Conter une histoire est aussi vieux que l’humanité et permet de transmettre les valeurs et les connaissances de la société et de la famille. (Image : Darkmoon_Art / Pixabay)
Éloigner les enfants des écrans qui les attirent tant n’est pas une chose facile. Leur offrir un livre, c’est un cadeau plein de magie, de découverte et de partage. Partage ? L’enfant ne sait pas lire, c’est l’adulte qui va l’introduire à la lecture. Le Graal, c’est quand l’enfant raconte l’histoire à l’adulte et qu’il commence à lire seul avec plaisir.
Beaucoup de parents se rendent compte que les écrans sont nocifs pour leurs enfants. Il est difficile d’y échapper, d’autant plus que les adultes sont eux-mêmes addicts. Or, les enfants apprennent en imitant. Par conséquent, si les parents ne souhaitent pas que leurs enfants se collent devant les écrans, il faut leur montrer l’exemple et leur donner des alternatives.
C’est là que le dicton « les enfants vous changent la vie » prend tout son sens. Cela demande un investissement personnel. En intérieur, l’enfant a besoin de jouer, de participer aux tâches ménagères (oui, oui) et de moments plus tranquilles. C’est le moment idéal pour prendre un livre.
Ouvrir un livre, c’est ouvrir une porte. Un livre n’est pas quelque chose d’anodin. Se plonger dans un livre, c’est pénétrer dans un univers. Qu’il soit de découverte, d’apprentissage, de rêve ou de recette, le livre a une interaction avec le lecteur. Regarder un écran agit aussi sur la personne qui regarde mais pour qu’un livre agisse, la personne doit lire, donc être active. De plus les mots stimulent l’imaginaire, la créativité alors qu’une image ou un film fixent ce qu’ils représentent, limitant l’imagination. C’est pourquoi il est important de transmettre l’amour du livre aux enfants.
Les livres aux images réalistes et harmonieuses permettent aux bébés de découvrir les animaux, les véhicules, les vêtements, les aliments et d’apprendre leur nom. (Image : 2081671 / Pixabay)
Quel livre offrir à un bébé ou un jeune enfant ?
Les différentes connexions entre les neurones du cerveau se font jusqu’à vingt-et-un ans. Le bébé et le jeune enfant n’ont pas de repère autre que ce qu’ils découvrent. De plus, leur mémoire n’est pas encore développée. C’est pourquoi ils aiment regarder encore et encore les mêmes livres.
Offrir un livre d’images réalistes et harmonieuses permet aux bébés de découvrir les animaux, les véhicules, les vêtements, les aliments, d’apprendre leur nom et de faire plus facilement le rapprochement entre l’image et la réalité. Les imagiers du Père Castor aux éditions Flammarion sont bien dessinés et certains ont des textes français-chinois ou français-arabe, etc.
Un livre d’image montrant des bébés avec des émotions différentes ou faisant des activités leur permet de s’identifier et de mettre des mots sur ce qu’ils vivent. Quand ils auront acquis le langage, il leur sera facile de dire « je suis en colère, je suis triste, j’ai faim, je suis heureux, je t’aime… » Pour cela, l’adulte fera le lien entre l’image et le comportement du jeune enfant.
Sur le site boxlittlemontessori.com se trouve une collection de livres qui traitent des émotions, pour bébé et jusqu’à six ans.
Marie Curie est une physicienne et chimiste polonaise, naturalisée française par son mariage avec le physicien Pierre Curie en 1895. (Image : wikimedia / CC BY-SA 4.0)
Quel livre offrir à un enfant d’âge scolaire ?
Maria Montessori, une pédagogue italienne, a créé une méthode d’éducation qui tient compte du développement de l’enfant. Pour elle, un enfant a besoin de s’ancrer et n’est pas capable de faire la différence entre réel et imaginaire avant cinq à six ans. Elle propose de choisir des livres d’histoires vraies, notamment pour les six neuf ans.
Par exemple Les malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur. Ce titre connu de tous mais si peu lu est amusant même pour l’adulte qui le raconte. Cette suite de petites histoires raconte des histoires d’enfants et les enfants, filles ou garçons, les aiment bien.
Vers neuf ans, des livres qui parlent des grands hommes et des femmes célèbres donnent une ouverture sur la culture et pourquoi pas, sont des exemples à suivre. Ainsi, l’histoire de porteurs de paix et d’amour comme saint François d’Assise, Gandhi et Alexandra David-Néel ou de grands scientifiques comme Albert Einstein et Marie Curie.
Les livres « Waldorf » ont des dégradés de couleurs et les personnages ont peu de traits pour permettre à l’enfant de développer son imagination. (Image : Darkmoon_Art / Pixabay)
Pour Rudolf Steiner, philosophe et contemporain de Maria Montessori, l’enfant développe d’abord son corps et ses organes avant de développer son intellect. Pour lui, les petits enfants sont en relation avec le monde des fées, de la nature et de la vie simple. Il propose des contes proches de la nature avec des nains, des fées et des animaux.
Vers huit ans, l’enfant commence à faire la différence entre lui et les autres. Il perçoit ses émotions et ses sentiments plus clairement. C’est le moment d’offrir des livres de contes ayant des notes philosophiques comme le conte Les trois oranges ou le conte Le kouglof aux pommes de Nienke van Hichtum qui propose une recette du kouglof à la fin du livre. Ces contes se trouvent aux éditions Triades et Aethera.
Il y a bien sûr beaucoup d’autres idées, à chaque enfant son livre. L’important c’est qu’il puisse aimer lire et se rappeler des moments partagés autour d’un livre. Le livre 100 grands livres pour les petits de Raphaële Botte et Sophie Van Der Linden se réfère à 100 histoires de notre patrimoine culturel pour les enfants de trois à six ans. C’est un livre assez intéressant car chaque histoire proposée est accompagnée d’un résumé.
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