Le sapin de Noël, véritable icône du mois de décembre, apparaît dans les rues, les foyers et les centres commerciaux. Il annonce sans équivoque la fête de Noël. Comment expliquer la notoriété de l’arbre appelé souvent le « roi de la forêt » ? D’où provient la coutume du sapin de Noël ?
Rites païens
2 000 ans avant notre ère, les Celtes pratiquaient le culte du solstice d’hiver, correspondant au 25 décembre, jour le plus court de l’année. Ils décoraient un épicéa et suspendaient à l’arbre des fruits et des fleurs en hommage aux dieux. Symboliquement l’épicéa, arbre toujours vert, représente la vitalité. La date du 25 décembre annonce la vie et le renouveau puisqu’à partir de cette date les jours rallongent. Le 25 décembre, les peuples germaniques célébraient eux aussi une fête appelée « Yule », ce qui signifie « solstice ».
Les Romains fêtaient les « Saturnales » en l’honneur du dieu Saturne entre le 17 et le 24 décembre. Ils décoraient leurs maisons avec des conifères, donc des arbres verts et s’offraient des cadeaux. Les légendes antiques associaient généralement la fin de l’année au culte d’un arbre de vie constituant l’axe du monde.
Naissance du sapin de Noël
En 354 ap. J.-C. l’Église catholique institue la date du 25 décembre comme célébration de la Nativité, la naissance du Christ. La fête de Noël vient concurrencer alors les fêtes païennes. La légende raconte que le moine Saint Boniface, voulant montrer aux communautés locales la supériorité du christianisme, fit abattre un chêne vénéré par les tribus germaniques. C’est alors qu’à sa place surgit un jeune sapin. Convaincu qu’il s’agissait d’un miracle le moine demanda aux intéressés de transporter des sapins chez eux et de les décorer à l’aide de cadeaux symboles de bienveillance et de générosité. Le sapin serait devenu ainsi l’arbre de Noël par excellence, l’arbre de l’enfant Jésus. La coutume du sapin de Noël était née. Les circonstances se seraient déroulées vers l’an 724.
Dans les mystères, scènes de la Bible jouées sur le parvis des églises au Moyen Âge, un arbre représentant l’arbre du paradis ou arbre de vie trônait au milieu de la place des villages. C’était un arbre sur pied, un pommier de préférence décoré de pommes rouges, allégories du fruit défendu. En plein hiver à la fin décembre, trouver un pommier n’était pas chose facile, seul un sapin ou un épicéa convenait. Sa forme triangulaire rappelait aux chrétiens la Trinité. De plus l’arbre de vie était assimilé au Christ qui donne la vie.
De quand datent les premiers sapins décorés ?
Le sort du sapin de Noël est lié nécessairement à la décoration. Les premiers textes mentionnant des sapins décorés remontent au XVIe siècle en 1521, en Alsace, dans la ville de Sélestat. « Comment on dresse les mais (sapins) ? De même, le soir de Noël les gardes forestiers apportent les mais. La nuit, les messagers, les courriers et les sergents aident l’échanson à le dresser et à le décorer avec des pommes et des hosties », peut-on lire dans un livre de comptes de la cité du Bas-Rhin.
Peu à peu la coutume du sapin de Noël s’installe et se répand dans l’Hexagone. L’arbre est paré de décorations. La reine de France, Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, aurait fait installer un sapin décoré à Versailles en 1738. Plus tard, la reine Victoria, d’origine allemande, répand la mode du sapin à Londres. La tradition s’étend en Europe et en Amérique du Nord.
Le sapin se démocratise et connaît un succès commercial
Après 1870, la coutume du sapin de Noël se développe en France, suite à l’arrivée d’immigrants venus d’Alsace-Lorraine où la tradition existait déjà. Après le XIXe siècle, l’apparition de l’électricité facilite les décorations en tous genres. Boules, guirlandes, étoiles dorées illuminent les sapins. Dans la France d’après-guerre les entreprises instaurent la tradition de l’arbre de Noël.
De nos jours, pour célébrer les fêtes de fin d’année, les foyers français privilégient l’achat de cet arbre devenu l’icône incontournable du mois de décembre. Le succès commercial est au rendez-vous. Plus de 6 millions de sapins sont achetés chaque année selon le cabinet Kantar, une entreprise de sondage. La même source précise qu’« en 2019 les Français ont dépensé en moyenne 27,23 € pour acheter un sapin, ce qui représente un chiffre d’affaires global de 158 millions d’euros ».
La décoration du sapin de Noël s’apparente désormais à un rituel des temps modernes. De plus l’enquête révèle que : « Les Français achètent leur sapin de plus en plus tôt. En 2019, 53 % des sapins avaient été vendus avant le 9 décembre. Près de 10 % avaient été décorés dès le mois de novembre (deux fois plus qu’en 2018) ».
Certes, le sapin artificiel, plus pratique et économique est de plus en plus employé. Il reste moins écologique toutefois. Le sapin naturel avec sa prestance et son authenticité contribue à créer la magie unique de Noël.
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