Fadu jeune fille et sa maman, Dai Zhizhen. (Image : Capture d’écran / www.petalsofpeace.org)
À la fin des années 1990, la Chine entrait dans une période de bouleversements politiques et sociaux intenses. De nombreuses familles, dont celle de Fadu, voyaient leur vie irrémédiablement bouleversée par la répression brutale du Falun Dafa par le Parti communiste chinois (PCC). Voici l’histoire poignante de Fadu et de sa mère, dont la vie a été brisée par la perte du père de Fadu, Chen Changyong.
L’histoire de Fadu est celle de la résilience, de l’espoir et du pouvoir transformateur de l’art. Née en 2000, elle est venue au monde au moment même où son père s’engageait dans un acte courageux pour défendre sa foi. En tant qu’adepte du Falun Gong, Chen s’est rendu sur la place Tiananmen face à la persécution croissante du PCC.
Le Falun Dafa, également connu sous le nom de Falun Gong, est une pratique spirituelle enracinée dans la tradition chinoise ancienne qui combine des exercices de méditation avec une philosophie morale basée sur les principes d’authenticité, de compassion et de tolérance (真善忍). Après être devenue extrêmement populaire en Chine dans les années 1990, avec des millions de personnes, y compris des hauts fonctionnaires du gouvernement qui ont adopté cette discipline, les autorités communistes ont lancé une campagne de persécution brutale pour éradiquer cette pratique, en juillet 1999.
Des centaines de pratiquants de Falun Gong défilent dans les rues de New York. (Image : wikimedia / Dave R Chasteen / CC BY-SA 2.0)
La persécution du Falun Dafa
Depuis lors, des milliers de personnes ont été arrêtées, torturées et tuées en raison de leurs convictions. Selon Minghui, un site Internet américain qui documente la persécution du Falun Dafa, plus de 4 000 pratiquants sont morts suite à la torture et aux mauvais traitements infligés par les autorités chinoises.
Mais d’après les témoignages de première main de ceux qui vivent sous le harcèlement perpétuel des différentes organisations de sécurité du PCC, les adeptes du Falun Gong soupçonnent que le nombre réel de décès se chiffre en centaines de milliers, voire en millions.
Chen est devenu tragiquement l’un d’entre eux. Détenu en janvier 2001, trois mois seulement après la naissance de Fadu, il a disparu dans le système du PCC et n’a plus jamais été revu. La nouvelle de sa mort, annoncée trois semaines après les faits, a brisé la famille de Fadu. Sa mère, Dai Zhizhen, a dû élever seule son nouveau-né et le chagrin a blanchi ses cheveux du jour au lendemain. Fadu n’avait qu’un an au moment de la mort de son père.
Le père de Fadu, Chen Changyong (à gauche), est décédé à l’âge de 34 ans après avoir subi des tortures et des abus aux mains des autorités chinoises en raison de sa croyance dans le Falun Gong. Fadu (au centre) n’avait qu’un an au moment de sa mort en 2001. Sa mère, Dai Zhizhen (à droite) a été si triste après avoir appris la mort de son mari que ses cheveux sont devenus blancs du jour au lendemain. (Image : Capture d’écran / The Stories of Life)
Mais l’expérience tragique de Fadu et de sa mère est loin d’être unique. En Chine, d’innombrables enfants ont perdu leurs parents ou ont été séparés d’eux à cause de cette persécution qui dure depuis plus de deux décennies.
Un nom chargé d’espoir
Avant même la naissance de Fadu, sa vie avait été marquée par le Falun Dafa. Alors que sa mère était enceinte, Chen a discuté avec sa femme du prénom de leur bébé, proposant « Fadu », qui signifie « Dafa sauve ». Ce prénom était porteur d’un puissant message d’espoir et incarnait la conviction du couple que la pratique protégerait leur enfant.
Malgré les difficultés qu’elle a traversées dans sa jeune vie, Fadu a retrouvé espoir lorsqu’elle a rejoint Shen Yun Performing Arts. Fondée en 2006, Shen Yun Performing Arts est la première compagnie de danse et de musique classiques chinoises au monde. La compagnie, basée à New York, a pour objectif de faire revivre 5 000 ans de culture et de valeurs traditionnelles à travers des spectacles immersifs pour mettre en valeur l’héritage authentique de la Chine d’avant les ravages du communisme.
Clôture de la Shen Yun Performing Arts World Company au Théâtre national de Corée à Séoul, en Corée du Sud, le 19 février 2023. (Image : Kim Guk-hwan / Epoch Média Group)
Composée d’un grand ensemble d’artistes d’élite comprenant plus de 500 danseurs, musiciens et chanteurs, Shen Yun compte actuellement huit compagnies de taille égale qui tournent et se produisent simultanément en Europe, en Asie, aux Amériques et en Océanie. La compagnie présente une toute nouvelle production chaque année
De nombreux artistes de Shen Yun ont eux-mêmes vécu des persécutions similaires, soit parce qu’ils en ont fait eux-mêmes l’expérience, soit parce que des membres de leur famille ont été pris pour cible en raison de leur foi. Cette crise des droits de l’homme qui perdure est un message central que la troupe des arts du spectacle s’efforce de mettre en lumière.
Un nouvel objectif
Les représentations de Shen Yun ont pour but non seulement de divertir, mais aussi d’éduquer le public sur les questions sociales et politiques importantes qui se posent aujourd’hui en Chine. Les représentations visent à sensibiliser le public aux questions de droits de l’homme afin d’offrir une perspective unique sur l’esprit humain et l’importance de ne pas considérer certaines libertés comme acquises. Pour Fadu, Shen Yun est devenu plus qu’un simple moyen d’expression artistique, c’est devenu une expérience transformatrice.
Avant de rejoindre Shen Yun, Fadu admet qu’elle était une personne différente. L’absence de son père lui a inculqué un sentiment « d’égocentrisme », une sorte de carapace protectrice qui éloignait les autres. Mais l’accent mis par Shen Yun sur le travail d’équipe, la compassion et le fait de donner la priorité aux autres a aidé Fadu à se débarrasser de cette carapace.
Fadu (à droite) n’avait qu’un an au moment du décès de son père Chen Changyong en 2001. Sa mère Dai Zhizhen (à gauche) a été si triste après avoir appris la mort de son mari que ses cheveux sont devenus blancs du jour au lendemain. (Image : Capture d’écran / The Stories of Life)
« C’est à cause de mon histoire familiale que j’ai voulu rejoindre Shen Yun », explique Fadu. Grâce à une formation rigoureuse et aux valeurs fondamentales ancrées dans les enseignements de Shen Yun, Fadu a appris l’importance de la collaboration, du travail acharné et de la compassion. Elle a compris que le véritable accomplissement ne découle pas des prouesses individuelles, mais de l’effort collectif et du soutien apporté à ceux qui l’entourent.
« Avant de rejoindre Shen Yun, j’étais une personne très différente », a-t-elle déclaré lors d’une interview avec « The Stories of Life», une chaîne de la plate-forme de médias sociaux Gan Jing World. « Je n’ai jamais pris en compte les sentiments des autres et je me suis toujours mise en avant. » Mais après avoir rejoint la troupe des arts du spectacle, Fadu se souvient comment elle a « appris à faire passer les autres en premier et à être une personne plus gentille. »
Shen Yun Performing Arts est le premier spectacle de danse et de musique classiques chinoises au monde, faisant revivre 5 000 ans de culture et d’héritage traditionnels chinois aux publics du monde entier dans une toute nouvelle production chaque année. (Image : Shenyunperformingarts.org)
