Depuis la nuit des temps, le passage à l’année nouvelle s’accompagne de pratiques diverses liées aux époques, croyances et cultures. Les vœux du Nouvel An font figure de rite incontournable. Face aux nouvelles donnes du monde moderne, de nombreuses voix s’interrogent toutefois sur leur avenir.
Présenter les vœux du Nouvel An le 1er janvier : une coutume ancienne
Les festivités du jour de l’An chez les Romains donnaient lieu notamment à la présentation des vœux du Nouvel An le 1er janvier. En 46 av. J.-C., Jules César avait fixé la date du Nouvel An au 1er janvier, abolissant ainsi l’ancien calendrier qui faisait débuter l’année en mars. Les honneurs étaient rendus à Janus, dieu des portes, représenté sous les traits d’un homme ayant deux faces, l’une dirigée vers le passé et l’autre vers l’avenir. D’ailleurs « Janus » fait référence à « janvier ».
L’origine des vœux en Europe
En France, Il a fallu attendre l’édit du 9 août 1564, adopté sous Charles IX, pour que soit harmonisé au 1er janvier la date du Nouvel An. Au XVe siècle, durant les deux semaines suivant le jour de l’An, une visite était habituellement rendue aux proches, coutume qui fut peu à peu remplacée par une visite rapide et la remise d’une carte de vœux laissée au concierge. L’homme de lettres et académicien français Charles Le Goffic, dans un chapitre extrait de Fêtes et coutumes populaires cite à ce propos un sonnet écrit par le poète Bernard de La Monnoye (1641-1728) :
Souvent quoique léger, je lasse qui me porte,
Un mot de ma façon vaut un ample discours,
J’ai sous Louis-le-Grand commencé d’avoir cours,
Mince, long, plat, étroit, d’une étoffe peu forte.
Les doigts les moins savants me traitent de la sorte,
Sous mille noms divers, je parais tous les jours,
Aux valets étonnés je suis d’un grand secours,
Le Louvre ne voit pas ma figure à sa porte.
Cette coutume française vint s’ajouter à la coutume de la carte de vœux postale d’origine britannique. Un Anglais, Sir Henry Cole se fit envoyer la première carte de vœux par voie postale en 1843. Dès lors, avec le développement de l’imprimerie, la carte de vœux du Nouvel An se répandit en Europe et dans le monde entier.
Que représentent en réalité les vœux du Nouvel An ?
Jusqu’à la fin du mois de janvier les présentations des vœux foisonnent sous forme orale ou écrite et la pratique atteint une dimension planétaire. Les « meilleurs vœux » sont adressés aux proches en termes de santé, réussite, bonheur, etc. Pour rappel, on ne souhaite pas les vœux – les vœux exprimant déjà un souhait. On présente, adresse ou envoie des vœux.
Pour le Larousse, le vœu c’est un « vif souhait, vif désir de voir se réaliser quelque chose ». Le mot vœu vient du latin « votum », lui-même dérivé du verbe « vovere » qui correspond à une « promesse faite à une divinité, à Dieu, dans le but de lui être agréable ». Le vœu, par définition, serait investi d’un caractère sacré. Il s’agit en effet d’adresser des vœux à l’autre et à soi-même de façon solennelle. Le passage à la nouvelle année s’inscrit comme l’opportunité de prendre de bonnes résolutions en gardant un œil tourné vers l’avenir tout en fixant le passé. Cette opportunité s’est ritualisée au fil du temps par le biais des vœux.
La présentation des vœux : une tradition en perte de vitesse ?
Depuis l’apparition des premières cartes de vœux anglaises, des milliers de cartes de vœux ont été expédiées dans le monde. Les années 2000, avec l’essor des nouvelles technologies, ont marqué un tournant dans l’évolution de cette pratique bien ancrée dans les mœurs. La transmission classique des vœux a subi une transformation. Au lieu de transmettre les vœux du Nouvel An par voie postale, un nombre croissant d’utilisateurs envoient des mails, des SMS ou « short message service » ou des cartes virtuelles numériques.
Selon les experts, certaines personnes restent attachées aux cartes version papier, jugées plus authentiques et plus originales. D’autres en font même des objets de collection. La tradition de présentation des vœux se maintient. Elle a simplement évolué.
Les vœux du Nouvel An représentent une marque de civilité et d’amitié irremplaçable. Il serait dommage de les voir sombrer dans l’oubli.
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