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Culture. Petite plongée dans le monde des Jeux olympiques antiques, ancêtres des Jeux olympiques modernes

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L’année 2024, année olympique par excellence occupe tous les esprits mais savez-vous que l’histoire des Jeux est en elle-même une véritable épopée ? Arrêtons-nous quelques instants sur la genèse des Jeux olympiques antiques, ancêtres des Jeux olympiques modernes.

Naissance des Jeux olympiques antiques : entre mythe et réalité

Les Jeux olympiques antiques sont nés dans la Grèce antique, il y a environ 3 000 ans. Selon les documents historiques, les premiers jeux datent de 776 av. J.-C. Ils se seraient déroulés dans la ville d’Olympie située dans le Péloponnèse à 300 km d’Athènes. Le premier vainqueur enregistré, un certain Koroïbos aurait remporté la course du stade, c’est-à-dire une distance représentant 600 fois le pied d’Héraclès, soit environ 192 m. C’est à partir de 776 av. J.-C. que les Grecs découpent le temps en olympiades, en d’autres termes, l’intervalle de quatre ans séparant deux périodes de Jeux olympiques. Que dire alors de l’origine véritable des Jeux olympiques antiques ?

Sur le site d’Olympie, lieu de rencontre des athlètes et spectateurs, s’élevaient de majestueux temples dédiés à Zeus et à Héra. De nos jours seuls subsistent les ruines… (Image : wikimedia / Jean-Christophe BENOIST / CC BY 3.0)

Il est difficile de répondre à la question car plusieurs mythes se mêlent volontiers à la réalité. L’une des versions plus répandues prétend que le roi d’Élide, Iphitos, ayant consulté l’oracle de Delphes pour tenter de mettre fin aux guerres incessantes qui secouaient son royaume obtient la réponse suivante : seule l’organisation de jeux périodiques pourra mettre fin aux hostilités. Telle serait l’origine de la fameuse « trêve olympique ». Une autre tradition veut que la paternité des Jeux revienne à Héraclès, ce demi-dieu qui avait organisé les Jeux en l’honneur de Zeus après avoir vaincu Augias, autre roi d’Élide.

Une autre tradition attribue l’origine des Jeux à Zeus lui-même, commémorant ainsi sa lutte contre Kronos. Rappelons que sur le site d’Olympie, le lieu de rencontre des athlètes et spectateurs, s’élevaient de majestueux temples dédiés à Zeus et à Héra. De nos jours seuls subsistent les ruines…

Il existait des Jeux réservés aux femmes en l’honneur d’Héra, l’épouse de Zeus. Il s’agissait des Jeux Héréens qui avaient lieu quelques semaines après la clôture des Jeux olympiques antiques. (Image : wikimedia / Vatican Museums / Domaine public)

Comment se déroulaient les Jeux de la Grèce antique

Les Jeux olympiques antiques commençaient autour de la mi-juillet et leur déroulement s’articulait autour de deux notions : le sacré et l’identité. De tels Jeux représentaient à la fois une festivité religieuse et le symbole de l’identité grecque. Il fallait pour un Grec avoir vécu au moins une fois dans sa vie l’expérience des Jeux panhelléniques, c’est-à-dire les Jeux concernant toute la nation grecque. Le peuple au nom de la trêve olympique pouvait se rassembler en toute quiétude sur la terre sacrée d’Olympie à l’abri de toute guerre ou bruit de guerre. Le nombre de spectateurs pouvait s’élever jusqu’à 45 000.

Avant l’ouverture des Jeux, les athlètes s’entraînaient sous l’œil attentif des juges qui vérifiaient leur aptitude à concourir. Seuls étaient admis les citoyens grecs libres, esclaves et condamnés étant exclus. Les femmes n’étaient pas admises. Il existait cependant des Jeux réservés aux femmes en l’honneur d’Héra, l’épouse de Zeus. Il s’agissait des Jeux Héréens qui avaient lieu quelques semaines après la clôture des Jeux olympiques antiques. La seule femme ayant obtenu une victoire olympique s’appelait Kyniska, une princesse royale de Sparte, cavalière adroite et très fortunée. Elle profita de la tradition selon laquelle le lauréat de la course était non le vainqueur mais le propriétaire des chevaux. Elle parvint ainsi à participer à une épreuve en détournant la loi. Les spectateurs eux aussi triés sur le volet étaient essentiellement masculins. Aucune femme ne pouvait assister aux Jeux sous peine de châtiment mortel !

Le deuxième jour, se déroulaient les épreuves de lutte : le pugilat, sorte d’ancêtre de la boxe et le pancrace, sport de combat, où presque tous les coups étaient permis. (Image : wikimedia / Kharmacher / CC0)

Les épreuves des Jeux antiques

Outre la journée d’ouverture consacrée aux processions, libations et sacrifices dédiés à Zeus, les Jeux olympiques antiques se réduisaient à l’origine à une seule journée avec l’épreuve correspondant à un stade, soit environ 192 m. Puis au fil des années les Jeux ont pris de l’ampleur pour finalement durer cinq jours. En 724 av. J.-C. s’est ajoutée l’épreuve du double stade. En 720 av. J.-C. apparut une épreuve proche de la course de fond. Le deuxième jour, se déroulaient les épreuves de lutte : le pugilat, sorte d’ancêtre de la boxe et le pancrace, sport de combat, où presque tous les coups étaient permis. Rappelons au passage que les athlètes grecs évoluaient nus le corps enduit d’huile et de sable au cours d’épreuves individuelles.

Le troisième jour était consacré aux courses hippiques tandis que le quatrième jour se déroulait l’épreuve du pentathlon avec ses cinq épreuves mythiques, à savoir, le saut en longueur, le lancer du disque, le lancer du javelot, la course à pied et la lutte. Le cinquième jour correspondait à la cérémonie de clôture et à la remise des récompenses.

La cérémonie de clôture correspondait pour les athlètes victorieux à « la remise des couronnes de feuilles d’olivier coupées avec une faucille d’or dans le bois sacré, l’Altis ». (Image : wikimedia / Louvre Museum / Domaine public)

Récompenses et jours de gloire

Contrairement aux Jeux olympiques modernes, durant les Jeux olympiques antiques il n’y avait point de podium mais un seul vainqueur, la victoire étant un signe d’élection divine. À propos du vainqueur, « le dernier jour il recevait une palme et sa tête était ceinte d’un ruban de laine pourpre », peut-on lire sur le site Odysseum du Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Ainsi donc la cérémonie de clôture correspondait pour les athlètes victorieux à « la remise des couronnes de feuilles d’olivier coupées avec une faucille d’or dans le bois sacré, l’Altis, qui aurait été planté, selon la légende, par Héraclès lui-même. » selon la tradition citée dans l’encyclopédie Larousse. Les champions faisaient figure de héros, voire de demi-dieux repartant vers leurs cités respectives auréolés d’une immense gloire. Une statue était même érigée en leur honneur.

Décadence, fin et renaissance des jeux antiques


Cependant, les récompenses purement symboliques et honorifiques des premiers Jeux deviendront plus palpables et plus monnayables. L’esprit désintéressé des champions se perdra peu à peu. L’engouement de la civilisation grecque pour les compétitions sportives générant la beauté des corps et des esprits fera place à une passion plus prosaïque pour les courses de chars surtout à partir de la conquête romaine survenue en 146 av. J.-C. La corruption croissante va précipiter la chute des Jeux antiques et ternir leur prestige. Par le décret paru en l’an 393 de notre ère, l’empereur chrétien Théodose 1er abolit toutes les fêtes païennes, sonnant ainsi le glas des Jeux olympiques grecs vieux de 12 siècles.

Tremblements de terre et raz-de-marée auront raison du site enfoui et voué à l’oubli jusqu’en 1776, où il fut redécouvert par un Anglais, Richard Chandler. Des fouilles archéologiques amorcées par un institut allemand en 1875 permettent de retrouver les ruines d’Olympie. Le Français Pierre de Coubertin fasciné par l’héritage grec peut réaliser son rêve et faire renaître de ses cendres les Jeux olympiques antiques. En 1896 les premiers jeux modernes ont lieu à Athènes. Le plus grand évènement sportif mondial commence alors son règne.

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