La Nativité est une date importante dans le monde chrétien. Bien que cette fête n’était pas célébrée au début de la chrétienté, de nombreux éclairages ont été apportés sur ce moment qui marque l’incarnation du divin dans la naissance de Jésus de Nazareth. De même de nombreux tableaux illustrent la compréhension du divin des peintres sur ce temps fort du christianisme.
Aux origines de la Nativité
La Nativité est un moment important pour les Chrétiens. Elle représente pour les croyants ce temps qui marque l’incarnation du divin avec la naissance de Jésus de Nazareth, né de Marie.
Ce terme vient du latin Natalis, qui désigne ce qui est « relatif à la naissance ». C’est au IVe siècle que le pape Libère décide de célébrer l’incarnation de Jésus de Nazareth le 25 décembre. De nombreuses analyses abordent la question de la récupération par l’église de fêtes païennes qui existaient à cette période. Le site Histoire Pour Tous apporte son éclairage sur ce sujet. Il est ainsi précisé que « Le 25 décembre n’est donc pas une fête païenne " récupérée " par les Chrétiens, il s’agit d’une date à la symbolique forte, utilisée de fait par de multiples religions dont le Christianisme qui ne compte pas laisser le monopole des symboles astronomiques aux païens. Cette date est finalement codifiée en 425 par l’empereur Théodose II ».
En effet, cette période est proche du solstice d’hiver, le moment où les jours vont commencer à se rallonger. « De fait, ce symbole de la victoire de la vie (lumière) sur la mort (obscurité) est utilisé par de nombreuses religions : à Rome les païens fêtaient les Saturnales (fête du dieu Saturne), pour les adeptes de Mithra le Mithragan (jour de la naissance de Mithra) tombe également ce jour-là. C’est aussi bien entendu le jour où l’on fête la naissance de Sol Invictus (le " Soleil Invaincu ", divinité solaire reprenant des aspects d’Apollon et de Mithra). La fête juive d’Hannoucca (commémorant la ré- inauguration du Temple de Jérusalem) tombe également à une date proche » est-il précisé sur le site Histoire Pour Tous.
Un temps fort dans le monde chrétien
Dans la culture chrétienne, cette date devient un symbole fort. Ainsi, selon Histoire Pour Tous, « Peu à peu la fête prend de l’ampleur : à la fin du Ve siècle Clovis se fait baptiser le jour de Noël, en 506 le concile d’Agde en fait une fête d’obligation, en 529 l’empereur Justinien en fait un jour chômé ».
Cette fête chrétienne tient une place importante dans le calendrier liturgique. Elle est dans ce sens précédée et suivie de différentes célébrations qui ont pour mission d’accompagner ce moment consacré à l’incarnation de divin qui a choisi le plus fragile de ses êtres pour le représenter sur Terre : un bébé né dans un environnement modeste.
En effet, tout d’abord se situe la période de l’Avent. Cette période est rythmée par les quatre dimanches qui précèdent la Nativité. Ainsi, chaque dimanche une bougie est allumée par les Chrétiens. Elle symbolise la lumière qui va renaître au moment de la Nativité.
Le 24 décembre a généralement lieu la Veillée, un temps passé en famille dont le moment culminant est la messe de Minuit : c’est le moment où les Chrétiens célèbrent la naissance de l’incarnation du divin sur terre.
D’autres éléments forts sont aussi présents dont la crèche et les cadeaux. La crèche symbolise ce lieu humble qui a vu la naissance de Jésus de Nazareth. Le site Histoire Pour Tous précise que « la crèche semble être une tradition qui remonte au XIIIe siècle, Saint François d’Assise ayant organisé une crèche vivante (avec des fidèles jouant les personnages) en 1223 à Greccio en Italie ». En ce qui concerne les modèles réduits, ces « crèches en modèles réduits, telles que celles que l’on voit couramment aujourd’hui, remonteraient quant à elles au XVIe siècle où elles se seraient diffusées sous l’impulsion des Jésuites », est-il précisé sur le site.
Quant aux cadeaux offerts autour de la période de Noël chez les Chrétiens, doit-on y voir un clin d’œil à Saint Nicolas, le saint patron des enfants, dont la fête est célébrée le 6 décembre, ou une référence aux présents apportés par les rois mages à l’enfant Jésus ? La référence aux rois mages, peut aussi faire comprendre que, bien que né parmi les plus humbles, Jésus de Nazareth a été salué par des rois en la personne de trois mages représentant les personnes éveillées qui avaient su lire les présages dans le Ciel.
Une autre référence à la liturgie chrétienne pourrait être la bûche. Parmi ses nombreuses origines, l’une se trouve pour les Chrétiens, à travers les Rameaux. Ainsi la bûche devait être bénie avec une branche de buis provenant de la fête des Rameaux.
Nativité et compréhension des peintres du sacré
Cette célébration importante pour le monde chrétien a été aussi un sujet décliné dans les tableaux de plusieurs peintres.
Ainsi, La Nativité a été souvent peinte par les peintres à travers l’histoire, chacun avec son niveau de compréhension a transmis son interprétation de ce moment lié à l’incarnation du divin sur terre.
De nombreuses explications ont tenté de clarifier le lieu et l’époque où s’est déroulé cet évènement. Mais il semble difficile aujourd’hui de retracer avec exactitude ce temps consacré à la naissance de Jésus de Nazareth.
Par exemple, en ce qui concerne le lieu, c’est effectivement le plus humble qui est privilégié. La proposition la plus souvent mise en avant est une étable. Mais cela se traduit aussi par un lieu calme et éloigné de manière à permettre cette naissance en toute quiétude, tout en offrant à Marie une certaine intimité.
L’arrivée des bergers, avertis de la venue de Dieu sur Terre, est aussi un incontournable de La Nativité. Elle symbolise l’importance pour cette incarnation de se situer parmi les plus humbles. Mais des plus humbles qui sont aussi les gardiens du troupeau qui leur est confié. Des gardiens et des protecteurs qui doivent guider, voire sauver, ceux qui leur ont été confiés
Un autre incontournable de La Nativité est la présence des rois mages : Melchior originaire de Perse, Gaspar venant de l’Inde et Balthazar originaire d’Arabie. Ces rois, ou êtres éveillés appelés mages, ont su déchiffrer l’invisible et atteindre la connaissance qui leur a permis de connaître, avant tout le monde, la venue de l’incarnation du divin sur Terre : son lieu et sa date précise. Ils lui offrent les éléments qu’ils considèrent comme étant les plus précieux.
Ces grands riches et sages parmi les hommes le saluent en se prosternant et lui offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. « Leurs dons avaient également une signification symbolique particulière : l’or désignait Jésus comme " roi des Juifs ". L’encens représentait le divin et identifiait le nourrisson comme Fils de Dieu. La myrrhe enfin renvoyait à la mortalité de Jésus » a précisé Jean-Pierre Isbouts dans son article La Bible expliquée : qui étaient les rois mages ?, paru dans National Geographic.
La présence d’éléments divins comme des anges, l’étoile brillante qui a guidé les mages ou encore la vie représentée par la verdure qui entoure ce temps situé dans la culture liturgique au plein cœur de l’hiver, sont aussi souvent intégrés dans les tableaux représentants La Nativité.
Reste encore ce symbole fort de l’enfant emmailloté posé dans une auge par sa mère Marie, et entouré d’un âne et d’un bœuf. La symbolique de l’âne et du bœuf qui réchauffe l’enfant Jésus, bien que rejetée par le Concile de Trente au XVIe siècle, fait partie de la tradition populaire, une tradition que l’on retrouve aujourd’hui dans toutes les crèches. Quant à l’auge, ou mangeoire, il semble surprenant qu’un nouveau-né soit déposé dans un ustensile destiné à la nourriture des animaux. Mais peut-on aussi y voir une autre symbolique, celle du destin de cet enfant qui sera de nourrir les autres : d’être le pain sacré donné lors de la communion ?
Une autre remarque sur ce jour consacré à l’incarnation du divin. Le 25 décembre est aussi le jour de la Saint Emmanuel, qui signifie en hébreu « Dieu est parmi nous ». C’est le nom prophétique qu’aurait reçu le Messie dans le Livre d’Isaïe.
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