Le troisième dimanche de juin, en France et dans bon nombre de pays à travers le monde, petits et grands s’ingénient à honorer l’auteur de leurs jours à l’occasion de la traditionnelle fête des pères. D’où vient cette tradition ? Une simple réplique de la fête des mères ? Découvrons ensemble une histoire qui peut s’avérer surprenante.
Les origines religieuses de la fête des pères
Comme beaucoup de fêtes traditionnelles, la fête des pères puise ses sources dans les croyances religieuses. De nombreuses sources laissent apparaître que le christianisme tend à glorifier l’image paternelle : le Créateur est assimilé à « Dieu le Père » tandis que la théologie chrétienne repose sur la Trinité avec ses trois figures distinctes, à savoir le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Abraham, le patriarche biblique dont se réclament les traditions juives, chrétiennes et musulmanes représente le Père des nations par excellence…Dans la tradition catholique, le Pape, chef de l’Église, s’appelle aussi « le Saint Père » et pour s’adresser aux prêtres les fidèles disent : « mon Père ».
La fête des pères serait née en France au XVe siècle. Il s’agissait à l’époque de rendre un culte à Joseph, considéré non seulement comme l’époux de Marie mais surtout comme le père nourricier de Jésus, Nutritor Domini en latin. La fête de la Saint-Joseph fixée au 19 mars rend hommage aux pères, Joseph incarnant la figure paternelle idéale. Puis peu à peu, la fête religieuse dédiée aux pères tombe dans l’oubli pour renaître au XXe siècle sous une forme assez inattendue.
Petit clin d’œil de l’histoire, notons que dans certains pays à forte empreinte catholique, tels que l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Suisse (Canton du Tessin), le Liechtenstein, la fête des pères continue à être célébrée le 19 mars.
Des origines plus commerciales
C’est aux Etats-Unis qu’est célébrée la première fête des pères non religieuse. L’idée vient d’une institutrice, Sonora Smart Dodd, qui souhaite rendre hommage à son père veuf ayant élevé seul ses six enfants. Elle réclame une célébration comparable à la fête des mères déjà en vigueur dans le pays. Les pasteurs de la région, favorables à l’idée, instaurent dès lors une fête des pères le troisième dimanche du mois de juin. Ainsi donc la première fête des pères non religieuse a lieu le 19 juin 1910. L’engouement et le succès commercial aidant, la fête finit par être officialisée par le Président Nixon en 1962. Le Father’s Day devient un jour férié.
En France, curieusement, c’est à un fabricant de briquet que l’on doit l’invention de la fête des pères. Le responsable de l’entreprise Flaminaire, Michel Quercia, soucieux d’accroître ses revenus a une idée lumineuse : faire en sorte que femmes et enfants offrent des briquets aux papas, d’où le slogan couronné de succès : « Nos papas nous l’ont dit, pour la fête des pères, ils désirent tous un Flaminaire ». La fête des papas est lancée, faisant le bonheur des commerçants. Un décret, paru le 11 juin 1952, rend officielle la fête des pères en France. Conformément au modèle américain, la fête sera célébrée le troisième dimanche du mois de juin, peu après la fête des mères.
L’importance de la figure paternelle
Si l’histoire de la fête des pères atteste que le profane a dépassé le religieux, que le matériel a pris le pas sur le spirituel, n’oublions pas que la fête des pères reste une occasion unique de célébrer les papas. Pères et papas méritent bien d’être célébrés. « Les pères doivent toujours donner pour être heureux. Donner toujours, c’est ce qui fait qu’on est père. » écrivait Honoré de Balzac dans son roman, Le Pére Goriot.
Si vous répugnez à offrir un objet jugé trop commercial ou trop impersonnel, n’hésitez pas ce jour-là à prodiguer à votre cher papa des petites attentions. Vous pouvez également lui adresser des messages d’affection et de respect. La fête des pères suscite moins d’engouement que la fête des mères, il est vrai. Toutefois, cette célébration traditionnelle a le mérite de nous rappeler l’importance de la figure paternelle. « Un père vaut plus qu’une centaine de maîtres d’école » a dit le poète, orateur et prêtre George Herbert (1593-1633).
C’est le père qui apprendra à l’enfant à découvrir le monde extérieur. Diverses études permettent de conclure que le père contribue à rendre l’enfant plus autonome. Avant d’atteindre l’âge adulte, l’enfant a besoin des deux rôles différenciés, le rôle du père et celui de la mère pour se construire.
Que tous les papas soient honorés à leur juste valeur à l’occasion de la fête des pères !
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