La société moderne a été établie selon des idéaux démocratiques. Chaque personne a son mot à dire au sujet du gouvernement, grâce au vote qui détermine le parti au pouvoir. Le principe de la démocratie occidentale est basé sur celui de la démocratie grecque antique pratiquée à l’époque de Socrate.
Cependant, Socrate n’en était pas un adepte. En fait, on pourrait dire qu’il détestait même ce système de gouvernance.
Socrate et la démocratie
Les Dialogues de Platon évoquent un incident au cours duquel Socrate tente d’expliquer les failles de la démocratie à un personnage du nom d’Adimante. Socrate compare la société à un navire. Il demande à Adimante qui il choisirait comme responsable de navire s’il devait faire un voyage en mer. Il lui propose deux choix : n’importe qui pris au hasard ou une personne correctement éduquée, selon les compétences et les règles de la navigation ? Adimante répond évidemment qu’il choisirait un marin instruit comme capitaine du navire. Socrate demande alors à Adimante pourquoi il accepte que n’importe quelle personne, prise au hasard, puisse être juge de qui devrait gouverner le pays.
Ce que Socrate essaie de dire, c’est que le vote lors d’une élection relève d’une compétence. Et comme toute autre compétence, seuls ceux qui ont été systématiquement instruits devraient avoir le droit de vote. Permettre aux citoyens de voter, sans les avoir correctement éduqués, revient à leur confier la direction d’un navire en pleine tempête.
D'autres philosophes ont aussi critiqué la démocratie
Socrate a proposé un régime où seuls ceux qui sont instruits sur la décision se voient octroyer le pouvoir absolu. Il n’est pas le seul philosophe grec à critiquer la démocratie. Dans « La République » Platon déclare que la démocratie n’est que la dernière étape du déclin d’un État. Platon a alors émis une théorie. Selon cette théorie,les démocraties finiraient par devenir si mauvaises que le peuple lui-même exigerait qu’un dictateur vienne les sauver.
Entre-temps, Socrate a subi les effets néfastes de la démocratie dans sa vie, lors de son célèbre procès. Socrate a été accusé de ne pas croire aux dieux et de corrompre la jeunesse d’Athènes. Son sort a été déterminé par le vote d’un jury composé de citoyens athéniens. Socrate a été déclaré coupable, à une faible majorité. On lui a ensuite fait boire de la cigüe et le philosophe a succombé au poison.
Les vues d’Aristote sur la démocratie
Un autre philosophe grec qui s’opposait à la démocratie était Aristote. La principale raison pour laquelle Aristote n’aimait pas la démocratie était qu’elle risquait de renverser l’État de droit. Elle imposerait ainsi la volonté de la majorité.
« Dans une démocratie pure, la volonté de la majorité est souveraine, pas la loi, pas l’État. Si les gens décident que quelqu’un doit être exécuté, il sera exécuté. Alors, aucune loi contre la peine capitale ne pourra arrêter cela. Si les gens décident que les biens d’une personne ou d’une entreprise doivent être saisis, encore une fois, le fait que cela nécessite d’agir à l’encontre de la Loi n’est pas pertinent », selon Prospect Magazine.
La démocratie d'aujourd'hui est-elle une démocratie au sens propre ?
Cependant, il faut comprendre que la démocratie que nous pratiquons aujourd’hui n’est pas une démocratie pure. Elle est plus semblable à la définition qu’Aristote donne des régimes politiques. Selon lui, les démocraties sont des formes de gouvernement dans lesquels la masse règne sur elle-même. Dans la démocratie contemporaine, l’État de droit se situe entre la volonté majoritaire et sa mise en œuvre.
Dans le monde actuel, de nombreux penseurs ont soulevé une question. Chaque citoyen d’un pays devrait-il avoir le droit de vote ? Ils avancent que les votes devraient être limités à ceux qui ont passé un test qui valide leur niveau de connaissances sur la politique.
Mais la question se pose alors en matière d’éducation. La plupart des universités soutiennent aujourd’hui une vision de gauche dans l’échiquier politique. Le fondement du programme d’éducation devrait-il reposer sur cela ?
« Une démocratie n’est rien de plus que la loi de la foule, suivant laquelle 51 % de la population peut confisquer les droits des 49 autres. » – Thomas Jefferson.
Rédacteur Gabriel Olamsaint
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