Les spectateurs étaient venus nombreux à la représentation donnée par la Compagnie des Arts de la scène Shen Yun, le week-end dernier à Paris, au Palais des Congrès. Des qualificatifs comme : « émouvant ! », « somptueux ! » …, « fantastique ! », circulaient parmi les spectateurs et transparaissaient dans leurs yeux.
Shen Yun, ce sont aussi « Des tableaux très différents, très colorés, c’est très travaillé… ! »
Parmi les spectateurs, Ludovic Berici, graphiste, était venu en famille. « C’est ma belle-mère qui nous a offert le spectacle. Mais moi, j’ai eu beaucoup de pub sur Internet ! ». « C’est un peu émouvant. On voit des tableaux très différents, très colorés : c’est très travaillé ! », a -t-il précisé.
La musique était aussi un point fort de cette représentation : « j’apprécie beaucoup qu’il y ait un orchestre en live. Je ne m’y attendais pas et du coup le son est plutôt agréable. Il accompagne bien les tableaux ». « On entend bien la sonorité des instruments chinois, c’est vrai. C’est une bonne surprise pour moi ». L’orchestre de la Compagnie Shen Yun se produit en live au cours de toutes les représentations. De plus, il a réussi ce mariage harmonieux entre les instruments classiques d’un orchestre symphonique occidental et les instruments traditionnels chinois que sont le pipa et le erhu, enrichissant ainsi la gamme des sons d’une manière tout à fait originale.
« Je pense que c’est adapté pour les enfants, c’est très coloré, il y a des petits entractes. C’est très rythmé : c’est bien pour eux je pense. Même pour les adultes d’ailleurs », a précisé ce père de famille venu, accompagné de ses enfants.
Une représentation de la Compagnie des Arts de la scène Shen Yun se compose de ballets de danse classique chinoise, de danses ethniques et folkloriques, de chants lyriques et de solo de musique, de petites scènes qui illustrent la vie dans la Chine ancienne, fortement ancrée dans la relation avec le divin aussi. Mais aussi de scènes qui se déroulent dans la Chine d’aujourd’hui, placée sous le régime du Parti communiste chinois.
« Je me sens plutôt bien. Il y a des belles histoires avec des côtés un peu tristes », a avancé Ludovic Berici en parlant de l’ensemble de la représentation. « C’est la réalité, mais elle n’est pas trop violente : nous on connaît. On peut comprendre la violence sans pour autant la prendre en pleine figure, donc c’est plutôt bien fait », a-t-il précisé en parlant de la prestation des artistes dans ces scènes qui décrivent la réalité de la Chine d’aujourd’hui qui « s’inspirent de faits réels », comme le rappellent les maîtres de cérémonie.
« Je recommande volontiers pour les parents et les enfants », a affirmé Ludovic Berici.
La tradition « c’est la richesse du monde ! »
« C’est somptueux ! », a précisé Elodie Ambroise, gendarme de profession. « J’aime beaucoup les costumes, ils sont magnifiques, de belles couleurs vivantes : on est déjà charmé rien que par les costumes. Après les danses sont magnifiques ! ».
Elle a particulièrement apprécié la danse « sur la montagne tibétaine avec les hommes. C’était très beau ». Elle désigne ainsi le tableau Célébration sur la montagne enneigée qui permet de découvrir
« une culture façonnée par les éléments et un respect pour le divin », est-il précisé dans le programme.
Quant à la musique, Elodie Ambroise a reconnu les sonorités de pipa et du erhu. « J’aime beaucoup la culture chinoise, donc je connais un petit peu ».
Elle est venue avec Carole Ambroise qui a aussi été sensible aux sonorités des instruments traditionnels chinois : « Cela exprime bien toute la beauté et la féerie des danseurs. On comprend tout à fait, car cela exprime tout à fait leurs difficultés, leur souffrance, leur plaisir, leur beauté. Mais tout est vraiment bien exprimé aussi par leur danse ».
Curieuse de culture traditionnelle chinoise, Elodie Ambroise précise qu’elle a « eu sur internet une proposition pour ce spectacle. Je me suis un peu renseignée. Cela m’a vraiment tenté, donc nous sommes venues ici aujourd’hui ».
En ce qui concerne la mission de Shen Yun de faire revivre la culture traditionnelle, Elodie Ambroise pense que : « c’est important, il faut se souvenir des traditions, c’est la richesse du monde ! ». « Oui, il faut garder les traditions et pouvoir les partager : c’est très bien et très beau ! », confirme de son côté Carole Ambroise.
Elodie Ambroise souhaite que les artistes « continuent comme cela. C’est magnifique, c’est merveilleux, c’est beau, c’est pur : félicitations ! ».
« Je regrette que tous les gens que je connais et que j’aime ne soient pas là ! »
« C’est magnifique, j’ai pleuré : la chorégraphie, les danseurs, les costumes, les musiciens, les décors, c’est fantastique ! », s’est enthousiasmée Isabelle Pousset, retraitée. Elle est venue seule assister à la représentation donnée par la Compagnie Shen Yun. « Cela faisait des années que je voulais venir. J’attendais que quelqu’un vienne avec moi, mais je suis venue toute seule ».
Elle a connu Shen Yun par « beaucoup de publicités dans le métro : je suis Parisienne. Donc par la publicité dans le métro et à la télévision ». « Je regrette que tous les gens que je connais et que j’aime ne soient pas là : parce que c’est presque indescriptible, il faut le vivre ! », a-t-elle avancé.
« J’ai les larmes, c’est magnifique ! J’étais là tout le temps à me dire, ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai, c’est magnifique, incroyable, incroyable », dit-elle en souriant.
Isabelle Pousset a aussi apprécié la toile de fond qui permet aux spectateurs d’être transportés au cœur de l’histoire racontée ou dans les autres dimensions : provoquant ainsi une continuité entre la scène et l’écran. « Voilà, c’est génial, le dessin animé et la personne qui surgit après. Il n’y a aucune critique à faire, J’aimerais beaucoup revenir ».
Elle a été interpellée par une scène qui aborde la Chine d’aujourd’hui. « Surtout on entend parler de la Chine et du Covid. C’est très bien de faire une petite parenthèse... Est-ce que cela montre la Chine ? Parce que la Chine est un pays tellement grand que je ne connais pas du tout. J’espère que la jeunesse chinoise est ouverte aux traditions. Malheureusement avec le modernisme, tout va trop vite », déplore-t-elle.
« J’espère que les Chinois ne vont pas perdre leur culture, parce que c’est vraiment une culture. Nous, nous avons perdu tout cela et je pense que les jeunes en Chine sont pareils ! ».
Reportage Céline Pan
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