependant, bien qu’historiquement, il soit difficile de porter un jugement sur la légitimité de ces nombreuses revendications, d’un point de vue gemmologique, celle de l’Inde est peut-être la plus recevable, car le diamant Koh-i-Noor y a été extrait.
Rédacteur Yasmine Dif
Source : Koh-i-Noor: The Legend and Curse of a British Crown Jewel
www.nspirement.com
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