Chaque année une fête des plus populaires, la fête de la chandeleur, est célébrée le 2 février. Quelle est l’origine de cette fête ? N’est-elle qu’un rendez-vous gourmand, une dégustation de crêpes accommodées de mille façons ? Il serait intéressant de se demander d’ailleurs pourquoi nous mangeons des crêpes à la chandeleur.
Une fête aux origines païennes
La fête de la chandeleur est probablement d’origine latine. Dans la Rome antique existait une fête célébrée aux alentours du 15 février. Il s’agissait de la fête des « Lupercales » qui permettait d’invoquer le pouvoir purificateur de Lupercus, dieu de la fécondité. Les jeunes gens organisaient des processions aux flambeaux très festives dans les rues. Les Celtes eux, honoraient la déesse Brigit en effectuant une sorte de fête des chandelles dans les champs pour purifier la terre au sortir de l’hiver, en vue des semailles. D’autres traditions qui se rattachent au culte de l’ours sortant de l’hibernation sont évoquées comme sources possibles de la fête.
Une fête devenue chrétienne au fil du temps
Peu à peu, la fête chrétienne est venue supplanter et remplacer la fête païenne. Dès le IVe siècle, les croyants avaient pris l’habitude de participer à des défilés aux flambeaux. C’est le pape Gélase 1er qui en 472 a officialisé la « fête des chandelles », du latin « festa candelorum ». Depuis lors, chaque année, la fête de la chandeleur est célébrée le 2 février. Dans le calendrier, cette fête correspond à la « Présentation ». Selon la tradition biblique, l’enfant Jésus a été présenté au Temple 40 jours après Noël. Quand les parents de Jésus, Marie et Joseph le présentèrent, le grand-prêtre Siméon comprit que cet enfant n’était pas ordinaire et selon l’évangéliste Luc, il a déclaré « Maintenant, Seigneur, tu peux me laisser m’en aller dans la paix. Moi qui suis ton serviteur. Car mes yeux ont vu Celui qui vient nous sauver : Il est la lumière pour éclairer toutes les nations, et il est la gloire d’Israël, ton peuple. » (Luc 2,22-32)
En outre le pape Gélase 1er eut l’idée de distribuer des galettes aux pèlerins venus célébrer les festivités à Rome pour les soulager de la fatigue. La coutume de consommer des crêpes lors de la fête de la chandeleur serait issue de cet épisode.
Un symbolisme affirmé
La dimension religieuse de la fête de la chandeleur peut sembler lointaine de nos jours. Cependant le symbolisme demeure. La forme ronde et la couleur des crêpes évoquent le disque solaire et le retour de la lumière. En effet, les jours rallongent en février. Le Christ représente la lumière du monde pour les chrétiens. Les chandelles ou cierges bénis dans les églises puis ramenés dans les foyers apportent la lumière et éloignent les forces du mal.
Une autre symbolique associée à la chandeleur est prédominante : la symbolique de la purification. D’ailleurs le mot « février » vient du latin « februare » qui veut dire « purifier ». La présentation de l’Enfant Jésus correspondrait à la purification de la Vierge Marie dont les « relevailles » ont eu lieu 40 jours après la naissance de Jésus. 40 jours après l’accouchement, les femmes de la tradition juive étaient censées reprendre leurs activités habituelles. Avant ce laps de temps, elles étaient considérées comme impures. La Vierge Marie a voulu en toute humilité respecter la loi en vigueur.
Les rituels de la chandeleur ancrés dans la tradition
Les crêpes de la chandeleur s’accompagnent de rituels amusants reposant sur diverses croyances. Par exemple l’une d’elles consiste à tenir dans la main gauche un anneau d’or lors de la confection de la crêpe tenue de la main droite. Une telle attitude garantit une bonne récolte pour l’année à venir ! L’anneau d’or est devenu une pièce d’or. Si point ne veux de blé charbonneux, mange des crêpes à la Chandeleur, dit le proverbe… Une autre coutume propose que la première crêpe soit rangée en haut d’une armoire jusqu’à l’année suivante en signe de prospérité. Serait-ce une résurgence des anciennes croyances romaines ? De nos jours lorsque nous faisons sauter les crêpes dans la poêle avec le plus de dextérité possible, peut-être faisons-nous revivre ces habitudes ancestrales…
Un autre dicton populaire : « À la Chandeleur, Quéré fait des crêpes jusqu’à pas d’heure. » laisse entendre que consommer des crêpes le 2 février tient lieu de porte-bonheur.
La fête de la chandeleur, au-delà de sa valeur gustative, incite à l’espoir, à la prospérité et au partage. C’est peut-être le secret de cette célébration si chaleureuse.
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