Si tous les pays ne célèbrent pas leurs mères, traditionnellement chacun aime et respecte sa mère pour son dévouement, son amour et l’éducation qu’elle transmet tout au long de sa vie. Dans l’Antiquité, les Grecs célébraient Rhéa, mère de tous les dieux et les Romains fêtaient les Matralia, fêtes dédiées à Mater Matuta « mère du matin, mère de la bonne heure », en l’honneur des femmes et des mères. Ces réjouissances ont disparu petit à petit avec l’arrivée de la religion chrétienne. Néanmoins, le mois de mai reste le mois de la sainte vierge, mère de Jésus-Christ.
C’est un gâteau à base de pâtes d’amandes et de fruits secs surmonté de onze petites boules de pâtes que l’on fait aussi pour Pâques. Pour la fête des mères on y ajoute des fleurs de violettes si on en trouve. (Image : wikimedia /CC BY-SA 3.0)
Les premières traces d’une fête des mères se trouvent en Angleterre
La « Refreshment Sunday » était fêtée le quatrième dimanche du carême. C’est le seul jour où l’on pouvait faire la fête. En 1534, l’église anglicane qui s’était séparée de l’église catholique et donc de l’emprise du pape renomma la fête « Mothering Sunday ».
C’était le seul jour de congé pour les serviteurs des grands propriétaires. Ceux-ci recevaient un « Simnel cake », un gâteau aux fruits secs et à la pâte d’amande décoré de violettes en sucre. Ils cueillaient des fleurs sur le chemin de la maison et les offraient à leur maman. De nos jours, les femmes préparent ce gâteau qu’elles offrent à leur maman accompagné de jolies cartes de voeux.
Aux U.S.A., Julia Ward Howe, auteur américain, oeuvra pour créer une fête des mères et de la paix à Boston en 1872. Mais ce fut en 1914 que le président Wilson instaura officiellement le deuxième dimanche du mois de mai comme fête des mères américaines grâce à Anna Jarvis qui, durant près de dix ans, ne se lassa pas d’écrire des milliers de lettres aux hommes publics afin d’obtenir cette journée.
Par la suite, beaucoup de pays adoptèrent cette fête à la même date. C’est le cas du Canada, de la Belgique, hormis la région anversoise qui la fête le 15 août, jour de Marie, et de la Suisse pour ne citer qu’eux.
En France, Napoléon évoquait l’idée d’une fête des mères célébrée au printemps
L’idée mûrissait dans les têtes, on voyait en elle le symbole d’une France féconde suite aux pertes dues aux guerres de 1870 et 1914. Les américains, qui étaient dans les tranchées, mirent un œillet blanc à la boutonnière le deuxième dimanche de mai 1917. Cela marqua les esprits et le colonel Croix-Laval proposa, en 1918, à Lyon de fêter les mères de France.
Cette idée fut soutenue par les nationalistes, mais ce n’est qu’en 1926 que la cérémonie fut enfin officialisée au niveau national. Actuellement, cette journée n’a plus rien de politique et se fête en toute intimité le dernier dimanche de mai, sauf si elle coïncide avec le jour de la Pentecôte. Dans ce cas, elle a lieu le premier dimanche de juin.
Cette année, ce sera le dimanche 26 mai. En général, la fête est très suivie et en Guadeloupe, par exemple, tout le monde attend l’élection de la meilleure maman de l’année.
Comme les Européens, les Vietnamiens célèbrent aussi la fête des Mères. C’est la fête du Vu Lan au 15ème jour du 7ème mois lunaire.
Le lys que plantaient les mères de Chine est aussi la fleur de la Vierge Marie. (Image : Hans Benn / Pixabay)
En Chine, il n’y avait pas de fête des mères mais une expression « 百 善 孝 为 先 bǎi shàn xiào wèi xiān » : « La piété filiale est la plus importante de toutes les vertus ». Cette vertu se reflète tous les jours de l’année durant toute sa vie.
À Hongkong, ex-colonie anglaise, on fêtait les mères comme dans tout le Royaume Uni. En 1997, la concession est rétrocédée à la Chine et la fête s’est continentalisée. Les enfants offrent des œillets et une carte de vœux.
Mais depuis quelques années, une centaine d’érudits chinois plaide pour que la fête soit déplacée le jour de l’anniversaire de la célèbre mère du philosophe Mencius (Mèng Zǐ, IIIème siècle av. J.-C.), et que l’œillet soit remplacé par le lys, fleur que les mères plantaient dans l’ancien temps lorsqu’un enfant quittait la maison.
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