Le froid arrive, les fenêtres restent fermées, l’air intérieur stagne, augmentant le taux de polluants présents. De plus, les sorties en extérieur se font plus rares. Pour conserver une bonne qualité de l’air intérieur, quelques astuces seront utiles.
Aérer tous les jours les pièces à vivre quel que soit le temps renouvelle l’air. Quand il fait froid, il faut le faire quand l’activité est terminée, par exemple, aérer la chambre à coucher le matin, la cuisine après le repas. Quelques minutes suffisent.
La fumée du tabac
Elle contient beaucoup d’éléments nuisibles à la santé, de plus, elle imprègne les murs, les rideaux, les habits, etc. Si l’idéal serait de ne pas fumer, sortir le temps d’une cigarette permet au fumeur qui souhaite limiter sa consommation, d’être plus attentif à celle-ci et d’éviter d’imprégner le lieu de vie. Au minimum, fumer à la fenêtre en veillant à ce que la fumée ne rentre pas évitera les dégradations dues à la fumée.
Pollution due à la fumée
Selon l’Organisation mondiale de la santé, « la fumée domestique à l’intérieur des habitations représente un grave risque sanitaire pour environ 3 milliards de personnes qui font cuire leurs aliments et chauffent leur logement à l’aide de combustibles à base de biomasse et de charbon. Elle estime que la pollution de l’air à l’intérieur des habitations était responsable de 3,8 millions de décès prématurés en 2016. »
La cuisson avec une cuisinière à gaz et la cuisson à l’huile sont les plus préjudiciables. Une hotte filtrante limite la dispersion des particules nocives. Aérer la cuisine durant la cuisson ou juste après est une autre alternative.
Le chauffage au bois : si la matière première produite à proximité est écologique elle peut être un polluant intérieur. C’est à l’allumage que la pollution est la plus élevée. Selon énergie-environnement Suisse, pour limiter la production de fumée au départ du feu, la bonne pratique consiste à allumer le feu par dessus. D’après leurs critères, les poêles les plus performants sont les poêles à accumulation en pierre ollaire ou en céramique. Ils chauffent moins vite la pièce mais gardent la chaleur plus longtemps.
Pour assurer le moins de pollution possible, l’entretien du matériel est capital et l’installation d’un filtre à particules limitera la pollution extérieure. Par sécurité, il est préférable d’installer un détecteur de monoxyde de carbone dans la maison.
Comment améliorer la qualité de l’air
Parfumer sa maison avec les bougies parfumées, l’encens et les sprays désodorisants n’est pas une bonne idée. Ce sont des produits odorants issus de la chimie qui n’améliorent pas la qualité de l’air.
Une étude menée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) révèle que la fumée de l’encens produit une concentration élevée de molécules chimiques cancérogènes durant la combustion et pendant l’heure suivante avant de diminuer sous l’effet de l’aération. La même étude affirme que les bougies sont moins polluantes mais elles émettent des particules plus fines.
Une publication de l’Anses explique que la diffusion des huiles essentielles par spray ou diffuseur peut être irritante pour les yeux et les voies respiratoires, particulièrement pour les personnes asthmatiques. Les huiles essentielles sont un concentré de plantes, c’est un vrai médicament. Pour parfumer la maison, verser régulièrement quelques gouttes d’huiles essentielles dans un pot pourri.
Il est possible de se tourner vers un purificateur d’air. Les ioniseurs purifient l’air en produisant des ions négatifs qui déposent les particules de l’air au sol. Les forêts et le bord de l’océan sont riches en ions négatifs naturels. Mais les ioniseurs produisent également de l’ozone qui est un gaz toxique. Les ioniseurs bas de gamme sont à déconseiller.
Les purificateurs d’air avec filtre HEPA et à charbon sont une bonne alternative. Certains peuvent avoir un filtre à eau qui humidifie en même temps, d’autres peuvent rafraîchir en été. Pour assurer une bonne qualité de l’air, il faudra changer les filtres chaque fois que cela est nécessaire malgré le coût.
Les plantes vertes apportent de l’oxygène durant la journée, c’est un élément positif à plusieurs égards dans une maison.
L’entretien de la maison
Une demeure propre limite beaucoup la pollution par la poussière et autres particules produites par l’activité humaine. Néanmoins, les produits utilisés peuvent nuire à la qualité de l’air.
Une étude menée par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, CSTB, en collaboration avec l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et cofinancée par l’ADEME démontre que les produits d’entretien industriels ou faits maison émettent des composés chimiques organiques volatils (COV). Les indications fournies par les fabricants ne sont pas complètes. Si la présence d’huiles essentielles dans les produits faits maison augmente les risques sanitaires potentiels, globalement, les produits faits maison sont moins toxiques que les produits manufacturés.
Pour limiter leur impact, il faut respecter les recommandations d’utilisation, éviter de mélanger plusieurs produits et aérer les pièces au moins 10 minutes pendant et après le nettoyage, été comme hiver. Il vaut mieux utiliser le nettoyage vapeur, les chiffons en microfibres ou humides qui ne demandent pas de produits d’entretien. En passant souvent l’aspirateur muni d’un filtre à particules à haute efficacité (HEPA) les petites particules et la poussière sont prises au piège.
Le mobilier et les peintures
Lors d’une rénovation, Il faut être attentif à l’amiante souvent présente dans les anciens immeubles. Dans le cas d’une présence d’amiante, des professionnels interviennent car cela demande une technique adaptée.
Il est préférable de choisir le printemps ou l’été pour peindre afin de pouvoir aérer les pièces. Le site science-environnement.com explique que «depuis le 1er janvier 2012, tous les nouveaux revêtements de sols et murs se sont vus apposer une étiquette " émissions dans l’air intérieur " qui détermine la toxicité du produit. Les peintures à l’eau sont dans la catégorie A+. Pourtant elles contiennent des COV qui prendront environ trois jours pour disparaître. Quant aux peintures glycéro, elles sont notées C et mettent environ 26 jours à dégazer. »
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié un rapport d’expertise remis le 14 septembre 2015. Elle révèle qu’il existe au moins 661 substances potentiellement émises par les produits d’ameublement dont plusieurs sont des perturbateurs endocriniens, allergènes ou cancérigènes.
C’est particulièrement dangereux pour les enfants. Les COV dégazent les premières semaines. Si possible, il est conseillé de laisser les nouveaux meubles dans un endroit aéré pendant quelques semaines. Une alternative écologique est d’acheter des meubles en bois massif ou d’occasion. Relooker des vieux meubles prend du temps mais donne une atmosphère chaleureuse et personnalisée.
En suivant ces conseils de base, l’air intérieur ne représente plus un risque sanitaire.
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