Après trois ans de pandémie et une politique zéro Covid, la population chinoise montre des signes inquiétants de dépression et de traumatismes profonds. (Image : Mohamed Hassan / Pixabay)
Au cours des trois dernières années, la politique outrancière du Parti communiste chinois (PCC), appelé politique zéro Covid, a causé de graves dommages psychologiques à la population. Récemment, un internaute de Chine continentale a posté une question sur Zhihu, un forum de questions-réponses de 65 millions d’utilisateurs : « Quel est le changement le plus important que vous ayez connu au cours des trois années d’épidémie ? » De nombreux internautes ont répondu : « Je ne suis plus vraiment patriotique ».
Á la question : « Quel est le changement le plus important que vous ayez connu au cours des trois années d’épidémie ? » De nombreux internautes ont répondu : « Je ne suis plus vraiment patriotique ». (Image : Locies / Pixabay)
Ne plus croire aux histoires qui nous sont racontées
Un internaute a écrit : « Le plus grand changement est arrivé il n’y a pas si longtemps. Depuis 2022 que je suis à Pékin, je suis épuisé par les politiques de contrôle répétitives. » « Je ne suis plus patriote. Je ne veux pas la montée en puissance de la Chine, je veux la dignité pour le peuple. » « La nation est la nation, et le peuple est le peuple. »
Certains internautes semblent ne plus se laisser endoctriner par les éternels slogans du Parti communiste chinois. Ils le décrivent avec ces mots : « Le plus grand changement est que je ne suis plus un jeune patriote aveugle. Toute question relative au macrocosme ne m’intéresse plus, je ne pense désormais plus qu’à l’individu. »
« Je pense qu’il y a un problème dans ma façon de penser. J’ai toujours été obsédé par les grandes épopées, et j’ai ignoré le ressenti de milliers d’individus. »
« Il est aujourd’hui nécessaire d’avoir une compréhension plus complète du gouvernement chinois et ainsi, ne plus accepter de se faire laver le cerveau aussi facilement par de la propagande. »
Certains internautes pensent qu’ils ne seront plus aussi crédules : « Le peu de confiance qui me restait a complètement disparu, ma confiance dans les médias est égale à zéro, et ma candeur s’est effondrée. Je ne serai plus jamais étonné de rien. » « Et puis il y a le scepticisme envers les soi-disant experts et autres. »
« De nombreux experts ont constaté le résultat de cette politique, mais ils disent que si on n’a pas l’autorisation d’en parler, il est préférable de se taire, et de toute façon, ils craignent que ce soit mal compris par le grand public. »
« Les policiers et les agents de sécurité affichent leur autorité dès qu’ils le peuvent et exercent un pouvoir de contrôle sur les pauvres gens. »
Un dépérissement total après la politique zéro Covid
Certains internautes ont déploré cette situation et les conséquences de la politique zéro Covid.
« Ma maison s’est envolée, mon porte-monnaie est vide, la vie se dégrade… Plus aucun travail, c’est le déclin, le dépérissement total ! »
« Trois ans de pandémie m’ont appris ce qu’est le cœur humain. J’avais appris à me taire. »
« J’ai découvert que l’humanité d’un être humain peut être réduite à un niveau inférieur à celui d’un porc ou d’un chien. »
« Un appartement riquiqui ! Devoir rembourser les hypothèques, les cartes de crédit, et devoir se restreindre en permanence, quel gâchis ! »
Face à la participation d’un si grand nombre d’internautes, une synthèse des sept points qui ont reçu le plus de likes a été postée :
Ne pas faire confiance aux experts.
Ne pas faire confiance aux médias et aux outils de communication (y compris lors d’échanges personnels).
Ne plus rien dire, c’est inutile et cela entraîne des désastres pour sa santé.
Ne plus porter le moindre intérêt à la propagande affichée de faire de la Chine une grande puissance.
La volonté de simplement se protéger et protéger sa famille.
Un sérieux manque de confiance en l’avenir.
Ne pas espérer voir l’être humain s’améliorer.
La pandémie de trois ans en Chine a fait revenir à la raison de nombreuses personnes qui ont choisi de lâcher prise et de laisser tomber leurs conceptions du passé. (Image : Engin Akyurt / Pixabay)
Beaucoup choisissent de lâcher prise
La pandémie de trois ans en Chine a fait revenir à la raison de nombreuses personnes qui ont choisi de lâcher prise et de laisser tomber leurs conceptions du passé.
Dans une vidéo, un homme dit que sa vie se résume à « 20 ans d’études, 30 ans de remboursement d’hypothèque, et les 20 ans restants à payer l’hôpital ». Toute la vie d’un individu donne l’impression d’être programmée comme une machine, cependant après 3 ans de pandémie, de plus en plus de personnes semblent se réveiller d’un long rêve.
Cet homme témoigne que désormais il ne s’investit plus autant dans son travail, s’il ne peut pas acheter une maison, alors il la louera, s’il ne peut pas changer de voiture, il ne la changera plus. Il constate que les hommes ont la flemme d’aller à la rencontre des femmes, ils ne pensent qu’à économiser de l’argent et à le dépenser pour eux-mêmes. Les femmes ne veulent pas non plus se marier ou avoir des enfants.
Il ajoute que : « Dans cette société, il est nécessaire de travailler toujours plus pour rembourser ses multiples prêts bancaires, tout en vous disant que c’est normal puisque tout le monde agit ainsi. Mais, à partir de cette année, je vais opter pour un mode de vie différent. »
« Après cette épidémie, je pense que la santé est la chose la plus importante, plus importante que de gagner de l’argent », a-t-il également précisé.
« L’époque des dépenses par carte de crédit est révolue, apprécier le temps qui passe est devenu essentiel. Je limite les rendez-vous superflus, et désormais je trouve vraiment délicieuse la maigre soupe de riz faite maison. La vie n’est pas longue, n’avoir que l’essentiel permet souvent d’être heureux. Ce sera mon mode de vie pour le restant de mes jours. »
D’autres ont répondu aux internautes qui affirment n’être plus patriotes en ces termes : « Il faut revoir notre vision de ce qu’est être patriote. Le parti n’a pas changé mais un pays c’est avant tout un peuple. Le parti ne sera toujours que le Parti communiste chinois ».
« Je veux rappeler à tous que le parti, le pays, la famille doivent être clairement différenciés. Je peux aimer ma famille et mon pays, mais je ne suis pas obligé d’aimer le parti. »
« Il est normal de ne pas se sentir patriote, les gens que vous n’aimez pas sont les dirigeants. N’assimilez pas le parti au pouvoir avec le pays, et ne le mettez pas au-dessus du pays. »
« Le patriotisme est toujours nécessaire. Qui n’aime pas son pays ? C’est juste que les gouvernants ont du pouvoir dont ils abusent. Comment ne pas aimer un pays qui existe depuis des milliers d’années ? »
De nombreux Chinois assimilent la Chine au Parti communiste chinois (PCC). En fait, le patriotisme ne signifie pas aimer le parti. La République populaire de Chine, la Chine en tant que pays avec une histoire considérée comme la plus ancienne au monde et le peuple chinois sont des concepts complètement différents.
Depuis la prise de pouvoir par le Parti communiste chinois en 1949, de l’enfance à l’âge adulte, les Chinois ont été trompés. Ils confondent le PCC avec le pays, le peuple chinois de la période communiste avec le peuple de la Chine, l’histoire récente de la Chine avec la culture traditionnelle chinoise. (Image : Leo Fontes / Pixabay)
Après trois de pandémie, un peuple qui s’estime trompé par le PCC
Depuis la prise de pouvoir par le Parti communiste chinois en 1949, de l’enfance à l’âge adulte, les Chinois ont été trompés par les mensonges d’un parti qui se dit être « grand, glorieux et intègre ». Ils confondent le PCC avec le pays, le peuple chinois de la période communiste avec le peuple de la Chine, l’histoire récente de la Chine avec la culture traditionnelle chinoise.
Sous l’influence de slogans mensongers tels que « sans le Parti communiste, il n’y aurait pas de nouvelle Chine », « aimer le parti, c’est être patriote » ou encore, « le Parti communiste chinois est le plus grand parti politique du monde », quand il s’agit de « la patrie », les gens l’assimilent souvent au PCC.
Depuis plusieurs années, de plus en plus de chinois prennent conscience de la réalité du Parti communiste chinois, et réalisent sa perversion. Il est désormais appelé le « Spectre pervers du Parti communiste chinois ». Ils sont aujourd’hui plus de 408 millions à avoir démissionné de ce parti via le mouvement de démission Global Tuidang, considéré comme le plus important mouvement pacifiste au monde.
Rédacteur Yasmine Dif
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