Des scientifiques japonais affirment avoir créé des souris avec « deux pères biologiques » en fabriquant des gamètes femelles à partir de cellules mâles. (Image : Edward Jenner / pexels)
Un groupe de scientifiques japonais s’est félicité d’avoir créé des souris saines à partir de deux « pères biologiques » grâce à une technologie contre-nature qui, selon eux, pourrait être appliquée à l’homme dans un avenir proche. Toutefois, cette innovation devra encore être validée par la communauté scientifique et soumise à l’examen du public.
Un enfant qui serait conçu artificiellement à l’aide de manipulations génétiques, est-ce soutenable ?
Cette découverte, qui en est encore à ses débuts, soulève la question des couples d’hommes qui pourraient à l’avenir avoir leurs propres enfants biologiques, ce qui irait à l’encontre des lois de la nature et de la création.
« Il s’agit du premier cas de production d’ovocytes de mammifères valides à partir de cellulesmâles », a indiqué Katsuhiko Hayashi, qui a dirigé les travaux à l’université de Kyushu, au Japon. Il est internationalement reconnu comme un pionnier dans le domaine des ovules et des spermatozoïdes cultivés en laboratoire.
Lors d’une conférence sur le génome humain, le scientifique a expliqué qu’il était parvenu à cette percée en modifiant les chromosomes d’une cellule mâle de XY à XX.
Il a ensuite élaboré des gamètes femelles, appelés ovocytes, à partir de ces cellules mâles et les a fécondés pour créer sept souris avec deux « pères biologiques ».
Selon les scientifiques, les gamètes mâles-femelles ont été fabriquées à partir de cellules de la peau que les chercheurs ont appris à faire passer d’un type de cellule à l’autre en faisant preuve de souplesse et en utilisant les bons stimuli.
Une technologie contre-nature qui va à l’encontre des lois de la Création
Pour fabriquer le gamète femelle, les scientifiques ont utilisé des cellules cutanées mâles dotées de chromosomes X et Y et les ont reprogrammées pour qu’elles deviennent des cellules-souches dites pluripotentes, c’est-à-dire des cellules capables de se transformer en n’importe quel autre type de cellule.
Ils ont ensuite retiré les chromosomes Y des cellules et dupliqué les chromosomes X, avant de faire en sorte que les cellules deviennent des gamètes avec deux chromosomes X.
« La technique majeure est la duplication du chromosome X », a souligné M. Hayashi au Guardian. « Nous avons vraiment essayé de mettre en place un système permettant de dupliquer le chromosome X », a-t-il ajouté.
Cette technologie génétique a été utilisée pour créer sept souriceaux qui, selon les scientifiques, semblaient en bonne santé.
M. Hayashi a affirmé que cette technologie pourrait être utilisée en toute sécurité chez l’homme d’ici une dizaine d’années, mais d’autres scientifiques ne sont pas d’accord avec cette idée, car les souris sont très différentes des humains.
La majorité des médias a qualifié cette innovation comme positive mais l’idée est terrifiante
Malgré le fait que « seul un ovule fécondé sur 100 a donné lieu à une naissance vivante », M. Hayashi reste optimiste et prédit que la création de gamètes femelles à partir de cellules mâles chez l’homme « sera possible même dans dix ans », selon The Guardian.
« Techniquement, c’est possible. Je ne suis pas sûr qu’à ce stade, ce soit sûr ou acceptable pour la société », a-t-il admis. Il a ajouté qu’il aimerait que cette technique offre des options de fertilité aux couples de même sexe, quel que soit leur sexe.
Auparavant, ce scientifique japonais avait obtenu des souris avec deux mères biologiques en utilisant cette même technique, en 2016. Cependant, les scientifiques n’ont toujours pas réussi à produire un ovule humain viable à partir de cellules cutanées féminines, sept ans après les travaux de Hayashi sur les souris femelles.
« Les scientifiques préfèrent ne pas dire : jamais. En principe, cela a été fait chez les souris, donc bien sûr cela peut être possible chez les humains », a rapporté Haoyi Wang, de l’Académie chinoise des sciences, à la BBC. « Je prévois de nombreux défis et je ne peux pas prédire dans combien d’années ce serait possible », a-t-il ajouté.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », écrivait Rabelais, dans Pantagruel. Cette pensée doit inspirer la bioéthique moderne pour évaluer les capacités et les avancées scientifiques et médicales au regard de leur acceptabilité morale. Cela concerne entièrement cette nouvelle technologie contre-nature qui touche aux fondements de la vie humaine.
Bien que la majorité absolue des médias ait qualifié cette découverte de positive, l’idée semble effrayante, en particulier pour les croyants qui respectent la procréation naturelle entre un homme et une femme, telle qu’elle a été conçue par le Créateur.
