La vie de Xuyun, le plus éminent moine de la Chine moderne, est une histoire légendaire. Il a connu cinq empereurs de la dynastie Qing et a été témoin d’un siècle de bouleversements et de changements radicaux causés par la guerre en Chine.
À l’âge de 112 ans, Xuyun a été sévèrement battu à plusieurs reprises, mais il a miraculeusement survécu et s’est rétabli, stupéfiant ses agresseurs brutaux. Plus incroyable encore, il a rêvé de la terre sainte de Bouddha et a vu personnellement le bodhisattva Maitreya.
La détermination d’un jeune homme
Depuis son plus jeune âge, Xuyun était très intelligent, mais la richesse et la célébrité du monde ne l’intéressaient pas. Au contraire, il aimait beaucoup les sutras bouddhistes et ne souhaitait rien d’autre que de consacrer son temps à leur étude. Il était si déterminé qu’il tenta de s’enfuir secrètement de chez lui à dix-sept ans pour devenir moine, mais sa famille l’arrêta à mi-chemin de son voyage.
Pour faire changer Xuyun d’avis, son père l’obligea à épouser non pas une mais deux femmes en même temps, l’une portant le nom de Tian et l’autre celui de Tan. Bien qu’il ne puisse pas défier son père, il ne pouvait pas non plus faire de compromis et, lors de sa nuit de noces, Xuyun prêcha le Dharma à ses deux épouses. Heureusement, Tian et Tan étaient assez sages pour saisir immédiatement les enseignements, et elles devinrent des compagnes dans la pratique du bouddhisme.
Un an plus tard, Xuyun laissa à ses deux épouses le « Chant du sac de cuir », indiquant que le corps humain n’était rien d’autre qu’un sac temporaire pour l’âme et que la seule chose essentielle dans la vie était d’atteindre la bouddhéité. Ensuite il devint moine au temple Yongquan à Gushan, Fuzhou, et ses deux épouses devinrent des nonnes.
Les prières sincères font des miracles
À l’automne 1921, le Yunnan connut une épidémie qui provoquait une grave infection de la gorge, entraînant la mort de milliers de personnes. L’épidémie se propagea jusqu’à la fin du printemps de l’année suivante et d’innombrables personnes moururent. À l’époque, le Yunnan connaissait également une grave sécheresse et ne reçut pas de précipitations pendant plusieurs mois. Afin d’améliorer la situation, le général Tang Jiyao se rendit au temple Yunqi pour demander à Xuyun de prier pour la venue de la pluie.
Situé sur la rive ouest du lac Kunming, le temple Yunqi était initialement connu sous le nom de temple Huating. Cependant, le temple n’avait pas été entretenu durant des années et il fut vendu à un tiers. Plus tard, avec le soutien du général Tang, le temple fut récupéré et remis à Xuyun, devenu abbé. Lorsque la reconstruction du temple commença, les ouvriers déterrèrent une tablette de pierre qu’ils trouvèrent enfouie dans la terre. La pierre portait l’inscription « Yunqi » et le temple fut rebaptisé Temple Yunqi.
Connaissant Xuyun pour avoir travaillé avec lui sur le temple, le général Tang sollicita son aide et lui demanda d’installer un autel pour prier la venue de la pluie. Après avoir prié pendant trois jours consécutifs, la pluie tomba et la crise de la sécheresse fut résolue. Cependant, l’épidémie continuait à se propager.
Le général Tang dit à Xuyun : « On dit que la neige peut prévenir les infections de la gorge. Mais maintenant que nous sommes à la fin du printemps, comment pouvons-nous espérer de la neige ? ».
Xuyun répondit : « Je vais dresser un autel. Mais vous devez prier avec moi ». Le général pratiqua le jeûne et l’ablution (lavage sacré du corps pour la purification rituelle) pendant que Xuyun récitait les écritures bouddhistes. Le lendemain, une neige abondante tomba du ciel. Plus d’un mètre de neige recouvrit le sol et la peste cessa de se propager. Tout le monde ressentit profondément le pouvoir indéniable du Dharma.
Xuyun et les autres moines du temple de Yunmen endurèrent la violence du PCC
Lorsque le Parti communiste chinois (PCC) prit le pouvoir en 1949, Xuyun avait 110 ans et pratiquait au temple de Yunmen, dans le Guangdong. Au printemps 1951, il organisa une cérémonie d’initiation au temple et, à mesure que la nouvelle se répandit, de nombreuses personnes vinrent de tout le pays pour demander des préceptes.
Le PCC désapprouvait depuis longtemps Xuyun, car il ne ménageait pas ses efforts pour promouvoir le Dharma bouddhiste et comptait de nombreux fidèles. En conséquence, le PCC assiégea le temple de Yunmen, sous prétexte qu’il cachait des armes, des stations de radio, de l’or et de l’argent.
Lors de la prise du temple, le PCC détint d’abord Xuyun dans la chambre de l’abbé, puis emprisonna les autres moines séparément dans la salle de méditation et la salle de conférence. Ils fouillèrent ensuite le temple de fond en comble, du toit de la salle principale jusqu’au sol carrelé. Dans leurs recherches, ils détruisirent de nombreuses statues de Bouddha en or, des objets religieux et des sutras (écritures sacrées), mais après deux jours de recherches, ils ne trouvèrent rien d’autre.
Ils torturèrent ensuite de nombreux moines pour leur arracher de faux aveux et, en quelques jours, ils arrêtèrent 26 moines et en tuèrent un.
La divine invulnérabilité de l’éminent moine Xuyun
Le 1er mars, Xuyun fut transféré dans une autre pièce, où il fut de nouveau emprisonné. La porte et les fenêtres furent scellées, il ne reçut ni nourriture ni eau et n’était pas autorisé à sortir pour aller aux toilettes. Enfin, le 3 mars, dix hommes firent irruption dans sa chambre et exigèrent que Xuyun leur remette l’or, l’argent et les armes à feu qu’ils pensaient qu’il cachait. Lorsque Xuyun répondit « non », ils commencèrent à le battre sans pitié, d’abord avec un bâton en bois, puis avec une barre de fer.
Xuyun fut si sévèrement battu que sa tête et son visage étaient couverts de sang et que plusieurs de ses côtes étaient cassées. Mais pendant qu’ils commettaient leurs méfaits, Xuyun resta immobile, assis les jambes croisées, les yeux et la bouche fermés, en train de méditer. Les hommes malveillants battirent Xuyun quatre fois par jour jusqu’à ce qu’il soit finalement terrassé. Ils le laissèrent mourir parce qu’il était à l’article de la mort. Mais à leur grande surprise, ils découvrirent qu’il était encore en vie deux jours plus tard, et ils recommencèrent à le frapper.
Les malfaiteurs, impressionnés par la capacité de Xuyun à survivre à des coups aussi violents, demandèrent à l’un des moines : « Pourquoi le vieil homme est-il si invulnérable ?! ». Le moine répondit : « Comme il a souffert et éliminé les malheurs des êtres sensibles, il est impossible de le battre à mort. Vous comprendrez plus tard ».
Pris de peur, les hommes n’osèrent plus le frapper. Par la suite, lorsque le monde extérieur apprit que le PCC avait persécuté les moines du temple Yunmen, le PCC se retint quelque peu, du moins temporairement.
Xuyun décéda le 12 septembre 1959. Plus d’un mois avant son décès, de nombreux moines virent un faisceau de lumière brillante émaner de sa hutte au toit de chaume et se frayer un chemin jusqu’à la salle principale. Ils remarquèrent ensuite un halo lumineux pénétrant dans l’entrée principale de la salle avant de disparaître progressivement. Depuis son plus jeune âge, Xuyun menait une vie exemplaire. Sa foi ne se démentit jamais et il fut associé à de nombreux événements miraculeux. On peut dire qu’il fut le plus éminent moine de la Chine moderne.
Rédacteur Albert Thyme
Source : Xuyun, the Most Eminent Monk in Modern China
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