La première danseuse Elsie Chie a rejoint Shen Yun en 2013. Elle est aussi brillante et explosive dans la vie que lorsqu' elle saute et tournoie dans les airs, sur scène. En 2016, Elsie a remporté la première place au Concours international de danse classique chinoise de New Tang Dynasty Télévision (division féminine adulte). Dans cette interview, la danseuse, née à Taïwan, partage son point de vue sur la vertu, le sens artistique, la réussite ainsi que quelques faits amusants et impromptus sur elle-même.
« Quand un danseur est capable d’exprimer, à travers son corps, son émotion intérieure, je pense qu’il a alors atteint le plus haut niveau dans son art. Il ne s’agit pas forcément de réaliser une prouesse technique ou un mouvement sophistiqué. Un danseur plus âgé, plus mature, peut susciter de forts sentiments avec une simple rotation ou juste un pas. Cela n’est possible qu’avec de l’expérience et de la pratique. Ce qui importe en fin de compte, c’est d’être vertueux. Car l’art est un moyen d’apporter des messages, et les danseurs doivent prêter une attention particulière à leur propre attitude afin d’être en mesure de transmettre le plus pur et le plus noble des messages. »
Elsie en douze questions
Comment vous décririez-vous en trois mots ?
Posée, drôle et dynamique.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre Shen Yun ?
J’ai assisté à un spectacle de Shen Yun et j’en ai eu le souffle coupé. Cela m’a donné envie de rejoindre la compagnie.
Dites-nous quelque chose de cocasse sur vous. Une chose à laquelle les autres ne s’attendraient pas.
J’ai peur de la hauteur. Chaque fois que je me trouve dans un lieu en hauteur, je sens mes jambes vaciller. Les autres plaisantent souvent en disant : « Tu es si douée pour les flips et les sauts, comment peux-tu avoir le vertige ? ».
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le fait de vous produire sur scène ?
Lorsque nous dansons, il n’y a pas de mots, juste des mouvements. Nous utilisons notre corps pour communiquer avec le public. Lorsque, pendant le spectacle, je vois ou j’entends les réactions des gens, qu’il s’agisse de rires, de pleurs ou d’applaudissements, cela me motive énormément.
Pouvez-vous nous citer un instant de joie inattendue lors de la tournée ?
Nous avons eu tellement d’instants mémorables. Par exemple, lorsque nous étions en Nouvelle-Zélande, nous avons pris le ferry pour nous rendre sur l’île de Waiheke où nous avons fait de la tyrolienne et du kayak. J’aime aussi les moments où nous allons à la plage pour nous baigner et faire des barbecues.
Selon vous, qu’est-ce qui différencie la danse classique chinoise des autres formes de danse ?
La danse classique chinoise est très complète et très expressive. Cette forme de danse peut être qualifiée de grandiose et de majestueuse, cependant chacun des mouvements est très complexe et détaillé. Avec les méthodes « le corps mène les mains » et « les hanches mènent les jambes » qui sont utilisées, nous sommes capables d’allonger véritablement nos membres, afin de maximiser la portée de chaque mouvement. Et en même temps, les petits détails restent toujours importants. Par exemple, pour les pas de yuanchang ou les paumes d’orchidée, caractéristiques de la danse classique chinoise, chaque flexion de cheville, chaque position des doigts est une chose très précise et raffinée. En outre, grâce aux mouvements, aux techniques, aux expressions faciales, etc., la danse classique chinoise peut dépeindre un large éventail de personnages et d’émotions. Elle peut même exprimer avec précision des sentiments très spécifiques et des intrigues complexes.
Quelles sont les trois choses que vous emportez systématiquement avec vous en tournée ?
Mon journal intime, une serviette et un iPod nano.
Quand j’étais plus jeune, je ne pensais pas vraiment à prendre soin de mon corps. Quand je voulais m’entraîner aux flips, je m’exerçais simplement à faire des flips et à retomber sur l’herbe de façon répétée. Maintenant que je suis plus âgée, je commence à faire plus attention à mon corps : je m’échauffe systématiquement avant de m’exercer à des mouvements vigoureux. Il m’est arrivé de me blesser, à ce moment-là je fais une méditation et je me sens beaucoup mieux après.
Quel est le rôle le plus difficile que vous ayez eu à jouer sur scène ?
Wang Zhaojun. Je devais exprimer tant d’émotions complexes que je n’avais jamais vécues dans la vie réelle. Dans une courte danse basée sur son histoire, je devais dépeindre la métamorphose d’une naïve demoiselle de palais en épouse d’un puissant chef nomade. Il n’était pas facile de changer de registre d’émotions en si peu de temps pour exprimer cette transformation intérieure.
Quel est votre plat préféré ?
Le bubble tea (le thé à bulles), la cuisine taïwanaise, les pâtes, le risotto... Il y en a trop pour les nommer !
Comment concevez-vous la réussite dans la vie ?
La réussite ne consiste pas nécessairement à gagner l’admiration des gens, ni à accomplir une carrière professionnelle exceptionnelle. C’est plutôt quand, après s’être trouvé dans une situation des plus insatisfaisantes et dans la pire des conditions possibles : on a le courage d’aller de l’avant et de surmonter les difficultés. Je pense que c’est cela, la réussite.
Racontez-nous un peu votre histoire. Comment êtes-vous arrivée là où vous êtes aujourd’hui ?
Lorsque j’ai rejoint la compagnie pour la première fois, j’étais assez satisfaite de moi car j’avais une bonne technique. Cependant, en écoutant les conseils de mes mentors et en approfondissant ma propre compréhension de la danse, j’ai compris que l’art véritable ne se résume pas à des compétences techniques. Au contraire, l’utilisation des différentes techniques sert plutôt à exprimer de belles et subtiles émotions intérieures à travers la danse. Après avoir observé et discuté avec des danseurs plus expérimentés, analysé des vidéos de danse et enrichi mes connaissances de la culture et de l’histoire de la Chine traditionnelle, je peux maintenant mieux apprécier et exprimer les sentiments intérieurs de la danse classique chinoise. Cela n’a pas été un chemin facile, mais comme le dit un ancien poème chinois, « Sans la morsure du froid, le parfum de la fleur de prunier ne peut s’exhaler. »
Vidéo à la une : Stars of Shen Yun: Elsie Shi
Source : shenyunperformingarts.org
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