En avril, le président français Emmanuel Macron s’est rendu en Chine. Suite à cette visite, il a tenu une série de propos surprenants disant : « sur la question de Taïwan, la France ne suit ni la position de la Chine ni la position des États-Unis », ou « maintient la neutralité », ou encore « la France ne sera pas vassale des Etats-Unis ». Il a par ailleurs mis l’accent sur la « souveraineté européenne », « l’autonomie stratégique », etc. Le monde extérieur a été assez surpris, pensant que le PCC avait réussi à troubler la relation entre les États-Unis et la France ou les États-Unis et l’Europe. Il va sans dire que la nouvelle position française du président français a été critiquée par les pays européens et américains.
Les « armes magiques » du PCC
Mais, les politiciens étrangers, y compris Emmanuel Macron ont-ils réellement compris la stratégie habituelle, l’ABC des tactiques noires épaisses du PCC. Premièrement, le PCC a trois « armes magiques » : la construction du parti, la lutte armée et le front uni. Le troisième élément est appelé le front uni, et c’est l’une des techniques de frappe épaisses et noires du PCC pour contrôler le pays. Son rôle n’est pas moins important que celui des deux premiers. Deuxièmement, effectuer un travail idéologique et politique, c’est-à-dire faire preuve « d’amitié » envers quelqu’un est l’un des moyens communs de travail de front uni du PCC, et c’est aussi la culture de parti du PCC. Troisièmement arrive la guerre psychologique : cette approche semble être la plus facile à comprendre, si on la compare aux autres termes étranges propres au PCC tels que les « trois armes magiques » que sont le front uni, l’approche amicale et le travail idéologique et politique .
C’est après « l’accueil » de Xi Jinping , l’escorte longue distance et la dégustation du thé en privé, dans l’avion de retour, qu’Emmanuel Macron a fait des remarques comme « la France ne suit pas la position des États-Unis ». Peut-on interpréter ces paroles comme le résultat de la guerre psychologique menée par Xi Jinping et penser que le président français l’a perdue sans le savoir ? Si oui, il est possible d’avancer qu’Emmanuel Macron est tombé dans le piège : le piège du front uni, le piège du travail idéologique et politique du PCC et le piège de « l’amitié » du PCC.
Il en a été de même pour l’ancien président taïwanais Ma Ying-jeou qui s’était récemment rendu en Chine, et le président brésilien Lula qui s’est également rendu en Chine. Ils semblent avoir été piégés par la méthode « amicale » de Pékin. On pourrait avancer qu’ils ont été trompés et contrôlés psychologiquement par le PCC, sans le savoir. Car ils n’avaient pas cette lecture des méthodes du PCC
La visite d’Emmanuel Macron en Chine avait ses propres objectifs. Le plus grand objectif était de persuader le PCC de ne pas former d’alliance avec la Russie et, pour Xi Jinping, de ne pas se lier à Vladimir Poutine. Le deuxième objectif était de faire des affaires : signer un gros accord avec le PCC et vendre160 Airbus français d’un seul coup.
Entre Emmanuel Macron et Xi Jinping, qui trompe qui ?
Il semblerait qu’ils soient tous les deux gagnants. Cependant, en économie et en commerce, Xi Jinping pourrait être le seul gagnant ! Le PCC craint surtout « l’éloignement » dans le domaine économique et commercial avec les pays occidentaux. Ainsi, lorsqu’Emmanuel Macron a promis de lancer la deuxième ligne de production d’Airbus en Chine, il est possible d’imaginer à quel point Xi Jinping a été satisfait. Ajouter une ligne de production, c’est ajouter une connexion ligne de tirage: ce qui rapproche étroitement la France et le PCC. Il est possible d’affirmer que cela s’est vraiment révélé être une bonne affaire de faire payer en avance pour 160 Airbus français.
Quant à savoir si Emmanuel Macron peut persuader Xi Jinping de ne pas se lier à Vladimir Poutine et le PCC de ne pas former d’alliance avec la Russie, les choses ne semblent pas aller de soi. Car, dès le départ d’Emmanuel Macron, le ministre chinois de la Défense, Li Shangfu, est parti en visite en Russie. Li Shangfu aura des entretiens secrets avec le ministre russe de la Défense, Sergey Choïgou, et ils parleront inévitablement de l’aide du PCC à la Russie.
Sergey Choïgou est l’un des hauts responsables qui ont dirigé l’invasion russe de l’Ukraine. Des documents confidentiels américains récemment divulgués montrent que Xi Jinping et la Commission militaire centrale du PCC ont pris une décision en janvier de cette année : fournir à la Russie des armes létales et prétendre à tort que les armes militaires sont des produits civils et les transporter secrètement à la Russie par voie terrestre, maritime et aérienne.
Vladimir Poutine et la Russie deviendront-ils des victimes de Xi Jinping ?
En d’autres termes, Xi Jinping pourrait, apparemment, accepter l’appel d’Emmanuel Macron et ne pas fournir d’aide militaire à la Russie. Mais, selon la nature du PCC, Pékin agira inévitablement et soutiendra l’armée russe dans la poursuite de la guerre en Ukraine : avec une assistance militaire substantielle.
Pékin tirera également pleinement parti de cette guerre prolongée pour permettre au PCC d’obtenir davantage de gains diplomatiques et de renforcer le statut et le rôle au niveau international du PCC. Alors, Vladimir Poutine et la Russie deviendront essentiellement des victimes de Xi Jinping et du PCC, investissant tout leur pouvoir national dans une guerre qui n’a aucune chance de gagner, et finiront par tomber dans une situation tragique qui aura certainement du mal à se rétablir.
Emmanuel Macron a tenté de dissuader le conflit russo-ukrainien
Avant que la Russie n’envahisse l’Ukraine, Emmanuel Macron avait fait la navette entre Moscou et Kiev, essayant de dissuader la guerre, mais en vain. Vladimir Poutine a insisté pour suivre son propre chemin et est finalement parti en guerre. Emmanuel Macron a échoué à Moscou, peut-il encore réussir à Pékin ? Cela semble être encore un échec. Car, il ne peut pas contraindre le PCC de ne plus soutenir la Russie, ni dissuader Xi Jinping de lancer une guerre à travers le détroit de Taïwan.
Emmanuel Macron comprend-il les dessous de l’histoire ? Difficile de le savoir ! Cependant, l’histoire de l’assujettissement français et de la reddition due à l’apaisement avant la Seconde Guerre mondiale ne doit pas être oubliée par les Français. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que ce n’est qu’après que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont fait de grands sacrifices et vaincu l’Allemagne nazie que la France a pu se rétablir. Mais le gaullisme s’est révélé être en fait une rupture qui a pris ses distances avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, … Après plus d’un demi-siècle, si Emmanuel Macron renoue avec l’apaisement, cette fois contre la Chine communiste, apportera-t-il un désastre à la France ? Encore difficile à prédire.
Les Chinois « ont peur des fonctionnaires, les fonctionnaires ont peur des étrangers et les étrangers ont peur des Chinois »
Il convient de mentionner que la visite d’Emmanuel Macron à l’Université Sun Yat-Sen a en fait apporté trois avantages majeurs aux enseignants et aux étudiants de l’université. En un court laps de temps, tout l’établissement est passé des « toilettes turques aux toilettes assises ». Une route principale (prévue pour la promenade d’Emmanuel Macron à pied) a été rénovée. Une baisse des prix à la cantine de l’université pour tous les étudiants a été mise en place. Ce n’est pas qu’ Emmanuel Macron ait apporté une quelconque aide, mais plutôt que les autorités du PCC ont investi massivement pour embellir temporairement l’établissement, afin de plaire à Emmanuel Macron.
Cela montre la force redoutable des « forces étrangères ». Cependant, Zhongnanhai a deux poids deux mesures : les autorités peuvent plaire ou compter sur les forces étrangères, mais le peuple ne le peut pas. Tout cela semble revenir à la malédiction de la fin de la dynastie Qing : « les gens ordinaires ont peur des fonctionnaires, les fonctionnaires ont peur des étrangers et les étrangers ont peur des gens ordinaires ».
Rédacteur Fetty Adler
Collaborateur Jo Ann
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