Au cours du mois de septembre deux journées sont généralement dédiées au patrimoine, ce qui met à l’honneur la Convention adoptée en 2003 à Paris, plus connue sous le nom de « Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO ». L’année 2023 marque ainsi le 20ème anniversaire de l’événement. Il serait intéressant de déceler le lien entre par exemple le repas gastronomique français, le maloya de La Réunion ou la tapisserie d’Aubusson, trois pratiques culturelles françaises primées par les Nations Unies.
Qu’est-ce-que le patrimoine culturel immatériel ou PCI ?
« Le patrimoine culturel immatériel comprend les traditions orales, les arts du spectacle, les connaissances ou savoir-faire liés à la nature ou l’artisanat et les pratiques sociales. Pour être inscrit sur la liste du PCI, une expression ou une tradition vivante doit être représentative, traditionnelle et compétitive à la fois, inclusive et fondée sur les communautés » peut-on-lire sur le site du Ministère de Europe et des Affaires étrangères. L’accent est mis sur le « patrimoine vivant » non confié à des experts mais aux hommes et aux femmes porteurs du patrimoine immatériel.
Pourquoi sauvegarder le patrimoine culturel immatériel ?
Pour pallier à la fragilité du patrimoine culturel immatériel qui ne repose pas sur des éléments « tangibles », il convient de mettre en place la sauvegarde de ce patrimoine selon le point de vue de l’UNESCO (l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture).
« Les différents éléments du PCI peuvent mourir ou disparaître s’ils ne sont pas transmis de génération en génération » laisse entendre le Sénat sur son site. Le patrimoine culturel immatériel a « longtemps été absent des politiques du patrimoine, celles-ci se concentrant exclusivement sur la protection des monuments et des collections d’objets. Or, le patrimoine ne se limite pas à ces seuls biens et inclut également des éléments immatériels », est-il précisé. Par ailleurs, face à la mondialisation, beaucoup de pratiques sont marginalisées ou sous-estimées.
À l’échelle des Nations Unies, sur les 180 pays ayant signé la convention de l’UNESCO, 24 d’entre eux constituent un comité et sont chargés d’examiner puis de sélectionner les demandes présentées.
L’inscription au patrimoine culturel immatériel produit « un effet extraordinaire », reconnaît lors d’une interview du 4 novembre 2010 Cécile Duvelle qui fut secrétaire de la Convention. Il s’agit d’un « facteur extraordinaire de cohésion sociale et de démocratie culturelle qui n’avait peut-être pas existé jusqu’à présent » poursuit-elle. L’intervenante souligne que la Convention offre les moyens de transmettre aux jeunes générations des pratiques et savoir-faire qui seraient probablement voués à la disparition.
La baguette française couronnée par l’UNESCO
Le 30 novembre 2022, avec son inscription au patrimoine culturel immatériel, la baguette française faisait une entrée remarquée dans l’institution onusienne. L’un des symboles les plus populaires de la gastronomie française a été couronnée plus pour les savoir-faire artisanaux qui s’y rattachent que pour le produit lui-même. « La baguette, c’est de la farine, de l’eau, du sel, de la levure et le savoir-faire de l’artisan », a commenté Dominique Anract, le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française.
Véritable institution nationale, la baguette, le pain préféré des Français attire chaque jour près de 12 millions de consommateurs. Pour les satisfaire, pas moins de 4 millions de baguettes croustillantes et moelleuses sortent des fournils ! La reconnaissance identitaire de l’UNESCO ne manquera pas de conforter une profession menacée par une industrialisation importante mettant à mal les pratiques traditionnelles.
Avec la baguette française, la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est assurée.
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.