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Opinion. L’étrange rencontre d’une enseignante dans un centre de détention en Chine

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Wang Weihua est une enseignante de Mongolie intérieure qui a passé du temps dans un centre de détention. Son mari, Du Wen, est l’ancien directeur exécutif du bureau de conseil juridique du gouvernement du district de Mongolie intérieure du Parti communiste chinois.

Après avoir mené l’opération gouvernementale connue sous le nom de code Milk Tofu, les autorités ont condamné Du Wen à 12 ans et 8 mois de prison pour détournement de fonds publics. Il a été libéré en janvier 2023 et s’est ensuite expatrié en Europe avec son épouse, Wang Weihua.

L’étrange rencontre d’une enseignante dans un centre de détention en Chine
Le lit de Tante Yan se trouvait hors de portée des caméras de surveillance. Elle se levait tous les jours à 3h40 du matin pour méditer et faire les exercices du Falun Gong. (Image : Capture d’écran / Schock de Chen Xiaoping / The Art of Zhen Shan Ren)

Le centre de détention

Pendant l’emprisonnement de Du Wen, Wang Weihua a continué à demander justice pour son mari. En conséquence, elle a été arrêtée par les autorités et détenue au centre de détention n°1 de Hohhot le 5 mai 2010, pendant plus de 580 jours, avant d’être libérée. Pendant sa détention, elle a rencontré une pratiquante de Falun Gong, Tante Yan. Elles ont noué une profonde amitié.

Au cours de la dernière décennie, Wang Weihua a subi une pression et un stress mental énormes en raison de l’emprisonnement à long terme de ses proches et des injustices personnelles qu’elle a subies. Les médecins ont diagnostiqué chez elle un syndrome de stress post-traumatique, ce qui a entraîné une grave perte de mémoire, à l’exception du souvenir précis et détaillé de sa rencontre avec tante Yan pendant son incarcération. Wang Weihua se souvient de cette période comme si c’était hier.

La première rencontre avec Tante Yan

En 2010, lorsque Wang Weihua a été envoyée au centre de détention, c’était tard dans la nuit et pendant la chaleur de l’été. La cellule était petite, étouffante et chaude. Elle était installée à l’étroit dans un coin où plus d’une douzaine de personnes étaient déjà détenues. Après 24 heures d’insomnie, Wang Weihua a fini par s’endormir.

Le lendemain, Wang Weihua a constaté qu’elle n’avait rien, pas même une serviette ou une brosse à dents. Dans ce centre de détention, elle devait acheter tous ces objets. Mais, comme sa famille n’avait pas eu le temps de lui envoyer de l’argent, elle ne pouvait rien acheter.

À ce moment-là, une femme s’est approchée et a tendu à Wang Weihua un demi-segment de brosse à dents (les longs bâtons de brosse à dents ne sont pas autorisés dans le centre de détention, ils ont donc tous été cassés en deux). La femme a expliqué : « Vous pouvez l’utiliser ! ». « Je sais que vous êtes enseignante ! ».

Devant elle, Wang Weihua a vu une femme d’une soixantaine d’années au visage aimable et doux et dont le cœur dégageait de la chaleur. Elle a pris la brosse à dents et l’a remerciée. Plus tard, Wang Weihua a appris que cette femme était une pratiquante de Falun Gong emprisonnée pour avoir pratiqué sa foi. Tout le monde l’appelait Tante Yan.

Tante Yan était très inquiète pour Wang Weihua. Elle lui a dit que la plupart des personnes emprisonnées ici étaient des voleurs et des brigands. Elle lui a alors précisé : « Tu es une enseignante, différente d’eux ». Au cours de sa détention, Tante Yan lui a souvent appris à réciter un mantra de neuf caractères : Falun Dafa est bon. Vérité, Compassion et Tolérance sont bons.

Le lit de Wang Weihua se trouvait juste à côté de celui de Tante Yan, qui était caché dans un coin. Il se trouvait hors de portée des caméras de surveillance. Elle a remarqué que Tante Yan se levait tous les jours à 3h40 du matin pour méditer et faire les exercices du Falun Gong. Tout le monde fermait les yeux et ne disait rien aux gardes parce qu’elle était gentille.

Un jour, Wang Weihua lui a demandé : « Tante, comment se fait-il que vous soyez si disciplinée tous les jours ? ». Tante Yan lui a alors répondu : « La plupart des pratiquants de Falun Gong pratiquent maintenant et insistent pour pratiquer quotidiennement, de sorte que les pensées vertueuses qu’ils génèrent sont puissantes. Avant la persécution, tout le monde pratiquait les exercices sur une grande place, et quelqu’un a vu une lumière rouge poindre de cet endroit ».

« Je regrette de ne pas avoir lu plus de livres de mon maître quand j’étais dehors. Après être rentrée, je veux lire mais je ne peux pas. Maintenant, je ne peux compter que sur ma mémoire et mes souvenirs », lui a aussi précisé Tante Yan.

L’étrange rencontre d’une enseignante dans un centre de détention en Chine
Au cours de la détention de Wang Weihua, Tante Yan lui a souvent appris à réciter un mantra de neuf caractères : Falun Dafa est bon. Vérité, Compassion et Tolérance sont bons. (Image : Capture d’écran / Coming for you de Jou Yishiou / The Art of Zhen Shan Ren)

Une voix mystérieuse dans la nuit

Une nuit, alors que Wang Weihua dormait profondément, elle a soudain entendu une voix forte. Tante Yan criait : « Je veux sortir ! Je veux sortir ! Je veux sortir ! ».

Anxieuse, elle s’est dit : « Pourquoi Tante est-elle si bruyante ? Elle risque d’être battue si le personnel de garde à l’extérieur l’entend ». Pensant que Tante Yan avait dû réveiller tout le monde, Wang Weihua regarda autour d’elle, pour constater que la pièce était silencieuse et que tout le monde dormait profondément. « Qu’est-ce qui se passe avec un bruit aussi fort ? Pourquoi personne ne s’est réveillé ? » Wang Weihua ressentait quelque chose d’étrange. Elle se retourna pour regarder Tante Yan et la vit en train de méditer tranquillement.

Elle regarda à nouveau autour d’elle : le silence régnait toujours, le couloir et le centre de détention tout entier étaient tranquilles, sans le moindre bruit. Perplexe, Wang Weihua se dit : « Est-ce que j’ai des hallucinations ? ». « Est-ce que je rêve ? » « Mais pourquoi ce rêve est-il si clair ? ». « Le bruit était si fort qu’il m’a réveillé. Que se passe-t-il ? ». Wang Weihua était très confuse.

Le lendemain, elle demanda à Tante Yan : « Avez-vous parlé la nuit dernière ? » Tante Yan sourit et ne dit rien. « Je vous ai entendu dire : je veux sortir ! ». Tante Yan s’exprima alors : « Je disais cela dans ma tête et tu l’as entendu. Tu peux imaginer à quel point ma volonté était forte ». Wang Weihua pensait que cet incident était incroyable.

L’étrange rencontre d’une enseignante dans un centre de détention en Chine
Une femme d’âge moyen qui était toxicomane et son mari, le trafiquant de drogue, ont été admis dans le centre de détention. Ils avaient tous deux été arrêtés et leur enfant avait été laissé à l’abandon. (Image : Capture d’écran / Homeless de Shen Daci / The Art of Zhen Shan Ren)

Dans le centre de détention tout le monde évite les toxicomanes, sauf Tante Yan

Un jour, une femme d’âge moyen qui était toxicomane et son mari, le trafiquant de drogue, ont été admis dans le centre de détention. Ils avaient tous deux été arrêtés et leur enfant avait été laissé à l’abandon. C’était un situation très déplorable.

Comme il n’y avait pas de drogue dans le centre de détention, la femme a eu une forte crise de manque et s’est sentie très mal. Sa réaction a été si forte qu’elle a vomi sur le sol, laissant une odeur forte, sale et nauséabonde. Tout le monde dans la cellule l’évitait, à l’exception de Tante Yan. Elle est allée chercher de l’eau et de la nourriture et l’a aidée à se laver.

Pourquoi voulez-vous l’aider alors que tout le monde l’évite ? demanda Wang Weihua, qui ne comprenait pas. « C’est une droguée, ce n’est pas une bonne personne ! » Tante Yan lui répondit : « Notre maître a dit que nous devions être de bonnes personnes et aider les autres ».

Au centre de détention, il y avait aussi une malade atteinte de troubles mentaux. Elle était mentalement instable, jurait et frappait les gens de temps en temps. En général, tout le monde avait peur d’elle et restait à l’écart. Curieusement, elle était polie avec Tante Yan et ne la frappait et ne la grondait jamais.

Un jour, alors que la malade atteinte de troubles mentaux se reposait à midi, elle dit à son voisin : « J’ai vu Tante Yan marcher sur des fleurs ». Tout le monde a trouvé cette remarque étrange de la part de cette malade mentale.

« Quand je prendrai ma retraite, je pratiquerai aussi le Falun Gong », a déclaré une policière

Un jour, Wang Weihua a posé cette question : « Tante, pourquoi insistez-vous pour pratiquer ? Et pourquoi y croyez-vous si profondément ? ». Tante Yan lui a répondu : « J’ai souffert un jour d’une grave maladie cardiaque. À l’époque, mon entreprise venait d’ouvrir ses portes. Il y avait beaucoup d’invités en bas, et mon mari voulait que je descende pour les accueillir. Je n’avais même pas la force de descendre. Plus tard, quelqu’un m’a donné par hasard un exemplaire gratuit du Zhuan Falun. Après avoir lu le livre et pratiqué les exercices, ma maladie cardiaque a été guérie, et maintenant je me sens tout à fait bien ».

« On ne sait pas ce que c’est que d’avoir une crise cardiaque tant qu’on ne l’a pas vécue », expliqua Tante Yan. « Plus tard, peu importe qui me disait de ne pas pratiquer, je n’écoutais pas. Parce que personne ne pouvait guérir ma maladie, et personne ne pouvait faire en sorte que mon corps se sente mieux ». Wang Weihua a affirmé que Tante Yan avait l’air en très bonne santé et paraissait jeune, avec une peau lisse et délicate. Elle ne ressemblait pas du tout à une personne d’une soixantaine d’années.

Le centre de détention manquait de soins médicaux et de médicaments. Un jour, un détenu a eu mal à la gorge et a attrapé un rhume : il a donc appelé le médecin du centre de détention. « Vous êtes si jeunes et vous tombez si souvent malades. Regardez les pratiquants de Falun Gong, ils ne tombent jamais malades et ne veulent même pas prendre de médicaments ! », lui a confié le médecin. La femme capitaine de police qui était présente a relaté plus tard : « Quand je prendrai ma retraite, je pratiquerai aussi le Falun Gong ».

L’étrange rencontre d’une enseignante dans un centre de détention en Chine
Les autorités ont demandé à des criminels de torturer le médecin. Ils l’ont attaché à un banc de tigre, l’ont battu, torturé, affamé. Ces prisonniers ont également volé sa nourriture, mais il n’a jamais rien dit et les a laissés faire. (Image : Capture d’écran / Tiger Bench de Wang Zhiping / The Art of Zhen Shan Ren)

La rencontre avec une vraie foi

Tout le monde dans le centre de détention savait que les pratiquants de Falun Gong n’avaient qu’à écrire une « confession et une déclaration de garantie » pour être libérés et mener une vie normale. Tante Yan ne l’a jamais écrite. Elle a déclaré : « Je n’écrirai jamais un seul mot. Je ne peux pas faire quoi que ce soit qui puisse décevoir mon maître, et je ne peux pas aller à l’encontre de ma foi ».

Wang Weihua a expliqué que Tante Yan préférait aller en prison plutôt que d’abandonner sa foi. Elle a demandé à Tante Yan : « Est-ce que vous, les pratiquants du Falun Gong, vous ne dites pas de mensonges ? ». Tante Yan lui a alors répondu : « Les vrais pratiquants et les vrais disciples de Dafa ne mentent pas. De plus, le Maître n’autorise pas le mensonge ». « Votre foi est trop étonnante », lui a répondu Wang Weihua, incrédule. « Je vois en vous une vraie foi, et votre foi vient du cœur. Elle reste inchangée et inébranlable même lorsque la société change et que des intérêts personnels sont en jeu. C’est très rare. »

Avant de rencontrer Tante Yan, Wang Weihua n’avait jamais été réellement en contact avec le Falun Gong.

« Depuis que j’ai rencontré Tante Yan, j’ai découvert que ce que l’on disait de cette croyance était faux, car elle s’est révélée être une personne très gentille, dotée d’une foi profonde et authentique. Bien que nous ne soyons ensemble que depuis trois mois, nous avons noué une profonde amitié », a déclaré Wang Weihua.

Tante Yan a été libérée après avoir passé trois mois au centre de détention. Elle s’est rendue au domicile de Wang Weihua pour rendre visite à ses enfants après sa libération. Plus tard, Tante Yan s’est rendue à Londres, en Angleterre. Les deux amies sont restées en contact depuis lors.

La rencontre de Du Wen avec un pratiquant de Falun Gong

Du Wen, le mari de Wang Weihua, a été emprisonné pendant 12 ans. Il a également rencontré de nombreux pratiquants de Falun Gong en prison. Un jour, au cours d’une conversation, Wang Weihua a demandé à Du Wen : « Quel genre de pratiquants de Falun Gong as-tu rencontré ? ». Son époux lui a répondu qu’ils étaient tous de bonnes personnes, très gentilles et désireuses d’aider les autres. En fin de compte, ils avaient eu une influence positive sur tous les détenus de la prison. Wang Weihua a entendu les histoires suivantes de la bouche de Du Wen.

Un pratiquant de Falun Gong à Baotou, en Mongolie intérieure, était médecin. Il a été condamné à plus de dix ans de prison. Les autorités ont demandé à des criminels de le torturer. Ils l’ont attaché à un banc de tigre, l’ont battu, torturé, affamé et lui ont craché au visage. Chaque fois que ce pratiquant de Falun Gong était détaché du banc du tigre, il disait : « Êtres sensibles, vous êtes si pitoyables ! ».

Ces prisonniers ont également volé sa nourriture, mais il n’a jamais rien dit et les a laissés faire. Plus tard, un prisonnier a été déplacé et est passé d’un caractère cruel à une personne douce et décente.

Il y a également eu un directeur du bureau 610 qui a été condamné à mort et a bénéficié d’un sursis. S’exprimant du fond du cœur, il a dit un jour à Du Wen que les pratiquants de Falun Gong étaient impressionnants. Ce sont des gens de foi, très remarquables, qui ne font pas de mauvaises choses. Il n’est pas politiquement nécessaire de les supprimer. C’est un groupe très bienveillant qui a une ligne de conduite et qui effectue beaucoup d’actions positives. Il a déclaré que la chose la plus honteuse qu’il ait faite dans sa vie était la répression du Falun Gong.

L’étrange rencontre d’une enseignante dans un centre de détention en Chine
Les paroles et les actes des pratiquants du Falun Gong ont inversé nos pensées négatives instillées par la propagande que nous avons vue dans les médias. (Image : Capture d’écran / Pure Lotus de Chen Zhenping / The Art of Zhen Shan Ren)

Les autorités voulaient utiliser l’épouse de cet ancien directeur du Bureau 610 pour le convaincre de convertir les pratiquants de Falun Gong, en échange d’une réduction de sa peine de six mois à un an. Il a refusé catégoriquement et a déclaré : « Je préférerais passer un an de plus en prison plutôt que de faire cela. C’est diabolique. Y a-t-il quelque chose de plus maléfique que d’opprimer des gens bien ? ». Il a demandé à Du Wen : « Lorsque vous serez libéré de prison, et si vous en avez l’occasion, veuillez transmettre mes regrets et présenter vos excuses aux pratiquants de Falun Gong ».

La prison a reçu des fonds à utiliser spécifiquement pour transformer les pratiquants de Falun Gong. La police a un jour demandé à Du Wen de rédiger une soi-disant « lettre de garantie de ne pas pratiquer » frauduleuse au nom des pratiquants de Falun Gong. Du Wen a refusé et a précisé au personnel de police que même s’ils estimaient qu’ils n’avaient pas le droit de refuser les ordres des supérieurs, ils pouvaient toujours lever le canon d’un centimètre et ne pas persécuter les bonnes personnes.

Wang Weihua et son mari sont tous deux chrétiens. « Bien que nous ayons des systèmes de croyance différents, les paroles et les actes des pratiquants du Falun Gong ont inversé nos pensées négatives instillées par la propagande que nous avons vue dans les médias. Nous pensons que ce sont des gens très bien. Nous constatons que leur croyance est inébranlable. Cette croyance véritable vient du fond de leur cœur », a-t-elle souligné. Elle a affirmé que : « Un jour, s’il n’y a plus de pare-feu sur l’internet chinois, davantage de gens découvriront ce qu’est le Falun Gong ».

Rédacteur Charlotte Clémence

Source : A Strange Encounter of a Teacher in a Detention Center
www.nspirement.com

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