Les circuits courts suscitent un certain engouement depuis quelques années. Pendant la période présente de crise sanitaire due au Covid-19, appelée aussi « virus de Wuhan », leur succès semble s’affirmer.
Comment définir un circuit court ?
On parle de circuit court pour tout type de vente présentant un intermédiaire au plus.
Selon la définition officielle du Ministère de l’Agriculture, le circuit court est « un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par vente directe du producteur au consommateur, soit par vente indirecte, à condition qu’il y ait un seul intermédiaire ».
La vente en circuit court est une forme de commercialisation très ancienne. Délaissée au profit de la grande distribution, elle « connaît depuis une quinzaine d'années un certain essor » d’après le rapport de l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie paru en juin 2017.
Les produits commercialisés en circuits courts sont surtout des produits agricoles et horticoles tels que la viande, les légumes, le miel le pain.
Les ventes en circuit court peuvent inclure la vente au marché, vente dans les foires et salons, vente à la ferme, vente en points de vente collectifs, vente à distance (par correspondance, internet). « En 2010 21% des exploitants vendent en circuit court » et « la vente à la ferme est le mode de commercialisation principal ».
Sur le plan géographique, « c'est en Corse et dans les départements d'outre-mer que ce type de commercialisation traditionnelle est le plus ancré. » peut-on lire sur le site Agreste, Primeur, site de statistique agricole du Ministère de l’Agriculture, numéro 275, janvier 2012.
Quels sont les avantages du circuit court ?
Pour le producteur, le circuit court permet une meilleure maîtrise du prix de vente et des débouchés. Sa marge bénéficiaire devrait être plus large et son indépendance économique plus importante. « Le producteur peut réaliser la commercialisation de ses produits en nom propre ou par le biais d'une autre entité juridique que celle de l'exploitation » explique l’auteur du site Agreste cité plus haut.
Avec le circuit court le consommateur bénéficie d’un prix plus juste, d’un produit plus frais et plus sain. En s’adressant au producteur le client aura une meilleure connaissance du produit, car le circuit court favorise le contact direct avec le consommateur.
De nombreux observateurs estiment que le lien social est maintenu grâce au circuit court.
Enjeux économiques et environnementaux
Les circuits courts se présentent sous des formes variées notamment les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne). Celles-ci contribuent à stimuler l’emploi sur le territoire. Ce sont des structures nées d’un partenariat entre un groupe de consommateurs et une exploitation agricole. Les exploitants s’engagent à livrer aux « consom’acteurs » des paniers de fruits et légumes frais. Les AMAP auraient permis de créer « quarante emplois pour les familles adhérentes »* en Haute Normandie.
Le dynamisme économique impulsé par les circuits courts s’accompagne d’une conscience environnementale forte.
« 10 % des exploitations commercialisant en circuit court pratiquent l’agriculture biologique (contre 2% en circuit long) », indique l’auteur du dossier de l’ADEME évoqué précédemment.
Si l’ADEME reconnaît le potentiel des circuits courts en matière d’alimentation éco-responsable, elle émet des réserves sur la capacité de ce mode de distribution à réduire les gaz à effet de serre.
Car «plus de proximité ne signifie pas nécessairement moins d’émissions de gaz à effet de serre si les moyens de transports utilisés sont inadéquats» rapporte l’Agence.
Les collectivités gagneraient donc à poursuivre leur accompagnement auprès des producteurs et des consommateurs.
En valorisant une agriculture plus raisonnée et une consommation plus éthique, les circuits courts n’ont-t-ils pas restauré le lien entre santé, alimentation et environnement ?
* Source : CIRCUITS COURTS ALIMENTAIRES Enjeux économiques et perspectives pour les territoires Aurore ROBINET Sous la direction de Denis STOKKINK, 2015
Soutenez notre média par un don ! Dès 1€ via Paypal ou carte bancaire.