Le débat sur la considération de l’animal par l’homme existe depuis l’Antiquité. Aujourd’hui les animaux semblent avoir acquis certains droits, toutefois certaines situations de maltraitance démontrent qu’il reste encore beaucoup à faire dans le domaine des droits de l’animal.
Au Moyen Age, René Descartes (1596-1650), mathématicien, physicien et philosophe français, affirmait que la nature « d’animal-objet » était bien celle qui définissait l’animal. Il estimait que cette « chose » démunie de pensée, de volonté, de sensibilité et de langage n’avait aucune conscience.
Pour Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), écrivain, philosophe et musicien genevois du XVIIIe siècle, « les hommes et les animaux sont des êtres semblables », ils disposent d’une nature commune qui est la sensibilité. Pour lui, l’homme et l’animal éprouvent tous deux des sensations et des sentiments. C’est une des raisons pour lesquelles le philosophe concevait que l’homme ne devait pas faire souffrir inutilement l’animal.
Ainsi, au cours des siècles, les liens entre l’homme et l’animal sont devenus plus forts. Des liens faits parfois d’exploitation et de souffrances, mais aussi d’affection, voire d’amour démesuré. C’est à travers des prises de consciences liées à certaines expérimentations scientifiques, que la condition animale va évoluer et une réglementation va naître pour protéger « le droit à la vie de l’animal ». Mais cette règle ne semble pas faire l’unanimité.
Déclaration des droits de l’animal : la reconnaissance du droit à la vie
La Déclaration universelle des droits de l’animal (DUDA) a été déclarée dans les pays des droits de l’homme et adoptée en 1977 à Londres, par la Ligue internationale des droits de l’animal. Elle a été proclamée solennellement par l’Unesco à Paris, le 15 octobre 1978.
Depuis le 28 janvier 2015, le nouvel article 515-14 du Code civil reconnaît que l’animal est un « être vivant doué de sensibilité ». Il ne serait donc plus considéré comme un « bien meuble » ou « immeuble par destination », ou une évaluation marchande et patrimoniale, mais aurait sa valeur intrinsèque. Cette sensibilité animale a été testée scientifiquement à l’occasion de nombreux travaux et plus particulièrement, avec ceux d’Auffret Van Der Kemp et Lachance en 2013. C’est un concept moderne fondé scientifiquement par les chercheurs.
L’évolution du droit de l’animal va se poursuivre avec la reconnaissance en 2020, par le Conseil d’Etat, du « droit à la vie » d’un animal. Une première qui va être approuvée et mise en exergue par la revue 50 millions d’amis, saluant une décision qui se soucie du bien-être de la condition animale.
Toutefois, cette déclaration universelle n’a pas de valeur juridique. Il s’agit d’une position philosophique des rapports existant entre l’homme et l’animal.
La déclaration universelle stipule :
Article 1 : tous les animaux ont des droits égaux à l’existence dans le cadre des équilibres biologiques. Cette égalité n’occulte pas la diversité des espèces et des individus.
Article 2 : toute vie animale a droit au respect.
Article 3 : aucun animal ne doit être soumis à de mauvais traitements ou à des actes cruels.
Article 4. L’animal sauvage a le droit de vivre libre dans son milieu naturel et de s’y reproduire. La privation prolongée de sa liberté est contraire à ce droit.
Cette déclaration détaille de grands principes qui étaient jusque-là inconnus, ou peu acceptés. Les animaux doivent être respectés et ne doivent pas faire l’objet de mauvais traitements. Aussi, les dispositions de la déclaration universelle des droits de l’animal s’étendent aux animaux sauvages.
Ceux-ci doivent aussi vivre librement dans leur milieu naturel et s’y reproduire. La privation prolongée de liberté, la chasse et la pêche de loisir, ainsi que toute utilisation de l’animal sauvage à d’autres fins que vitales, sont contraires à ce droit. Le massacre d’animaux sauvages, tels que les éléphants où les rhinocéros, est considéré comme un génocide.
L’industrie de la viande : élevage et abattoirs
Selon le site Peta France : afin de satisfaire la consommation humaine, les industries de viande sont devenues les plus grandes tueuses d’animaux au monde. Ils sont soumis également à une maltraitance notoire. Les sociétés d’élevage et d’abattoirs commettent parfois des actes jugés d’une cruauté extrême pour accroître leur production de vaches, cochons, poulets, canards et autres. Tous les procédés sont bons pour faire du profit, sans considération des droits des animaux. Il arrive souvent que les petits soient arrachés à leur mère pour être gavés afin de croître rapidement.
Les poulets, les poussins entreposés dans d’immenses hangars, sans fenêtres, sont alimentés à l’excès pour que leur poitrail soit vite hypertrophié, au point que l’animal ne supporte plus son poids. Au bout de 40 jours, ces jeunes poulets sont orientés à l’abattoir en ayant été jetés dans des caisses, puis suspendus à l’envers, pour être étourdis par une décharge électrique avant qu’on leur tranche le cou.
Pour les vaches, les droits de l’animal ne sont pas mieux pris en compte. Après avoir passé leur vie entière dans un hangar, sans connaître de pâturage, elles vont passer à l’abattoir au bout de 2 ans, alors qu’une vache vit normalement 14 ans. Durant le trajet vers l’abattoir, les vaches semblent conscientes de la décision de leur mise à mort. Aussi, dans un état d’affolement certaines d’entre elles vont s’évanouir. Il est arrivé que quelques-unes aient pu sauter du camion en marche pour gagner leur liberté. Dès leur descente à l’abattoir, leur cerveau sera immédiatement détruit avec un pistolet d’abattage. Les vaches terrifiées vont se débattre en gémissant et resteront conscientes jusqu’au moment où elles seront égorgées, pour être vidées.
Les canards et les oies vont être gavés pour produire du foie gras. Plusieurs fois par jour on va leur injecter une grande quantité de céréales. C’est le processus barbare de gavage. Lorsque le foie de l’animal atteint 10 fois sa taille, il est envoyé à l’abattoir, pendu par les pattes et égorgé. Devant la souffrance de ces animaux et la cruauté du gavage, des restaurateurs et distributeurs refusent maintenant de vendre ce produit et demandent qu’il soit interdit.
Les cochons pour leur part ne sont pas mieux lotis. Ils sont parqués dans des enclos étroits qui les rendent agressifs envers leurs congénères. Chaque portée de porcelets est envoyée dans des enclos d’engraissement. Ces animaux arrivés à l’abattoir sont tués en étant hissés à l’envers et égorgés sans étourdissement réel.
Le scénario est identique pour les moutons. Ils ont parfois des maladies et sont couverts de parasites. L’hiver ils peuvent mourir de froid. Ils sont tués à l’abattoir dans les mêmes conditions que les autres, sans ventilation et sans eau.
Toutes ces actions viennent du fait que les hommes mangent les animaux. Les rayons de boucherie dans les supermarchés sont la démonstration de la grande cruauté humaine à l’égard de l’animal. Doit-on pour autant supprimer la viande ?
L’homme a toujours mangé de la viande, mais dans le passé, il ne se gavait pas de chair. Les familles consommaient de la viande en moyenne 1 à 2 fois par semaine et se portaient très bien. Actuellement, la viande apparaît à tous les repas du midi et du soir, et parfois 2 fois par jour. Cette surconsommation de viande est la principale cause de cette tuerie des animaux.
Peta France précise que l’action que chacun pourrait mener, pour préserver les animaux, serait de diminuer la consommation de viande ! C’est aussi le moyen le plus simple pour sauver de nombreux animaux et s’ériger contre la cruauté et les mauvais traitements qui leur sont infligés dans les abattoirs et les élevages industriels.
Réduire sa consommation de viande, voire peut-être ne plus en consommer, serait également l’une des meilleures choses à faire pour améliorer la santé et pour préserver l’environnement.
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