En ce qui concerne l’industrie des véhicules électriques (VE), le monopole a toujours été détenu par les entreprises chinoises, dominant le marché grâce à leur avancée en matière de technologie. Ainsi, beaucoup pourraient être surpris d’apprendre qu’en 2019, ce n’est pas la Chine, mais l’Europe, qui a attiré le plus d’investissements en matière de véhicules électriques. L’année dernière, la Chine n’a reçu que 17,1 milliards d’euros (18,9 milliards de dollars) pour ces investissements, tandis que l’Europe a obtenu environ 60 milliards d’euros (66,6 milliards de dollars), éclipsant ainsi le pays asiatique.
Le marché des véhicules électriques
« L’Allemagne a reçu la plus grosse part, 40 milliards d’euros, provenant principalement du groupe Volkswagen, et de Tesla, qui a annoncé l’ouverture d’une usine à Berlin. La République tchèque a reçu 6,6 milliards d’euros, également grâce à VW, qui prévoit de produire 75 modèles entièrement électriques dans le monde, d’ici 2029. L’Italie a obtenu l’année dernière 1,75 milliard d’euros d’investissements dans les véhicules électriques de la part de Fiat, tandis que la France, la Suède et le Royaume-Uni ont reçu chacun environ 1 milliard d’euros des constructeurs automobiles. L’Espagne a reçu près de 300 millions d’euros de la part d’Opel, et la Croatie a obtenu 80 millions d’euros de Hyundai et Kia », selon Transport Environment.
Au cours des 12 mois précédant la mi-année 2018, l’Europe n’avait obtenu que 3,2 milliards d’euros (3,5 milliards de dollars) de financement pour les véhicules électriques. En deux ans à peine, les investissements ont été multipliés par près de 20. D’où vient donc un changement aussi conséquent dans les investissements ? Le secret réside dans les règles strictes de l’UE en matière d’émissions de CO2. Les constructeurs automobiles européens n’ont d’autre choix que d’investir dans des technologies à émissions zéro. La réglementation européenne impose aux constructeurs de réduire l’empreinte carbone de leur parc automobile, à environ 95 grammes par kilomètre, d’ici à 2021. Ceux qui ne le font pas seront confrontés à des milliards d’euros d’amendes. À long terme, seuls les constructeurs automobiles qui adoptent les véhicules électriques pourront survivre, tandis que ceux qui dépendent entièrement des véhicules à carburant fossile seront progressivement éliminés.
L’UE ne souhaite pas voir la Chine dominer le marché local des véhicules électriques. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Même si les ventes de voitures sont actuellement en baisse en raison de l’épidémie de Covid-19, la vente de véhicules électriques est encourageante. Les ventes de voitures en Europe occidentale ont diminué d’environ un tiers au cours du premier trimestre 2020. En revanche, les véhicules alimentés par des batteries ont enregistré une augmentation de 56 % par rapport à l’année précédente. Lorsque la pandémie aura pris fin et que les ventes de voitures commenceront à reprendre, les ventes de véhicules électriques devraient également connaître une croissance dynamique. Même si le prix de l’essence reste bas, les énormes subventions offertes par les différents gouvernements européens devraient inciter fortement les constructeurs automobiles à adopter les véhicules électriques.
La Chine domine dans le secteur des batteries, qui sont l’un des principaux composants des véhicules électriques. L’année dernière, les pays de l’UE ont promis plus de 3 milliards d’euros (3,3 milliards de dollars) d’investissements pour le développement des batteries sur dix ans. L’Europe ne souhaite pas que les entreprises chinoises dominent le marché. C’est pourquoi elle s’attache à promouvoir la production locale de produits haut de gamme, comme les véhicules électriques et les composants connexes. Compte tenu de sa solide base technologique, de ses marchés de capitaux et de la demande, beaucoup de gens sont confiants dans le fait que l’Europe va, dans les années à venir, concurrencer la Chine sur le marché des véhicules électriques. La seule question est de savoir si cette région du monde va pouvoir concurrencer les prix chinois.
L’essor des véhicules électriques en France
Le gouvernement français a annoncé de nouvelles politiques visant à développer l’usage des véhicules électriques dans le pays. Selon le plan proposé, les citoyens qui achètent des véhicules électriques pourraient recevoir jusqu’à 12 000 euros (13 325 dollars) d’incitations. Le pays prévoit d’investir autour de 1,3 milliard d’euros (1,47 milliard de dollars US) pour financer cette initiative. Les incitations peuvent faire baisser jusqu’à 40 % le prix d’acquisition de certains modèles de véhicules électriques, ce qui devrait inciter les acheteurs à s’éloigner des véhicules à carburant fossile.
La France veut produire un million de véhicules électriques par an d’ici à 2025. (Image : Pixabay / CC0 1.0)
Le président Emmanuel Macron veut que la France produise 1 million de véhicules électriques chaque année, d’ici à 2025. On espère que les nouvelles mesures incitatives créeront une demande suffisante pour que cet objectif devienne réalité. Des entreprises comme le groupe PSA (Peugot-Citroen- Chrysler-Opel) et Renault se sont déjà engagées à augmenter leur production dans les années à venir.
Rédacteur Fetty Adler
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