À l’ère de la consommation numérique, l’expression « brain rot » (pourriture cérébrale), a été nommé mot de l'année par Oxford, exprimant l'essence des préoccupations concernant la santé cognitive.
Défini comme « la détérioration supposée de l'état mental ou intellectuel d'une personne, notamment considérée comme le résultat d'une surconsommation de contenu (aujourd'hui particulièrement de contenu en ligne) considéré comme trivial ou peu stimulant », le « brain rot » souligne l'inquiétude croissante quant à l'impact des médias numériques sur les facultés mentales. Alors que vous naviguez dans un monde inondé d'informations, il est essentiel de comprendre les implications du « brain rot ».
Cet article explore les origines, les symptômes et les solutions potentielles pour lutter contre ce phénomène moderne.
Les origines du « brain rot »
Le concept de « brain rot » n'est pas tout à fait nouveau. Historiquement, les inquiétudes concernant les effets néfastes de la consommation de médias ont été soulevées avec l'avènement de la télévision et de la radio. Toutefois, l'ère numérique a amplifié ces inquiétudes de manière exponentielle. Avec l'essor des plateformes de médias sociaux, des services de diffusion en continu et d'une infinité de contenus en ligne, les individus sont désormais exposés à une information constante.
Selon une étude du Pew Research Center, un adulte passe en moyenne près de 11 heures par jour à interagir avec les médias numériques. Ce niveau de consommation sans précédent fait craindre que notre cerveau soit surchargés de contenu trivial, qui pourrait conduire à un déclin cognitif.
Les symptômes du « brain rot »
Il peut être difficile d'identifier le « brain rot », car ses ressemblent souvent à ceux d'autres troubles cognitifs. Les signes les plus courants sont des difficultés de concentration, des trous de mémoire et une diminution de la capacité à traiter des sujets complexes ou difficiles.
Dans un article du Guardian sur la façon dont la technologie moderne transforme notre esprit, notre cerveau et notre culture, la baronne d'Ot Moor, Susan Greenfield, explique : « Un fait simple : le cerveau humain, l'organe le plus sensible, est menacé par le monde moderne ». On nous dit que notre cerveau fait l'objet d'une « attaque généralisée », nous devons prendre conscience des « dommages que le monde rempli de gadgets de produits pharmaceutiques fait subir à notre cerveau ». En outre, Susan Greenfield affirme que des sites comme YouTube sont à l'origine de la « fragmentation de notre culture ». La stimulation constante des appareils numériques peut également entraîner une augmentation du stress et de l'anxiété, ce qui ne fait qu'exacerber le problème.
La science derrière le « brain rot »
Des recherches récentes ont commencé à explorer l'impact neurologique d'une consommation numérique excessive. Une étude publiée dans Nature Communications a révélé qu'une exposition prolongée aux médias numériques peut altérer la structure du cerveau, en particulier dans les zones associées à l'attention et à la mémoire.
Le Dr Michael Merzenich, pionnier de la recherche sur la plasticité cérébrale, estime que notre cerveau s'adapte en permanence aux environnements auxquels nous l'exposons. En le nourrissant d’une contenu superficiel, il est programmé pour traiter les informations de manière superficielle. Ce recâblage peut avoir des conséquences à long terme, affectant tout, de la prise de décision à la régulation émotionnelle.
Lutter contre le « brain rot »
Bien que les effets du « brain rot » puissent être inquiétants, il existe des stratégies pour en atténuer l'impact. Les experts recommandent de fixer des limites à la consommation numérique, par exemple en instaurant des périodes sans écran ou en pratiquant des cures de désintoxication numérique. S'engager dans des activités qui sollicitent le cerveau, comme la lecture, les puzzles ou l'apprentissage de nouvelles compétences, peut également contribuer à contrer les effets du « brain rot ». Le Dr Greenfield préconise de trouver un équilibre entre la consommation de contenu numérique et la participation à des activités qui stimulent le cerveau différemment. Les pratiques de pleine conscience, comme la méditation, peuvent également contribuer à réduire le stress et à améliorer la concentration.
Conclusion
Alors que nous continuons à naviguer dans un paysage numérique en constante évolution, le concept de « brain rot » nous rappelle l'importance d'une consommation consciente. En comprenant les origines et les symptômes du « brain rot », nous pouvons prendre des mesures proactives pour protéger notre santé cognitive.
Il est essentiel de trouver un équilibre entre la consommation numérique et des activités qui stimulent et engagent le cerveau pour maintenir l'acuité mentale. Tout en profitant des avantages de la technologie, restons vigilants quant à ses pièges potentiels, afin que notre esprit reste vif et résilient dans un monde en constante évolution.
Rédaction Fetty Adler
Collaboration Jo Ann
Source : Digital Dilemma: ‘Brain Rot’ Elected Word of the Year 2024
www.nspirement.com
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