Il est impossible de vivre toute une vie sans être, à un moment donné, confronté à des difficultés. Comme l’a dit le Bouddha : « La vie est souffrance. » Ce n’est pas nécessairement une approche sombre de la vie. C’est juste faire face à la réalité. Au cours de notre vie, la façon dont nous réagissons lorsque nous sommes confrontés à des situations ou à des personnes défavorables est ce qui nous distingue les uns des autres.
Dans son livre Antifragile : Things That Gain from Disorder, le philosophe Nassim Nicholas Taleb explore le concept d’« antifragile ». Ce qu’il tente de mettre en avant est que pour survivre dans un monde dominé par le chaos et les incertitudes, il est impératif de surmonter les revers et de continuer à aller de l’avant, en devenant plus fort qu’avant. Ceci est le concept d’« antifragile ».
La théorie du cygne noir
Dans un précédent livre, Nassim Nicholas Taleb a fait référence au cygne noir comme étant un évènement inédit et imprévisible, avec un impact considérable sur la société et sur son fonctionnement et dont on pense à tort qu’il aurait pu être prédit et contrôlé.
La théorie du cygne noir désigne un événement improbable, dont l’impact sur la société est considérable et qui, considéré avec du recul, aurait pu être prédit et contrôlé. (Image : pixabay / CC0 1.0)
La situation actuelle de pandémie en est un parfait exemple. Alors que le coronavirus continue a littéralement impacter notre vie dans le monde entier, il est fort probable que, dans les mois à venir, diverses théories émanant de « spécialistes » prétendant relier les points invisibles et fournir une explication parfaite sur la façon dont tout cela s’est produit et sur ce que nous aurions pu faire de mieux pour y faire face, vont se multiplier sur internet.
Nassim Nicholas Taleb met l’accent sur la nécessité de se reconstruire et de se positionner, tout en considérant la gestion de telles situations comme un moyen pour s’épanouir et en sortir renforcé, plutôt que de simplement chercher à s’en remettre.
Les niveaux
En développant ce concept, Nassim Nicholas Taleb a classé toutes les personnes, organisations, concepts et systèmes en trois catégories.
1. Fragile
Les sujets qui entrent dans cette catégorie sont affaiblis par les cygnes noirs et finissent par y succomber. Ils n’ont pas la faculté de relever des défis, ni d’éviter tant soit peu le chaos. Ils se trouvent dans la situation de « l’épée de Damoclès » où la moindre erreur ou menace peut ébranler leurs fondations. Ils n’ont pas la capacité de s’adapter face à une situation négative. Les sujets faisant partie de cette catégorie peuvent être des personnes occupant des postes supérieurs, ou celles avec un plan hautement optimisé mais ne disposant pas d’un « pare choc » pour faire face à des scénarios inattendus, ou encore celles faisant partie d’énormes multinationales réduites à la paperasserie.
2. Résilient
Les sujets relevant de cette catégorie sont conditionné de façon à ne pas être affectés au stade où ils doivent faire face à des adversités inattendues. Nassim Nicholas Taleb utilise le phénix pour symboliser les sujets résistants. Les sujets résilients vont de pair avec les philosophes bouddhistes et stoïciens qui prônent une certaine « indépendance » face au changement. Ils ont la faculté de rebondir après l’adversité. Bien que cet état soit préférable à celui de fragile, Nassim Nicholas Taleb estime que cela ne suffira pas dans un environnement agité.
Les sujets sur la résilience s’accordent ave la pensée des philosophes stoïciens qui prônent une certaine « indifférence » face au changement. (Image : Capture d’écran / YouTube)
3. Antifragile
Les personnes ou concepts antifragiles ont été conçu(e)s ou développé(e)s pour tirer parti de situations défavorables. Ils ne se contentent pas de survivre à une situation de cygne noir, ils s’y épanouissent. Ils ont plus à gagner qu’à perdre face à l’adversité. Les qualités pour antifragile comprennent l’agilité et l’adaptabilité au changement. Pour ces sujets, moins signifie plus. Une autre caractéristique clé des sujets antifragiles est qu’ils sont hiérarchisés avec des redondances. Habituellement, les systèmes sont amorcés pour une efficacité maximale dans un cadre normal. Ils sont rarement équipés de redondances qui tiennent le coup dans des situations difficiles. Les systèmes antifragiles sont en fait, de par leur conception, « inefficaces » dans un cadre normal car ils sont conçus pour prospérer dans un cadre anormal, ce qui se produit généralement à un moment donné.
D’après medium.com : « L’anti-fragilité fait appel à l’amour de la spontanéité, à une prise constante de risques à mesure qu’ils se présentent, en tirant le meilleur parti de ses rencontres avec l’inconnu. Elle relègue le sens vers la force, la résilience et la ténacité plutôt que de concéder que la vie est bien mieux jouée sur le registre sécurisant de la sensibilité pragmatique ».
Ainsi, être antifragile est, selon Nassim Nicholas Taleb, ce que vous devez viser pour obtenir un succès substantiel dans un monde qui projette constamment l’incertitude et le chaos sur votre chemin.
Rédacteur Swanne Vi
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