En flânant dans Kyoto, cette ville historique qui a gardé l’empreinte des dynasties Sui et Tang, vous vous sentirez en harmonie avec l’âme des anciens habitants de cette grande terre. En écoutant les histoires anciennes, vous comprendrez la signification culturelle de ce patrimoine hérité de la lignée impériale, ininterrompue à ce jour. Tous ces facteurs sont réunis pour représenter le parfait équilibre entre la force et la faiblesse, la fermeté et la souplesse, le yin et le yang, commun à toute l’humanité, offrant à chaque visiteur un spectacle à couper le souffle et une expérience unique.
Le trône du chrysanthème
Le 1er mai 2019, son Altesse impériale le prince impérial Akihito de Tsugu a renoncé à son trône, laissant la place au prince Naruhito, 126ème empereur du Japon. Son avènement au trône marque le début de l’ère « Reiwa ». Les caractères kanji de Reiwa sont tirés d’un court poème issu d’un recueil de poésies japonaises, qui dit : « C’était au nouveau printemps, au cours d’un mois florissant, où l’air était limpide et le vent une douce brise (wa). »
Comparée à Tokyo, métropole grouillante de gratte-ciels et de modernité, Kyoto a considéré qu’elle devait préserver son passé ancien, comme un rappel vivant de tout le magnifique héritage culturel du Japon. Cependant, tous les drapeaux flottant dans les rues, arborant le mot Reiwa (令和), sont là pour rappeller à tous que les temps ont changé et qu’un nouvel empereur est monté sur le trône. Pour célébrer le nouvel empereur, chacun a revêtu son plus beau costume et a fait l’effort de patienter pendant des heures dans une file interminable pour accéder aux temples et acheter un précieux porte-bonheur en gage de bénédiction pour le nouvel empereur.
Le trône Takamikura conservé dans le palais impérial de Kyoto est utilisé pour les cérémonies d’accession au trône. Il a été utilisé pour l’intronisation de l’empereur Naruhito en 2019. (Image : wikimedia / CC BY 4.0)
Selon la légende, en 660 av. J.-C., Jimmu, descendant des dieux, est devenu empereur et a fondé son empire sur la terre du Japon, marquant ainsi le premier chapitre des 2 679 plus grandes années de l’histoire du Japon. Malgré le fait que le Japon ait souffert pendant plus de 2 000 ans de guerres et de batailles pour préserver le trône, et que la puissance impériale de l’empereur ait été menacée à de nombreuses reprises, la dynastie des Chrysanthèmes n’a jamais été renversée. Depuis les temps anciens, les Japonais croient que la famille impériale descend des dieux, et la conservation de l’héritage du trône au sein de la famille impériale est devenue la mission la plus sacrée et la plus inébranlable de toute la nation.
Le sceau impérial du Japon représentant une fleur de chrysanthème à 16 pétales, cette période de règne est connue des générations actuelles sous le nom de Lignée impériale ininterrompue de la dynastie du chrysanthème.
Le Japon actuel : ancré dans les dynasties Sui et Tang
L’histoire nous apprend que le Japon était une nation de combattants. Le peuple japonais vénère les héros morts à la guerre et rend hommage au ciel, à la terre et à ses ancêtres. Cette approche spirituelle unique a conduit à la fondation de la religion shintoïste, qui est imprégnée des caractéristiques ethniques du Japon.
Au cours des années des dynasties Sui et Tang, différents émissaires ont apporté la culture chinoise et le bouddhisme au Japon, initiant la culture Kanji au sein de la communauté, pour former la base de la civilisation unique du Japon qui existe encore aujourd’hui.
En 794, l’empereur Kammu a déplacé la capitale de Nara (奈良) à Heian-kyō (平安京) et l’a édifiée à l’image de la ville de Luoyang des dynasties Sui et Tang. Heian-kyō est aujourd’hui connue sous le nom de Kyoto. C’est à partir de Kyoto que les civilisations Sui et Tang ont été introduites au Japon et que le pays a atteint son apogée - le droit, la politique, l’armée et la religion se développaient tous, annonçant une ère de paix et de prospérité dans tout le pays. Kyoto est devenu le centre politique et culturel du Japon, un rôle qu’il joue encore aujourd’hui.
La ville est parfaitement conservée depuis plus de 1 200 ans. C’est grâce au noble geste des dirigeants japonais que cette ville unique a pu être préservée, pour le bonheur et la reconnaissance de l’humanité. (Image : VisionTimes)
La ville est parfaitement préservée depuis plus de 1 200 ans. C’est grâce au noble geste des dirigeants japonais que cette ville unique a été préservée pour le bonheur et la reconnaissance de l’humanité. Qu’il s’agisse des parfums d’encens qui flottent autour du temple de Kiyomizu ou de la pureté du sanctuaire de Shimogamo, tous ces sites dégagent une forte aura d’histoire, semblant avoir voyagé dans le temps.
Ce n’est qu’en 1869 que l’empereur Meiji a décidé de déplacer la capitale à Edo. Comme la ville de Luoyang était connue comme « capitale de l’Orient », l’empereur en a pris acte et a changé le nom en Tokyo, annonçant ainsi le prochain chapitre de l’histoire de cette grande nation.
Le principe esthétique japonais des fleurs fanées et des lames tranchantes
À Kyoto, les rues sont remplies d’histoire. Les sanctuaires et les temples, la nature d’une splendide beauté, les bars et les restaurants, les étals de viande séchée, les desserts, les antiquités et la porcelaine, les geishas exotiques, les touristes en costume traditionnel... tous ces éléments se mêlent les uns aux autres pour constituer une ville ancienne impressionnante et vraiment unique.
À Kyoto, les rues sont remplies d’histoire. Les sanctuaires et les temples, la nature d’une splendide beauté, les bars et les restaurants, les étals de viande séchée, les desserts, les antiquités et la porcelaine, les geishas exotiques, les touristes en costume traditionnel. (Image : VisionTimes)
Si vous y passez un peu de temps, vous serez bientôt touché par l’esprit du Bushido « la voie du guerrier » et la fidélité qui imprègne l’art millénaire du Shinto, transmis à travers une seule lignée, combiné à la tranquillité du Bouddhisme Zen. Le Bushido est un terme japonais global désignant les nombreux codes d’honneur et idéaux qui ont dicté le mode de vie des samouraïs, à l’instar du concept européen de chevalerie. Il y a au Japon un élément esthétique qui est enraciné jusqu’à la moelle, un élément qui persiste obstinément même à notre époque moderne, luttant et finalement conciliant avec succès la politique moderne et la dynastie impériale.
Le chrysanthème, en tant que sceau de la famille royale, représente la dignité de l’empereur, tandis que la lame représente la défense du trône. Tout au long de la longue histoire du Japon, l’épée a fait partie intégrante des contes et légendes héroïques, plus particulièrement pour la protection des seigneurs et des innocents.
Aux yeux du monde, le Japon symbolise un accomplissement unique, sa culture ancienne et le règne d’une dynastie sur plus de mille ans jouant un rôle de premier plan sur la scène mondiale. Aujourd’hui, la culture Japonaise intègre toujours cette notion de raffinement qui s’exprime dans sa façon de considérer les autres, dans sa retenue et sa persévérance. Le système de protection du patrimoine culturel au Japon a bien servi cette nation.
Rédacteur Fetty Adler
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