Dès la naissance, la trame du destin d’une personne est délicatement tissée par des mains divines. (Image : Kammeran Gonzalez-Keola / pexels)
Dès la naissance, la trame du destin d’une personne est délicatement tissée par des mains divines. On dit que rien dans ce vaste univers n’est le fruit du hasard, pas même les paroles des diseurs de bonne aventure ou les lignes de la main.
Le destin n’est pas un chemin figé
Si certains aspects peuvent être mis en place par des forces invisibles, des choix doivent toujours être faits. Alors, peut-être, dans le cadre de ce grand dessein, le divin a-t-il façonné d’innombrables futurs alternatifs, attendant patiemment les décisions qui conduiront à leur réalisation.
Épargner des vies pour obtenir des bénédictions
Le général Cao Bin était un personnage vénéré pendant la dynastie des Song, et il était célébré pour son rôle crucial dans l’unification de la nation par l’empereur Song Taizu. Un jour, le destin l’amena à rencontrer le célèbre sage Chen Tuan, un maître de la physiognomonie, une pratique consistant à interpréter les traits du visage et du corps d’une personne pour comprendre son caractère, sa fortune et son destin.
Connu pour sa profonde compréhension de cet art ancien, Chen Tuan observa attentivement Cao Bin avant de lui parler avec une certitude tranquille : « Vous êtes destiné à la richesse et au pouvoir dans votre jeunesse, mais vous ne trouverez aucune bénédiction au cours de vos dernières années. Au combat, faites preuve de miséricorde. Épargner des vies peut vous apporter les bénédictions dont vous aurez besoin dans votre vieillesse. »
Les paroles du sage trouvèrent un écho auprès de Cao Bin, qui réfléchit profondément à ces conseils. Ce fut une leçon non seulement de stratégie, mais aussi d’humanité : la véritable force d’un général ne réside pas seulement dans sa capacité à conquérir, mais aussi dans sa sagesse à faire preuve de clémence.
Cao Bin choisit de suivre les conseils du sage et de changer de cap. À la tête de ses forces, il fit preuve de retenue, épargnant la vie de ses ennemis lorsque la victoire semblait inévitable, cultivant une compréhension plus profonde de la compassion, espérant que cette miséricorde façonnerait ses dernières années.
Le général Cao Bin était une figure vénérée pendant la dynastie Song, il était célébré pour son rôle crucial dans l’unification de la nation par l’empereur Song Taizu. (Image : wikimedia / Wang Qi (1529 - 1612) / Domaine public)
Choisir la miséricorde plutôt que la conquête
Lors d’une campagne pour capturer la ville de Taiyuan, le général Cao Bin et son camarade, le général Pan Mei, se trouvèrent sur le point de remporter la victoire. La ville était sur le point de tomber, ses défenseurs étaient épuisés, mais Cao Bin, guidé par son sens de la miséricorde, ordonna la retraite. Il refusa de permettre un bain de sang inutile. Pan Mei, désireux de remporter une victoire décisive, l’exhorta à aller de l’avant et à prendre la ville tant que c’était possible. Mais Cao Bin, résolu dans sa décision, tint bon.
De retour à la capitale, Cao Bin fut convoqué pour expliquer ses actes. Interrogé sur sa décision de se retirer, il répondit calmement : « Même lorsque Sa Majesté dirigeait personnellement l’armée, la ville n’a pas pu être prise. Si nous devions réussir là où l’Empereur n’y est pas parvenu, cela pourrait nous attirer le malheur. Plutôt que de verser le sang, nous devrions laisser le temps travailler en notre faveur, la ville finira par se rendre. »
L’empereur Song Taizu, intrigué, demanda plus de détails. Cao Bin répondit respectueusement : « Votre Majesté, grâce à votre sagesse et à votre force divine, la ville est restée invaincue. Comment de simples ministres auraient-ils pu accomplir ce que vous n’avez pas pu faire ? » Sa réponse était mesurée et sage, reflétant l’humilité, le respect et la clarté.
Ému par ce raisonnement, l’empereur accepta la décision. La ville finirait par se rendre sans pertes humaines supplémentaires et un massacre serait évité. Le choix de la clémence plutôt que de la conquête de Cao Bin épargna d’innombrables vies et prouva sa compréhension de l’équilibre délicat entre la victoire et la compassion.
Diriger avec compassion
Lors d’une autre campagne, les forces de Cao Bin parvinrent à capturer la ville de Suining. Ses subordonnés, avides de butin, suggérèrent de piller la ville, mais Cao Bin interdit immédiatement de telles actions. Il était résolu à croire que la victoire ne devait pas se faire aux dépens d’innocents.
Lorsque des femmes ennemies étaient capturées au cours de la bataille, Cao Bin ordonnait qu’elles soient traitées avec le plus grand respect, interdisant toute mauvaise conduite. Une fois les combats terminés, Cao Bin veillait à ce que les femmes avec de la famille soient renvoyées chez elles avec des provisions. Il arrangeait des mariages dignes pour celles qui n’avaient pas de famille, accordant toujours la priorité à leur bien-être. Les habitants de Suining, profondément touchés par sa compassion, le louaient pour sa bienveillance et son équité.
Plus tard, lorsqu’il fut chargé de mener une invasion du Jiangnan, Cao Bin prit une mesure inhabituelle pour éviter un bain de sang inutile : il feignit d’être malade. Alors que des généraux lui rendaient visite, il déclara : « Ma maladie ne peut être guérie par la médecine. Mais si chacun d’entre vous jure d’épargner les habitants du Jiangnan une fois la région conquise, je guérirai. » Ses paroles étaient pleines de sincérité et d’une profonde préoccupation pour la vie de ceux qui se trouvaient sur son chemin.
Touchés par sa détermination, les généraux jurèrent d’éviter les massacres insensés. Leur engagement envers la direction bienveillante de Cao Bin porta bientôt ses fruits. Lorsque les forces des Song arrivèrent au Jiangnan, elles ne furent pas accueillies par une résistance, mais par des offrandes de nourriture et de boisson de la part de la population, qui avait fini par reconnaître la clémence de Cao Bin.
La région fut pacifiée sans violence et d’innombrables vies furent épargnées. Le leadership de Cao Bin, empreint de compassion et de sagesse, lui permit de remporter des victoires militaires et de gagner la loyauté et l’admiration du peuple qu’il cherchait à protéger.
Après ses triomphes, Cao Bin rencontra une fois de plus le sage Chen Tuan. (Image : wikimedia / Hasegawa Tōhaku / Domaine public)
Transformation par la vertu
Après ses triomphes, Cao Bin rencontra de nouveau le sage Chen Tuan. Après avoir étudié Cao Bin de près, le sage fit cette remarque : « Il y a des années, j’ai vu sur votre visage un manque de bénédictions dans la vieillesse. Mais maintenant, votre apparence s’est transformée, une lumière dorée brille sur votre visage. Cela signifie que vous avez accumulé de la vertu, ce qui a prolongé la durée de votre vie et vous apportera des bénédictions incommensurables. »
Intrigué, Cao Bin demanda : « Quelle est cette lumière dorée ? » Chen Tuan expliqua : « C’est la lumière de la vertu. Seuls ceux qui cultivent une grande vertu rayonnent cette lumière. Non seulement elle prolonge la vie, mais elle assure également la prospérité des générations futures. »
Fidèle aux paroles du sage, Cao Bin connut une vieillesse paisible, décédant à l’âge de 69 ans. Il fut honoré à titre posthume du titre de duc de Jiyang, et son héritage perdura à travers ses neuf fils, qui prospérèrent à leur manière. Trois de ses fils devinrent des généraux distingués, tandis que d’autres reçurent des titres de noblesse. Ses descendants prospérèrent pendant des générations, ce qui témoigne des bienfaits nés de la compassion et de la vertu que Cao Bin pratiqua tout au long de sa vie.
Cette histoire nous rappelle que si le destin peut nous guider, nos actions et nos choix façonnent notre véritable héritage. La compassion, la miséricorde et la vertu influencent non seulement notre présent, mais éclairent également un chemin plus lumineux pour l’avenir, apportant des bénédictions non seulement à nous-mêmes, mais aussi aux générations qui suivront.
