Le monde retient son souffle pour vivre un événement de portée planétaire : les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Depuis la restauration des Jeux de la Grèce antique en 1896, l’évènement de retour tous les quatre ans, s’accompagne d’un cérémonial grandiose. Apportons un éclairage sur les divers symboles olympiques en vigueur.
Les anneaux olympiques
C’est le symbole olympique le plus connu. En fait, il est considéré comme le symbole olympique par excellence. Il se compose de cinq anneaux entrelacés, disposés sur deux rangées superposées, la première avec trois anneaux, le bleu, le noir, le rouge et l’autre avec deux anneaux, le jaune et le vert.
Les cinq anneaux représentent les cinq continents, ce qui souligne le caractère universel de l’olympisme. Les six couleurs, y compris le fond blanc, représentent l’ensemble des nations. Chaque nation pourra ainsi se reconnaître dans l’une des six couleurs. « Ces cinq anneaux représentent les cinq parties du monde désormais acquises à l’Olympisme et prêtes à accepter les fécondes rivalités. De plus, les six couleurs ainsi combinées reproduisent celles de toutes les nations sans exception. » a commenté le baron Pierre de Coubertin, le fondateur des Jeux olympiques modernes, et l’auteur des anneaux olympiques inaugurés en 1913.
Le drapeau olympique
Disposés sur un drapeau blanc, les anneaux deviennent le drapeau olympique, autre symbole olympique phare. Toujours sur fond blanc sans bordure, il mesure 2,06 m de long sur 60 cm de large. Ce drapeau « est présenté pour la première fois à la Sorbonne, à Paris, en 1914, lors du congrès célébrant les vingt ans de la renaissance des Jeux. » nous apprend l’encyclopédie Universalis. C’est en 1920 aux Jeux olympiques d’Anvers qu’il flottera pour la première fois, les Jeux olympiques prévus à Berlin en 1916 ayant été annulés à cause de la Première Guerre mondiale.
Selon un rituel bien établi, le drapeau olympique est hissé dans la ville hôte où il flotte pendant toute la durée des Jeux jusqu’à la cérémonie de clôture. Le protocole veut que le drapeau soit remis au maire de la future ville hôte. Aux Jeux de Tokyo en 2021, le drapeau fut remis à la maire de Paris, comme cette ville allait accueillir les Jeux olympiques et paralympiques 2024.
La flamme olympique : le plus spectaculaire des symboles olympiques
La cérémonie de la flamme olympique qui reste allumée durant la totalité des Jeux, apparaît pour la première fois en 1928, lors des Jeux d’Amsterdam. L’allumage rituel d’un feu perpétue la tradition née à Olympie, où était voué un culte à Hestia, déesse du foyer et du feu sacré.
La flamme olympique est donc allumée en Grèce à l’aide des rayons du soleil et d’un miroir parabolique, par des femmes incarnant des prêtresses vêtues de blanc. La grande prêtresse présente la flamme allumée au monde. S’ensuit alors un relais de la flamme qui traverse divers pays et continents. La cérémonie de la flamme olympique transmet un puissant message de paix et d’unité et c’est probablement l’un des symboles olympiques les plus spectaculaires.
La devise olympique
La devise olympique initiale composée de trois mots latins Ciltius, altius, fortius qui signifient : Plus vite, plus haut, plus fort, fut proposée au Comité International Olympique (CIO) par Pierre de Coubertin en 1894. La formule lancée le 7 mars 1891 par Henri Didon, prêtre dominicain, directeur du collège d’Arcueil, avait attiré l’attention du célèbre baron. Ce dernier assistait alors à une rencontre sportive entre écoles religieuses et écoles laïques.
Pierre de Coubertin et le prêtre pédagogue se sont liés d’amitié. Les deux hommes s’accordaient à exalter l’excellence et le dépassement de soi à travers le sport. Devenir plus fort ne voulait pas dire nécessairement gagner, mais plutôt dépasser ses propres limites. « Retenons, Messieurs, cette forte parole, l’important dans la vie, ce n’est point le triomphe mais le combat. L’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu. » Telles sont les paroles attribuées à Pierre de Coubertin.
Cependant, au fil du temps, le culte de la performance et la montée du dopage ternissaient l’image des Jeux. Le 20 juillet 2021, la modification de la devise olympique est approuvée à Tokyo. La nouvelle devise se lit en latin : Ciltius, altius, fortius-communiter et en français : Plus vite, plus haut, plus fort - ensemble. Le mot « ensemble » précédé d’un tiret est ajouté à la devise initiale. Le Comité International Olympique a voulu mettre l’accent sur l’importance de la solidarité et des qualités humaines à développer à travers le sport.
Le serment olympique
Le serment olympique est prononcé par les athlètes lors de la cérémonie d’ouverture. À l’origine, il fut écrit par Pierre de Coubertin, soucieux de respecter la tradition grecque où les participants prêtaient serment devant Zeus. Pour le rénovateur des Jeux, prêter serment solennellement était nécessaire « sous peine de voir se dessiner et s’accélérer la déchéance de nos sports par des éléments corrupteurs ». Le premier serment fut prêté aux Jeux olympiques d’Anvers en 1920 : « Nous jurons que nous nous présentons aux Jeux olympiques en concurrents loyaux, respectueux des règlements qui les régissent et désireux d’y participer dans un esprit chevaleresque pour l’honneur de nos pays et la gloire du sport. »
Le serment compte parmi les symboles olympiques ayant subi les modifications les plus significatives au fil des années. Le texte élaboré aux Jeux olympiques de Tokyo de 2021 en témoigne : « Nous promettons de prendre part à ces Jeux olympiques en respectant et en suivant les règles, dans un esprit de fair-play, d’inclusion et d’égalité. Ensemble, nous sommes solidaires et nous nous engageons pour un sport sans dopage, sans tricherie et sans aucune forme de discrimination. Nous le faisons pour l’honneur de nos équipes, dans le respect des principes fondamentaux de l’Olympisme, et pour rendre le monde meilleur grâce au sport ». Notons en particulier que l’expression « nos pays », utilisée en 1920, s’est transformée en « nos équipes ».
L’hymne olympique
C’est l’hymne qui retentit au moment où le drapeau olympique est hissé. Joué pour la première fois à Athènes en 1896, c’est le plus ancien des symboles olympiques. L’œuvre provient de deux artistes grecs majeurs, le compositeur Spyros Samaras et le poète grec Kostis Palamas. Oublié pendant 60 ans, cet hymne est finalement adopté comme hymne officiel par décision du Comité International Olympique. Il sera rejoué aux Jeux olympiques de Rome en 1960. Les paroles sont chantées soit en version originale, à savoir en grec, soit traduites dans la langue du pays hôte. Voici la traduction française de la première strophe :
Esprit antique et éternel, créateur auguste
De la beauté, de la grandeur et de la vérité
Descends ici, parais, brille comme l’éclair,
Dans la gloire de la terre et de ton ciel. »
De telles paroles placent les Jeux olympiques modernes dans une dimension dépassant le cadre d’une simple pratique sportive collective. L’olympisme, par le jeu des symboles olympiques, incarne résolument les valeurs liées à l’excellence, l’amitié et le respect.
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.