Pandas géants Leilei et Xiaoshao. 10 juin 2022, Ueno Zoo, Tokyo. (Image : wikimedia / Tokuzo à Edomura / CC BY-SA 4.0)
Le milliardaire new-yorkais John Catsimatidis s’est donné pour mission de faire venir des pandas au zoo de Central Park, arguant que ces animaux populaires attireraient des millions de dollars d’activité économique et contribueraient à revitaliser le Lower Manhattan, qui peine à se remettre de la pandémie de Covid-19.
« Je viendrai même les récupérer », a déclaré John Catsimatidis au NY Post, ajoutant : « les enfants n’ont rien à attendre de la ville de New York à l’heure actuelle. Ce sera un symbole de paix et de culture ».
Ce que John Catsimatidis défend, c’est ce que l’on appelle la Diplomatie du panda, c’est-à-dire la pratique de la Chine consistant à envoyer des pandas géants dans d’autres pays en signe d’amitié et de coopération.
De 1941 à 1984, la Chine a fait don de pandas à d’autres pays. Toutefois, suite à un changement de politique, la situation a changé en 1984, date à laquelle Pékin a cessé officiellement sa politique de dons. À la place, les pandas font l’objet de prêts de longue durée. Les zoos du monde entier paient plus d’un million de dollars par an et par panda.
John Catsimatidis a déclaré qu’il était déjà en contact avec l’ambassadeur de Chine, avec lequel il travaille pour faire venir les animaux à New-York.
Ce n’est pas la première tentative de Diplomatie du panda de la part de John Catsimatidi. En 2017, il a exhorté le président de l’époque, Donald Trump, et ses fils Donald Jr. et Eric Trump, à se joindre à un effort visant à importer deux pandas dans la ville de New York.
Retour des pandas en Chine
Ces dernières années, de plus en plus de pandas ont quitté divers zoos des Etats-Unis pour retourner en Chine, de sorte qu’il ne reste plus que quatre pandas dans un zoo d’Atlanta.
Au début du mois de novembre, les pandas Mei Xiang, Tian Tian et leur petit Xiao Qi ont été renvoyés en Chine après un séjour de plusieurs années au zoo national de Washington, suite à l’échec des négociations pour les garder aux États-Unis.
Nombreux sont ceux qui considèrent la perte de ces animaux comme une nouvelle preuve de la détérioration des relations entre la Chine et les États-Unis. Toutefois, le chef du parti communiste, Xi Jinping, a récemment indiqué qu’il était disposé à prêter d’autres pandas aux zoos américains.
Peu après le retour en Chine du trio de pandas du zoo national de Washington, Xi Jinping a déclaré qu’il était ouvert à l’envoi d’autres pandas, qualifiant les animaux d’« envoyés de l’amitié entre les peuples chinois et américain ».
Lors d’un dîner organisé par le Comité national sur les relations sino-américaines et le Conseil d’affaires sino-américain, Xi Jinping aurait aussi déclaré : « Nous sommes prêts à poursuivre notre coopération avec les États-Unis sur la conservation des pandas et à faire de notre mieux pour répondre aux souhaits des Californiens afin d’approfondir les liens d’amitié entre nos deux peuples », ajoutant : « on m’a dit que de nombreux Américains, en particulier des enfants, étaient vraiment réticents à l’idée de dire au revoir aux pandas, et se sont rendus au zoo pour les voir partir. »
La ville en a vraiment besoin
John Catsimatidis a déclaré au Daily Mail : « la ville en a vraiment besoin », ajoutant que des négociations réussies démontreraient un « désir de paix dans le monde » entre les États-Unis et la Chine.
Il a qualifié tout accord potentiel de « paix grâce aux pandas ».
John Catsimatidis devait s’exprimer lors d’une conférence de presse prévue le 21 novembre au Carnegie Hall de New York, aux côtés de l’ambassadeur de Chine aux États-Unis.
En cas de succès, John Catsimatidis affirme qu’une exposition de pandas à New York « rivaliserait avec la Statue de la Liberté » en tant qu’emblème de la ville et contribuerait à remplir les caisses de la ville, qui sont mises à rude épreuve par le fardeau que représente l’accueil de milliers d’immigrés, en plus de l’explosion des coûts de fonctionnement de la ville.
Selon John Catsimatidis, la prochaine étape après sa conférence de presse, consistera à créer une commission chargée de faciliter un éventuel transfert des animaux de Chine à New York.
